Stage de mars au Sénégal, un grand succès

Le stage Animath à Dakar (projet “Sénémath”) une belle réussite, et le début d’un projet de long terme.

Sur les deux premières photos, les intervenants d’Animath, Rémi Molinier et Emilie Buessler travaillant aec les stagiaires. La troisième les montre filmés pendant un reportage télévisé. Sur la dernière photo, avec Alioune Badara Goréee Sow, coordonnateur du Réseau des clubs scientifiques du Sénégal, lors de la remise des diplômes aux participants.

Compte rendu de la session : CR Session Dakar mars 2019

Le reportage fait jour par jour par le web magazine Télé-école

Cérémonie d’ouverture

Session 2

Session 3

Session de clôture

Stages lycéens en Afrique 2019 : premier jour au Sénégal et Burkina-Faso

Ce 25 mars 2019, deux stages pour lycéens d’Afrique subsaharienne ont débuté, l’un à Dakar au Sénégal, et l’autre à Bobo-Dioulasso au Burkina-Faso.

Ces stages s’inscrivent dans l’action internationale d’Animath et sont rendus possibles grâce au soutien de Campus France, avec qui nous avons passé une convention. Après le Sénégal et le Burkina Faso, il y aura dans les prochaines semaines la Côte d’Ivoire, la République Démocratique du Congo, puis plus tard ce printemps la République du Congo, et enfin le Cameroun et le Bénin.

Le stage au Sénégal est animé scientifiquement par Rémi Molinier et Emilie Buessler, respectivement professeur agrégé et doctorante à l’université Grenoble-Alpes, et est organisé par Alioune Badara Goree Sow, étudiant au département mathématiques et informatique l’Université Cheikh Anta DIOP, coordonnateur du Réseau des Clubs Scientifiques du Sénégal.

 

Le stage au Burkina est encadré par le professeur Arouna Darga, de l’université Pierre-et-Marie Curie, et par trois étudiants à l’École polytechnique : Virgine Do, Thomas Vezin et Thomas Sentis. Les séances se déroulent du 25 au 30 mars de 7h à 15h à l’université Nazi Boni de Bobo Dioulassou (voir l’article paru dans le magazine en ligne Lefaso.net)

 

Les stages Animath de 2019 en Afrique subsaharienne avec le soutien de Campus France

Animath va organiser en 2019 des stages dans sept pays d’Afrique, dans le cadre d’une convention avec Campus-France. Un huitième, le Mali, devrait bientôt les rejoindre.

Voir ici le communiqué de presse conjoint Campus France – Animath publié le 22 mars 2019 à l’occasion de l’ouverture des premiers stages au Sénégal et au Burkina-Faso.

Avec en perspective la création ou le renforcement de clubs lycéens de mathématiques, est organisé dans chaque pays un stage intensif d’une semaine rassemblant à la fois les lycéennes et lycéens des clubs existants ou à naître, leurs professeurs de mathématiques qui ensuite les encadreront dans leurs activités périscolaires, et des universitaires du pays qui apporteront la dimension « recherche et innovation » à ces activités.

Entre mars et juin 2019 sont concernés : la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal,  le Congo-Kinshasa, et le Congo-Brazzaville. Puis à l’automne : le Cameroun, et le Bénin.  Le Mali sera associé aux travaux réalisés dans ces pays où  d’ores et déjà plusieurs créations de clubs sont annoncées.

Animath envoie dans chaque session deux trois mathématiciens, chercheurs ou étudiants avancés ayant tous déjà l’expérience d’avoir participé à des clubs lycéens ou animé des stages similaires, en France ou à l’étranger.

Pourquoi créer des clubs lycéens de mathématiques périscolaires en Afrique subsaharienne ?

L’Afrique a un besoin urgent de former des cadres scientifiques aptes à s’adapter à la nouvelle économie largement fondée sur le numérique, les communications, les innovations et les capacités à adapter les découvertes en sciences et technologies aux besoins locaux de développement.  Si cela ne se réalise pas elle accusera son retard dans ces domaines nécessaires à son développement. Dans ce cadre les mathématiques et l’informatique jouent un rôle important, même si d’autres domaines doivent aussi être pris en considération tant en sciences exactes qu’en sciences humaines.

Or l’enseignement de mathématiques en Afrique souffre de plusieurs difficultés qui ne lui sont d’ailleurs pas strictement propres :

  • La formation de base en mathématiques des enseignants d’école, de collège et de lycée est souvent largement insuffisante. Selon plusieurs sources, dans certains pays moins de 10% de ces enseignants ont en mathématiques ou en informatique une formation de base suffisante pour faire leurs propres enseignements. Beaucoup d’entre eux ne connaissent pas vraiment l’utilité et la place des mathématiques dans la société.  De plus la faiblesse des salaires des enseignants fait que ceux qui réussissent à faire de bonnes études de maths (pas forcément à un niveau très élevé) trouveront de bien meilleures rémunérations que dans l’enseignement.
  • En conséquence les cours de maths sont trop souvent enseignés de manière très dogmatique, avec parfois un manque de rigueur que bien sûr peu d’élèves sont aptes à déceler, et la transmission de « formules » à appliquer avec plus ou moins de bonheur. Le doute et la découverte de la rigueur et de la beauté de démonstrations « élégantes » sont parfois remplacés par une nécessaire docilité dans l’apprentissage, ce qui est le contraire tant de l’attitude du chercheur que de l’esprit de l’innovation.
  • Une autre constatation est la faible proportion de filles qui s’orientent vers les études scientifiques et particulièrement les mathématiques. Or l’éducation des filles, et en conséquence la place des femmes à égalité avec les hommes, est un point essentiel de la construction de la démocratie et d’une démographie maîtrisée.
  • Plus généralement, le nombre de jeunes Africains se destinant aux études scientifiques et techniques est très insuffisant.

Or on constate que mis dans une situation qui favorise et valorise son inventivité, un ou une élève peut opérer un véritable déblocage dans son attitude de passivité devant les maths. L’idée principale étant alors de lui faire s’approprier les mathématiques qu’il découvre, certes avec l’aide de mathématiciens à la fois passionnés par leurs domaines et expérimentés dans cette relation avec les élèves. Les résultats sont souvent spectaculaires, comme le montre cet extrait de la lettre d’une élève congolaise exprimant son sentiment sur l’école d’été de 2016 d’un club Animath de Kinshasa :

« …. J’ai compris que les mathématiques sont aussi un langage où chaque phrase exprime une idée, annonce un résultat et formule une demande. J’ai compris qu’en mathématique avant de mémoriser une formule et la reproduire lors d’un exercice ou dans un contrôle, il faut déceler la logique qu’elle comporte. Celle-ci se trouve dans chaque donnée, théorème, formule que nous appliquons. Ce n’est qu’une fois cette logique imprégnée que les voiles tombent. La logique nous aide à bien comprendre les énoncés d’exercices. C’est par l’appropriation de cette logique, par la compréhension des mathématiques comme un langage que nous serons à même de donner corps aux théorèmes, axiomes  et principes…. »

Conscients de ces problèmes plusieurs mathématiciens ont créé en France il y a une vingtaine d’années l’association Animath, pour rendre les maths plus attractives auprès des élèves de collèges et de lycées. Il s’agit alors de faire travailler les lycéens en mini groupes de 4 à 6 sur des sujets non triviaux, demandant de la réflexion parfois longue mais toujours passionnante.

Plusieurs dimensions ont été données à l’action d’Animath et des associations du même type travaillant en relation avec Animath, Math.en.Jeans, Kangourou des maths, Filles et Maths, Concours Alkindi de codage, etc., toutes cherchant à intégrer une orientation recherche dans leurs activités et non à dispenser des rappels ou renforts de cours. Clubs de mathématiques de divers niveaux (il y en a plusieurs centaines maintenant en France), compétition entre équipes sur des sujets donnés à l’avance ou élaborés ensemble, travail en commun avec des chercheurs, conférences de vulgarisation, etc.

En 2010 en répondant à des sollicitations venant de pays étrangers, Animath a démarré une activité internationale, en aidant à l’implantation durable dans ces pays de clubs lycéens de mathématiques périscolaires, c’est-à-dire hors des cours classiques, destinés uniquement à des élèves motivés, et avec la participation de chercheurs mathématiciens locaux et français. Cela touche en particulier l’Afrique francophone subsaharienne.  Nous pensons que si ce qui démarre en collaboration avec les universités et lycées dans un pays donne naissance  à quelques clubs lycéens, et que ceux-ci essaiment ensuite plus largement, le pari de faire naître un intérêt plus grand pour les sciences et la technologie, tant pour les lycéens que pour les lycéennes, sera en voie d’être gagné.

Dans ce pari nous espérons favoriser le retour de compétences de la diaspora scientifique africaine installée en France.  Ce qui est déjà engagé par la présence  dans les équipes déjà constituée de trois mathématiciens d’origine africaine en poste dans des universités françaises. Par la suite il pourra être envisagé d’organiser un suivi pour les anciens des clubs lycéens devenus étudiants en mathématiques ou informatique et de les aider à poursuivre des études de haut niveau en organisant en Afrique même des sessions d’initiation à la recherche. .

Enfin, Animath étant en contact étroit avec les universités en France peut aussi servir de relais pour aider à développer les coopérations scientifiques franco-africaines en mathématiques et informatique, voire plus largement en sciences, et même au-delà.