Louise Gassot, tu suis la préparation olympique depuis la seconde : tu as participé à quatre stages olympiques d’Animath, au club de mathématiques discrètes de Bodo Lass, et cette année, c’est toi qui as obtenu le meilleur score aux tests de sélection de l’Olympiade Française de Mathématiques. Tu as donc été sélectionnée pour les Olympiades Balkaniques et les Olympiades Internationales de Mathématiques, d’o๠tu as ramené deux médailles. Aux Olympiades Internationales, seules 5 filles au monde ont été mieux classées que toi. T’es-tu sentie bien préparée pour ces épreuves, ou souhaiterais-tu que l’on change quelque chose à notre préparation olympique ?
Les problèmes des OIM sont différents des problèmes scolaires, parce que c’est une compétition internationale o๠tous les pays n’ont pas le même programme. On découvre de nombreux domaines des mathématiques que l’on n’a jamais abordés à l’école. De plus, les problèmes ne comportent pas d’étape pour guider vers une solution. Quand on commence, c’est assez déroutant. Heureusement, les préparations de l’OFM, d’Animath et du club de Bodo et Thérésia permettent d’y voir plus clair. Cette formation est indispensable pour les épreuves. Par exemple, on a étudié de nombreuses fonctions à l’école, mais résoudre une équation fonctionnelle, comme celle du problème 4 de cette année, est un exercice tout à fait différent !
En outre, pour les olympiades, tous les résultats doivent être démontrés. La rigueur du raisonnement est le point le plus important pour les problèmes. Pour cela, cette formation m’a apporté une approche précieuse pour les olympiades.
Dans le problème 5 de l’Olympiade Internationale, ta figure géométrique t’a permis de conjecturer un résultat, et ainsi de faire la 2ème partie de la démonstration. Que penses-tu de l’utilité de faire de belles figures ? de la possibilité de faire des raisonnements justes sur des figures fausses ?
Je pense que tracer des figures précises m’a souvent aidée. Lorsqu’on a l’impression qu’une propriété est vérifiée sur une figure précise, elle est souvent justifiée, et ces indices aident à trouver les résultats intermédiaires qui jalonnent le raisonnement.
La figure juste est utile, mais, comme on prend du temps pour la tracer, dans certains cas, il faut faire des croquis pour la préparer et mieux placer les éléments pour la rendre plus claire. Le plus dur, c’est ensuite de trouver le juste équilibre entre une figure suffisamment propre, donc utile, et le temps passé à la tracer. Ce qui compte pour gagner des points, c’est ce que l’on est parvenu à démontrer par des raisonnements.
Depuis quand te prépares-tu aux OIM ?
Avant de rentrer en seconde, Animath m’a proposé de passer un test pour un stage olympique d’été. Sur les résultats de ce test, j’ai pu bénéficier de ce stage. Ensuite, j’ai passé le test pour l’OFM et j’ai été prise. L’année suivante, j’ai fait pareil. Je n’ai pas pu aller aux OIM en seconde ni en première, mais en terminale, j’ai trouvé les travaux de l’OFM beaucoup plus abordables. J’ai alors participé aux OBM et aux OIM, o๠j’ai obtenu 2 médailles.
Et à part les maths ?
Je fais de la musique : je joue du violoncelle et du piano en conservatoire, j’ai passé mon CFEM en piano cette année. J’ai joué avec l’orchestre de mon lycée ces 2 dernières années. Cà´té sport, je fais du badminton en club. Sinon, j’aime beaucoup lire, voyager et dessiner.
As-tu déjà choisi ta future profession ? Quel profit penses-tu tirer de tes activités olympiques pour tes études et pour ta carrière ?
Je n’ai pas encore d’idée très précise pour ma future profession. Les deux années de classe préparatoire à venir me laissent encore le temps de mà»rir mon choix.
J’ai trouvé les activités olympiques très intéressantes. Elles m’ont permis de partager des connaissances et des façons de résoudre des problèmes avec d’autres personnes. De plus, on découvre des méthodes de raisonnement indispensables en sciences dans les études supérieures. En ce sens, je pense que cette expérience sera certainement profitable pour mes études puis ma carrière à l’avenir.