Test d’entrée à l’OFM 2016 : 5 octobre 2016

(inscriptions closes, les sujets ont été envoyés aux établissements)

Liste des élèves autorisés à  composer : cliquer ici

    Vous êtes collégienne, collégien (à  partir de la quatrième), lycéenne ou lycéen et vous aimez les problèmes de mathématiques originaux ? Vous pouvez dès maintenant vous inscrire pour participer au test d’entrée à  l’Olympiade Française de Mathématiques. Ce test se déroulera

    le mercredi 5 octobre 2016 après-midi (durée : 4h pour lycéens, 3h pour collégiens)

    (les élèves composeront dans leurs établissements).

    Pour vous inscrire au test, vous devez

     vous inscrire individuellement avant le 28 septembre 2016 à  minuit (inscriptions closes). Attention, si vous n’êtes ni ancien participant à  nos activités olympiques, ni lauréat de certaines compétitions, un test en ligne de 12 exercices vous sera proposé : vous devrez trouver 7 réponses correctes avant le 28 septembre minuit pour vous qualifier pour la phase suivante (plusieurs essais sont possibles). (N.B. L’inscription au test OFM 2016 est indépendante de l’inscription à  la coupe Animath 2016 ou aux tests d’entrée de l’OFM passés. Les codes d’inscription des tests passés ne sont donc plus valides.)

     si vous réussissez le test en ligne, ou si vous en êtes dispensés, le site vous mènera à  un document PDF à  imprimer et à  donner à  votre établissement (professeur de mathématiques, CPE ou principal/proviseur), afin qu’il organise le test du 5 octobre. Votre établissement devra notamment s’inscrire ici avant le 3 octobre à  midi afin que vous puissiez y passer le test (ce lien est également disponible sur le document PDF indiqué ci-dessus). Exception : les élèves du lycée Louis-Le-Grand, ou les élèves de la région Parisienne dont l’établissement ne souhaite pas organiser le test, s’inscrivent ici (inscriptions closes).

    Liste des élèves passant le test au lycée LLG : cliquer ici . Instructions pour venir : cliquer ici .

    Vous pouvez consulter les sujets des années précédentes en cliquant sur les liens suivants:


    Sujet 2015Corrigé 2015,
    Sujet 2014Corrigé 2014, Sujet 2013Corrigé 2013, Sujet 2012Corrigé 2012, Sujet 2011Corrigé 2011, Sujet 2010Corrigé 2010.

    Vous pouvez consulter les pages de préparation des années passées (2012-2013 , 2013-2014 , 2014-2015 et 2015-2016 ).

    à€ la suite de ce test, les élèves sélectionné-e-s suivront une préparation comportant:

     Des envois mensuels avec 6 exercices à  résoudre pendant un mois,

     Des tests en temps limité à  domicile et en établissement.

    Vers la fin de l’année, certain-e-s élèves participeront à  un stage ainsi qu’à  une ou plusieurs compétitions internationales telles que :

     Les Olympiades Internationales de Mathématiques (qui auront lieu au Brésil en juillet 2017).

     Les Olympiades Balkaniques Junior de Mathématiques, destinées aux élèves né-e-s en 2002 ou après (qui auront lieu fin juin 2016).

     Les Olympiades Européennes de Mathématiques pour Filles (qui auront lieu en Suisse en avril 2017).

    Compte tenu de la diversité des compétitions préparées, toutes les candidatures sont donc bienvenues. à€ titre indicatif, 110 élèves ont été sélectionné-e-s en 2015.

    N.B. Ce test est indépendant de la coupe Animath qui a eu lieu en juin dernier : l’inscription est ouverte à  tout le monde ! Si vous avez participé à  la coupe Animath, vous devez tout de même “commencer une nouvelle participation”, le site ne vous demandera pas de répondre aux 12 exercices.


    Renseignements : olymp(at)animath.fr


    Remerciements : le test en ligne a été mis en place grà¢ce à  l’aide technique de France-IOI.

Concours Alkindi 2016-2017

Après le succès de l’année précédente, plus de 17 000 participants, Animath et France-ioi relancent le concours Alkindi. Initialement conçu pour les secondes, il est ouvert aux classes de 3e et 4e. Quelques changements seront aussi opérés du point de vue de l’enchaînement des tours. Il se déroulera en trois tours en ligne et une grande finale à  Paris.

Pour récompenser les participants, des visites de laboratoires ainsi que de nombreux prix seront remis aux meilleures équipes.

Vous pouvez dés maintenant télécharger l’affiche en HD sur le site d’Alkindi et la relayer dans vos réseaux.

Jean-Christophe Yoccoz (1957, †2016), président d’honneur d’Animath

Jean-Christophe Yoccoz est décédé le 3 septembre des suites d’une maladie, à  l’à¢ge de 59 ans. Il était président d’honneur de notre association.

Sa trajectoire mathématique est bien connue : élève brillantissime (1er prix du concours général, médaille d’argent en 1973 puis d’or en 1974 aux olympiades internationales de mathématiques, 1er au concours d’entrée à  l’ENS, 1er à  l’agrégation de mathématiques), il entre au CNRS en 1979, et soutient en 1985 une thèse de doctorat d’Etat de l’université Paris-Sud sous la direction de Michael Herman , un très grand mathématicien, au centre de mathématiques de l’Ecole polytechnique.

Il devient professeur à  l’université Paris-Sud en 1988.

Ses travaux de recherche, sans sa thèse et après, concerne la théorie des systèmes dynamiques continus et discrets; il est récompensé par la médaille Fields en 1994 (en même temps que son condisciple de lycée Pierre-Louis Lions, ainsi que Jean Bourgain et Efim Zelmanov). Il est élu à  l’Académie des sciences en 1994 et professeur au collège de France en 1996.

Il a eu de nombreux étudiants dont il a dirigé les thèses; plus généralement, il était très généreux de son temps et avait assumé avec énergie les responsabilités qu’avaient engendrées son prestige scientifique, en particulier pour défendre l’enseignement des mathématiques.

Jean-Christophe avait immédiatement répondu positivement à  notre demande en acceptant de devenir, en 1998, président d’honneur de notre association.

Le Stage Olympique au jour le jour

Mardi 16 Aoà»t : arrivée des stagiaires

Après près de 2 mois de repos, les stagiaires, venus des 4 coins de la France, sont en route pour 10 jours intenses de mathématiques ludiques. Et c’est parti très vite : avec le voyage en train, la rencontre entre les jeunes animatheux et les animatheurs, la découverte des lieux, etc. Tout le monde est bien arrivé à  bon port, même un élève ayant raté son train. Au programme de l’après-midi, découverte des chambres, présentation du déroulement du stage, et un questionnaire permettant de déterminer les groupes de niveau pour les cours à  suivre.
Des élèves les plus motivés s’attaquent déjà  à  la muraille, d’autres nouent de nouvelles amitiés, que ce soit en entamant des jeux de ballons ou en perpétuant les traditionnels jeux de cartes.
Chacun profite de sa soirée avant les cours qui commencent demain.

Mercredi 17 aoà»t : première journée de cours

C’est par une matinée ensoleillée qu’a démarré cette journée de cours, la première pour les stagiaires. Un jus d’orange, des céréales, un yaourt et c’est parti pour trois heures de maths, au programme : de la logique pour le groupe A, des stratégies de base pour le groupe B, de l’arithmétique pour les groupes C et D.

Mis à  part le fait que personne n’avait la clé pour accéder aux salles, puis qu’un tableau était ineffaçable, tous les cours ont pu avoir lieu dans des conditions optimales. En dehors des cours, les pierres de la muraille continuent à  tomber, les stagiaires se donnant à  cÅ“ur joie à  la résolution de ses problèmes.

Après le déjeuner, et avant d’entamer une après-midi toute aussi riche, élèves et animatheurs se sont retrouvés à  l’occasion d’un match de foot. Mais tout à  coup, la chaleur étouffante a laissé place à  des trombes d’eau puis un violent orage de grêle ! Bien heureusement, plus de peur que de mal, tout le monde est allé se mettre à  l’abris suffisamment vite. Afin de souder la cohésion au sein des élèves, ceux-ci ont été répartis par équipes de quatre (un de chaque groupe), uniformément selon leur niveau. Chaque équipe a choisi le nom d’un animal. Dans quelques jours, c’est en équipe qu’ils participeront à  la grande chasse au trésor mathématique !

Après un diner bien mérité, les élèves ont pu assister à  une conférence par Matthieu intitulée “Qu’est-ce qu’une preuve”. Ils ont en particulier pu découvrir l’histoire du théorème des quatre couleurs et comment les mathématiques sont utilisées en informatique pour prouver que des programmes ne contiennent pas de bug.

Jeudi 18 aoà»t : remise des prix

Deuxième jour de cours, approfondissement des thèmes abordés hier, avec toujours le même enthousiasme. Après déjeuner, tous les stagiaires se retrouvent pour la traditionnelle photo de groupe.

L’après-midi, des membres du club de go de Montpellier sont venus présenter leur activité aux élèves du groupe A. Une fois les cours finis, d’autres stagiaires et animatheurs intéressés se sont aussi joints à  la partie. Cette petite pause dans le programme mathématique chargé des plus jeunes leur a fait du bien ; tous se sont bien amusés.

Après dîner, les élèves ont assisté à  la remise des prix de la Coupe Animath, ainsi qu’une présentation des différentes compétitions de mathématiques olympiques existantes : un des objectifs de ce stage est de former les élèves qui participeront à  ces compétitions. Enfin, temps libre avant de se coucher, les élèves ont joué aux cartes et suivi la progression des Jeux Olympiques à  la télévision.

Vendredi 19 aoà»t : fin de la première mi-temps

La météo chaude d’aujourd’hui n’a pas empêché les élèves de se lever avec motivation pour assister aux derniers cours de cette première partie de stage. Ce matin, une agréable surprise attendait les plus jeunes durant leur cours de stratégies de base : en effet, l’équipe des animatheurs a profité des dernières minutes de la matinée pour mettre en Å“uvre de nouvelles méthodes pédagogiques, armés de casiers et de bouteilles. Avec Matthieu L., les élèves du groupe A ont ainsi pu redécouvrir ce principe de manière concrète et ludique.

Le soir, les animatheux qui se connaissent désormais bien entre eux, se sont occupés en petits groupes. Tandis que certains, sereins, ont profité de leur soirée pour bien se reposer, d’autres se sont attelés aux révisions, en revoyant l’inégalité de Cauchy-Schwarz avec Florent, entre autres. Quoi qu’il en soit, tous se sont couchés tà´t pour passer le test à  venir dans les meilleures conditions possibles.

Samedi 20 aoà»t : chasse au trésor

Aujourd’hui, jour du premier test, globalement les élèves étaient peu stressés. Mais les animatheurs étaient présents pour les rassurer et les encourager. Chaque groupe a disposé de 3 heures pour traiter 4 exercices portant sur ce qu’ils ont abordé lors de la première période.

A 14 heures, une conférence très spéciale attendait tous les stagiaires,en effet, une grande chasse au trésor a été organisée en cet après-midi de test.

Le fameux Lo Jack’ le pirate a décidé de mettre les stagiaires au défi, pour cela ses acolytes ont concocté des énigmes et problèmes, du plus tordu au plus amusant, du plus facile au plus ardu…

C’est ainsi que les 21 équipes établies au début du stage se sont surpassées et se sont soudées afin de franchir tous les obstacles, tantà´t en résolvant un problème mathématique, tantà´t en répondant aux énigmes correspondantes. Culture mathématique, chasse aux informations sur les animatheurs, astuces calculatoires et éclairs de génie étaient au rendez-vous.

Ils ont aussi dà» les chercher puisqu’elles étaient soigneusement cachées aux quatre coins du domaine. Dans l’ensemble, les élèves se sont bien amusés, et même si aucune équipe n’est arrivée au bout du difficile parcours, l’objectif est atteint : tous ont passé un très bon moment et se sont changé les idées !

Le soir, les élèves ont conclu cette journée atypique en assistant à  la correction de leurs tests respectifs, avant de rentrer dans leurs chambres se coucher.

Dimanche 21 aoà»t : le TFJM² aux olympiades

Aujourd’hui, en cette journée chaude et ensoleillée, les élèves ont repris les cours.Au programme des cours, géométrie, arithmétique et combinatoire, toujours selon les quatre mêmes groupes.Après les cours, comme à  l’accoutumée, les élèves ont bien décompressé et se sont vidé l’esprit en jouant ensemble et en discutant.

Dans la soirée, une conférence de présentation du TFJM² a été proposée aux stagiaires. Ces derniers ont ainsi pu assister à  un tour blanc animé par les anciens participants, comme s’ils y étaient.

Lundi 22 aoà»t : on fait des tresses

Aujourd’hui, il y a de l’abus : devant la soif de connaissance des élèves, les animatheurs n’ont eu d’autre choix que de prolonger leur cours. Seule la faim les a arrêté. Cependant, le groupe A avait lui son après-midi

Après dîner, Vincent Jugé leur a présenté un exposé sur les tresses (positives) : son sujet de thèse. Un exposé ludique qui a su les intéresser : beaucoup ont posé des questions, jusque tard dans la soirée.

Innovation du jour, un jeu “ninja” qui consiste en un combat non violent basé sur stratégie, esquive et réflexe. Vu leur talent beaucoup de coups loupent leur cible : les ninjas sont dans le vent !

Mardi 23 aoà»t : test final, J-1

Aujourd’hui, le stage a atteint son rythme de croisière, entre les exercices de la muraille, les révisions pour le test de fin de stage, les jeux de cartes pour décompresser, en plus des cours habituels. En cette veille de test, dans l’ensemble les élèves se sont montrés studieux, et certains se sont déjà  projetés en pensant à  l’après-midi libre qui suivra. Cà´té animatheurs, on s’est activé à  la préparation des sujets et des activités à  suivre, et hop ! il est temps pour les stagiaires d’aller se coucher, afin d’être en forme pour demain.

Mercredi 24 aoà»t : libérés, délivrés !

Aujourd’hui, les élèves ont passé le deuxième et dernier test du stage, d’une durée variable selon le groupe.

Au programme de l’après-midi, différentes activités en ville pour se vider l’esprit, au soulagement général des élèves. Laser game, balade en ville, musée d’art : une fois le choix fait, les différents groupes d’élèves sont partis, accompagnés par leurs animatheurs. En tout cas, une chose est sà»re, tous ont l’air d’avoir pris du plaisir et d’avoir bien profité de leur après-midi !

Le soir, une fois de plus, était prévue la correction du test passé le matin. A noter que si les animatheurs n’ont pas toujours fait de cadeau dans leur notation et que par conséquent, quelques-uns ont pu être déçus de leurs notes (qui n’ont bien entendu pas lieu d’être comparées avec quelque résultat scolaire que ce soit), l’équipe des animatheurs est fière de tous ses élèves, de l’investissement et des progrès que tous ont pu accomplir au cours de ce stage !

Jeudi 25 aoà»t : bientà´t la fin…

Aujourd’hui, dernière journée de cours pour les élèves, avec un programme un peu différent des autres jours, puisque l’idée était cette fois d’aborder des sujets plus libres et sortant quelquefois du cadre des maths dites olympiques. Ainsi, les élèves ont pu découvrir les fractales, la géométrie projective, la théorie des graphes ou encore la dénombrabilité, toujours selon les groupes.

L’après-midi, pendant que leurs camarades suivaient leur tout dernier cours du stage, les élèves du groupe C ont expérimenté un nouveau projet, encore en cours d’élaboration : un MOOC, comprenez une plateforme d’apprentissage en ligne qu’Animath entreprend de développer.

Le soir, les élèves ont été réunis pour une conférence de fin de stage. Cette soirée a été l’occasion de faire le point sur quelques formalités, mais aussi de se remémorer les moments marquants du stage, avec des photos mémorables du stage, la remise de prix spéciaux décernés aux équipes, l’attribution par deux élèves de médailles humoristiques, avant de finir par un mot du président d’Animath.

Et c’est ainsi que s’achève la dernière journée des animatheux et animatheurs à  Montpellier, car les meilleures choses ont une fin, et demain viendra le temps pour nos stagiaires de rentrer chez eux !

Club de mathématiques discrètes – Lyon

Nom du club : Club de mathématiques discrètes
Responsables : Gabriel DOSPINESCU, Theresia EISENKà–LBL, Bodo LASS
Responsables associés : Marc PAULY, Petru MIRONESCU, Xiaolin ZENG, Nathanaà«l COURANT, Yassine HAMDI, Victor VERMES
Référent chercheur : Gabriel DOSPINESCU (UMPA UMR 5669 CNRS, ENS de Lyon)
Nombre d’élèves : 50
Publications du club : http://www.ledauphine.com/isere-sud/2012/05/29/la-bosse

Description du club : Ce club s’adresse surtout aux collégiens (à  partir de la quatrième) et lycéens de l’Auvergne-Rhà´ne-Alpes, mais tous les jeunes qui aiment les problèmes de mathématiques et qui veulent apprendre à  les résoudre sont les bienvenus. Il s’agit de pratiquer les mathématiques comme un loisir. Cette activité doit être mise sur le même plan que faire du violon au conservatoire, par exemple. En général, nous proposons deux niveaux, débutant et avancé, permettant à  toutes et à  tous de commencer facilement, même en cours d’année.

L’établissement :
Nom : ENS de Lyon
Adresse : 46 Allée d’Italie
Code postal : 69007
Ville : Lyon
Académie : Lyon

Comment joindre le club :
Téléphone : 04.72.74.98.40
Email : lass@math.univ-lyon1.fr
Site web : http://math.univ-lyon1.fr/~lass/club.html

EGMO 2014

La France participe cette année pour la deuxième fois Olympiades européennes de mathématiques pour filles (EGMO), qui accueillent 29 pays.

La délégation française est composée de :

 Edwige Cyffers, en Terminale au lycée Louis-le-Grand (Paris)

 Clara Ding, en Première au lycée International (Saint-Germain-en-Laye)

 Cécile Gachet, en Terminale au lycée Charles-de-Gaulle (Dijon)

 Lucie Wang, en Seconde au lycée Louis-le-Grand (Paris)

Margaret Bilu, élève à  l’ENS Paris, est cheffe de délégation, et Diane Gallois-Wang, élève à  l’ENS Paris, est cheffe de délégation adjointe.

Sujets du premier jour, Sujets du second jour

Journal de voyage de l’équipe:

Jeudi 10/04 : Arrivée à  Antalya

Lucie, inaugurant déjà  une habitude qu’elle gardera durant le séjour, arrive avec une demi-heure de retard. Nous nous envolons pour Istanbul, et après une correspondance, nous arrivons sans encombre (malgré tout de même une bonne application de la loi de Murphy) à  Antalya, dans un petit avion étrangement rempli de filles. En attendant la navette, nous commençons à  sympathiser comme nous pouvons avec d’autres équipes. Après un long trajet en car, c’est avec émerveillement que nous découvrons le palace 5 étoiles qui nous logera pendant toute la semaine.

Vendredi 11/04 :

Tandis que Margaret s’attaque aux problèmes du lendemain, nous découvrons le copieux buffet du petit-déjeuner avec notre guide Tidiane. Nous nous promenons ensuite dans l’hà´tel : nous passons à  cà´té des piscines avec toboggans, des courts de tennis, des équipements de fitness et des tables de ping-pong, pour arriver sur la plage. Après cette expédition, nous allons à  la cérémonie d’ouverture. Celle-ci commence par une présentation de la Turquie, peuplée d’êtres étranges volant dans les airs. Après quelques discours à  la gloire des mathématiques et un rapide appel des différentes équipes, nous assistons à  un spectacle de danses traditionnelles, pour terminer en beauté. Puis nous tentons à  nouveau de faire connaissance, notamment en traduisant « J’aime caresser les hérissons recouverts de marmelade. » à  l’équipe irlandaise, et en admirant la mascotte de l’équipe japonaise.

Après un déjeuner pantagruélique, nous sommes freinées dans notre élan vers les autres par l’orage. Nous passons donc l’après-midi dans nos chambres, en compagnie de Diane, des mathématiques, de jeux de cartes et de Nietzsche.

Samedi 12/04 : 1er jour des épreuves

Comme le test commence à  9h00, il nous faut arriver à  8h30 pour respecter tout le protocole pour rentrer dans la salle. Après le cri d’équipe des Japonaises, toutes les équipes finissent par s’installer à  leur place respective o๠trà´nent des petits gà¢teaux, une cannette de jus de fruits, une bouteille d’eau, et la pochette contenant les problèmes. Les photographes prennent alors un dernier petit millier de photos puis l’épreuve commence lorsque les six horloges de la salle battent la seconde décisive.

Nous nous attelons alors à  la résolution des problèmes donnés, à  savoir :

1. un problème d’algèbre sous de légers airs de géométrie

2. un problème de géométrie

3. un problème d’arithmétique

Après 4 heures 30 de travail acharné, nous sortons assez dépitées, même si nous remarquons assez vite que nous ne sommes pas le seul pays à  avoir trouvé les exos difficiles (ficile).
Nous décidons donc de nous remonter le moral l’après-midi en profitant des installations de l’hà´tel : un frisbee, un chat dans la piscine avec les Anglaises qui s’étonnent que nous soyons 5 (“Ah bon ? Diane n’est donc pas une participante ?”), des glaces, un beach volley avec les Slovènes et les Italiennes, et enfin un bain turc avec les Italiennes, qui se transforme un peu en bataille d’eau… En revenant, nous en profitons pour espionner discrètement (scrètement), c’est-à -dire avec nos maillots de bain et la serviette rose de l’hà´tel, Diane et Margaret qui semblent passablement désespérées devant nos copies.

Dimanche 13/04 : 2ème jour des épreuves

Nous espérons toutes pouvoir nous “rattraper” par rapport à  la première épreuve ; et après le même protocole que la veille, nous nous attaquons aux trois derniers exercices de cette compétition. Au menu de ce deuxième jour :

4. un problème d’arithmétique

5. un problème de combinatoire / théorie des jeux (à  notre soulagement général !)

6. une équation fonctionnelle

A la sortie de l’épreuve, nous sommes globalement plus satisfaites que la veille : Cécile, Edwige et Clara pensent avoir réussi le 5 (en fait, nous découvrirons par la suite qu’un passage qui semblait trivial était crucial dans le barème, réduisant à  3/7 le meilleur espoir) tandis que Cécile et Lucie pensent avoir le 4. Diane et Margaret étant parties en excursion, nous profitons de l’après-midi pour faire davantage connaissance avec les autres équipes, maintenant que nous somme libérées des épreuves. Au programme : jeux de cartes avec les Irlandaises et l’équipe indonésienne (i.e. Vanessa) o๠nous sommes rejointes par moments par d’autres pays. Nous en profitons pour bien travailler notre anglais et transmettre le Mao, avant de retrouver Diane et Margaret. Après le diner, tandis qu’elles corrigent nos copies, nous continuons à  jouer aux cartes.

Lundi 14/04 : Excursion

Nous allons visiter les ruines de Perge avec un guide quelque peu soporifique, puis nous nous rendons à  la cascade de KurÅŸunlu. Clara monte sur un chameau et Lucie et Edwige prennent des photos avec un perroquet, avant d’explorer les lieux. Quelques photos plus tard, et après l’achat de souvenirs dans des pièges à  touristes, nous retournons à  l’hà´tel o๠nous retrouvons nos leaders qui nous apprennent nos scores respectifs. Nous retournons ensuite au bain turc puis nous faisons une tournante de ping-pong (2 raquettes pour 6 personnes, c’est possible !). Après diner (ner), nous attrapons l’équipe américaine (ou chinoise ?) avec qui nous jouons aux cartes jusqu’à  une heure avancée.

Mardi 15/04 et Mercredi 16/04 : Cérémonie de clà´ture, sortie en bateau et retour

Après une introduction sur la musique de Game of Thrones, nous avons à  nouveau le droit à  des films sympathiques : un premier montage du film des 3ème EGMO qui laisse présager un véritable chef d’Å“uvre du 7ème art et une présentation de la Biélorussie qui organise l’année prochaine. Arrive ensuite la remise des médailles pour Cécile et Lucie, qui obtiennent une médaille de bronze.


Bravo à  Lucie…


…et à  Cécile!

Nous entamons ensuite un long marathon de photos avec à  peu près toutes les autres équipes, causant quelques douleurs aux joues.


Avec les Ukrainiennes et les Luxembourgeoises


Avec les Américaines, les Irlandaises, les Polonaises, l’Indonésienne, une Luxembourgeoise et une Norvégienne


Avec Tidiane et les Belges

Vient alors le moment du tour en bateau pour aller voir des chutes d’eau d’Antalya.

A bord du bateau, après une tentative vaine de Mafia (l’équivalent de notre Loup-garou) et un repas en présence d’un groupe de musique en pleine forme (pour ne pas dire bruyants au possible), le mouvement de foule nous attire toutes plus ou moins vers la piste de danse. Après cet épisode dansant, nous finissons par remonter sur le pont supérieur du bateau, o๠nous discutons (scutons) avec les Irlandaises et les Américaines sous un ciel bleu de pleine lune.
Nous revenons à  l’hà´tel vers une heure du matin, soit avec plus d’une heure de retard. Après avoir préparé nos valises, nous retournons jouer avec d’autres équipes qui partent durant la nuit. Après le départ de l’Indonésienne et des Américaines, Edwige nous laisse à  son tour pour aller dormir un peu. Le reste du groupe finit donc la nuit blanche en extérieur : en petit comité, nous sortons d’abord sur la plage, puis nous faisons notre sport quotidien en travaillant nos articulations à  notre manière, avant d’aller tester les hamacs à  notre disposition.
Après notre ultime petit-déjeuner à  l’hà´tel, nous partons à  l’aéroport, o๠nous attend une surprise dont on se serait bien passées : nous nous faisons en effet déposer au mauvais terminal, 3 km trop loin. Heureusement, plus de peur que de mal, car nous finissons bien par rentrer à  Paris en avion, en compagnie de la leader italienne qui habite elle aussi à  Paris.

Quelques remarques pour finir :

  • Tout d’abord, nous remercions Diane et Margaret pour l’énorme boulot qu’elles ont fourni en corrigeant nos copies (plus ou moins justes). Vraiment, elles ont toutes deux été des leaders formidables, alors on croise les doigts pour qu’elles puissent l’être à  nouveau.
  • A notre regret, nous avons constaté que notre pays avait encore du chemin à  faire en matière de patriotisme en compétition mathématique internationale. Ainsi, voici quelques idées pour les olympiades à  venir : un drapeau (le must !), une mascotte, l’organisation au préalable d’une tenue de groupe comme le font d’autres pays, voire d’autres idées plus extravagantes (on se souvient que les Irlandaises donnaient à  tout le monde des stickers de trèfles, ce qui a permis plus d’une fois d’entamer la conversation).
  • A celles qui partiront l’année prochaine à  Minsk pour les EGMO : il n’est pas impossible que les Biélorusses aient un a priori péjoratif des Françaises ; si c’est le cas, ce n’est rien, n’y faites pas attention.
  • Enfin, pour tous les élèves qui nous lisent : honnêtement, une telle olympiade est toujours une expérience inoubliable : à  la fois de belles vacances et l’occasion de rencontrer plein de gens sympathiques et bien entendu, de faire des maths.

EGMO 2013

La France participe pour la première à  la deuxième édition des Olympiades européennes de mathématiques pour filles (EGMO) en 2013, qui accueillent 22 pays.

La délégation française est composée de:

 Noémie Cartier, en Terminale au lycée Louis le Grand (Paris);

 Alice Contat, en Terminale au lycée Richelieu (Rueil-Malmaison);

 Ippolyti Dellatolas, en Terminale au lycée Louis-le-Grand (Paris);

 Ariane Gayout, en Terminale au Lycée International (Saint-Germain-en-Laye)
Margaret Bilu est chef de délégation, et Samuel Bach est chef de délégation adjoint.

Les épreuves sont prévues les 10 et 11 avril (Programme ), sous la forme de deux compositions de 4h30 chacune, avec 3 exercices à  résoudre chaque jour.

Sujets du premier jour, Sujets du second jour

Voici les résultats de la délégation française:

Nom Exo 1 Exo 2 Exo 3 Exo 4 Exo 5 Exo 6 Total Prix
Noémie Cartier 7 1 0 6 0 0 14 Mention Honorable
Alice Contat 7 1 0 2 0 0 10 Mention Honorable
Ippolyti Dellatolas 7 2 0 2 0 0 11 Mention Honorable
Ariane Gayout 7 4 0 2 0 0 13 Mention Honorable

Nos quatre candidates repartent chacune avec une mention honorable, félicitations à  elles! Pour sa première participation, la France se classe 15ème sur 22 pays.

Les résultats détaillés sont disponibles ici .

JBMO 2013

La délégation française pour les JBMO (Junior Balkan Mathematical Olympiad) qui se dérouleront du 21 au 26 juin 2013 à  Antalya en Turquie, sera composée de :

 Vincent Bouis, en Seconde au lycée Lycée Hugues Capet (Senlis) ;

 Félix Breton, en Troisième au collège Collège Janson de Sailly (Paris) ;

 Adrien Lemercier, en Troisième au Collège Saint-Louis-de-Gonzague (Paris) ;

 Arthur Nebout, en Seconde au CNED ;

 Alexandre Thiault, en Troisième au Collège Fénelon (Lyon) ;

 Lucie Wang, en Troisième au Collège Sainte-Marie (Antony).

Igor Kortchemski sera chef de délégation, et Vincent Jugé le chef de délégation adjoint.

Pour plus d’informations, voir le site officiel.

JBMO : Jour 0 (Vendredi 21 juin)

En ce jour o๠débutait notre périple turc, Sarruma nous a été favorable et a permis à  l’équipe d’arriver sans encombre sur son lieu de villégiature – euh… de travail acharné : il a attendu notre arrivée à  l’aéroport Charles-de-Gaulle pour déposer en gare de Chà¢telet-les-Halles un colis abandonné ; limité à  même pas une heure le retard de notre avion pour l’escale prévue à  l’aéroport Atatà¼rk d’Istambul, o๠la compagnie Turkish Airlines l’a suppléé pour envoyer quelqu’un nous conduire directement de notre avion au terminal destiné aux vols intérieurs ; nous a permis de récupérer l’ensemble de nos bagages à  l’aéroport d’Antalya, malgré quelques frayeurs pour Adrien, qui a dà» attendre ses bagages cinq minutes après que tout le monde avait déjà  récupéré les siens.

C’est donc pleins d’enthousiasme que nous avons découvert Tansu, étudiante pour devenir professeur d’Anglais et notre guide pour tout le séjour, qui nous attendait à  la sortie de l’aéroport avec un grand sourire. Et, après un rapide transfert en bus, nous avons tous découvert l’hà´tel ou nous logerons pendant la semaine qui vient… Tous ? Enfin presque. En effet, Igor nous a quittés sità´t arrivé à  l’aéroport, pour se rendre dans l’hà´tel ou les chefs de délégation logeront jusqu’au matin de l’épreuve.

Dès notre arrivée à  l’hà´tel, nous avons alors confié nos documents d’identité aux organisateurs de la JBMO, et et qui devraient nous les rendre sous peu, accompagné des clés de nos chambres. A alors débuté une attente assez longue, ponctuée par la dégustation d’un jus de cerise si sucré qu’il donnait soif, la découverte de sacs JBMO remplis d’un polo, d’une casquette, d’un calepin ou encore d’une boîte de loukoums qui promettaient d’être excellents.
L’attente fut si longue que nous sommes finalement partis dîner sur la terrasse en plein air de l’hà´tel, dans une atmosphère à  la température si clémente que l’on en aurait presque oublié l’automne qui, en France, dure depuis septembre dernier. Là , on a eu l’occasion de découvrir que l’ensemble des membres de la délégation chypriote parlait français, et de goà»ter à  ce qui est à  n’en pas douter une spécialité culinaire locale — la pizza kebab !

Finalement, somme toute assez fatigués, nous sommes retournés dans le hall de l’hà´tel, o๠les organisateurs de la JBMO nous ont assez vite rendu nos passeports et les clés de nos chambres. C’est ainsi qu’Adrien, Alexandre et Arthur — de même que Félix et Vincent d’une part, Lucie et une participante chypriote d’autre part — se sont retrouvés dans la même chambre en tant que membres de la même famille et, sur le formulaire o๠on leur demandait quel lien de parenté les unissait, se sont tout simplement déclarés “amis” ! Alors, repus, assez fatigués par le voyage somme toute assez long depuis Paris, et enfin en possession des clés de nos chambres, nous avons décidé qu’il était grand temps de dormir ! Et de rêver à  la cérémonie d’ouverture qui nous attend demain…

JBMO : Jour 1 (Samedi 22 juin)

L’avenir appartient à  ceux qui se lèvent tà´t ; le Soleil de Turquie l’a manifestement compris, lui qui se réveille à  des heures indues pour baigner de sa douce lumière nos chambres d’hà´tel. Après un réveil matinal et un petit-déjeuner qui devrait donner à  certains la soudaine envie d’entamer un régime, nous avons été conviés à  la cérémonie d’ouverture, qui se tenait dans le centre de conférences de l’hà´tel.

Là , nous avons eu la chance de voir de loin les chefs de délégation et membres du jury, dont notre Igor national. Ils étaient arrivés avant nous et sont repartis après notre départ, et cinq ou six rangs de sièges laissés libres nous séparaient, ce afin d’éviter toute communication intempestive à  l’heure o๠il était déjà  dans le secret des Dieux et avait pris connaissance de la liste courte. Tout au plus pouvait-il nous saluer de la main, mais sans nous donner d’indication avec les doigts comme l’aurait fait Olivier Chiabodo.

Ont suivi de forts sympathiques discours de bienvenue en Anglais, un film nous invitant à  revenir en Turquie en d’autres occasions, et un mémorable spectacle de danses traditionnelles turques : pour avoir abandonné au bout de deux tours l’idée d’imiter les derviches tourneurs que nous avons alors vus, je ne peux qu’apprécier encore davantage la performance que nous avons pu voir.

Une fois la cérémonie terminée, nous avons finalement décidé de visiter la piscine intérieure et le jacuzzi de l’hà´tel. L’eau était délicieusement tiède, la température ambiante y aidant sans doute un peu. Cela dit, la Méditerranée elle-même n’est en fait pas beaucoup plus froide, comme nous avons pu le constater en fin d’après-midi : il nous faudra revenir périodiquement pour vérifier cette première impression.

Que dire d’autre de cette journée ? La séance de révisions mathématiques et de jeu de cartes, au sein de la salle de repos la mieux climatisée de l’hà´tel, a été intense. à€ l’heure o๠le soleil tapait à  38°C à  l’ombre — et sans doute beaucoup plus en réalité, vu la quasi-inexistence d’ombre entre deux et quatre heures de l’après-midi — il faisait bon garder la tête froide autour d’annales des anciennes JBMO.

Cette journée, agréable s’il en est, s’est finalement achevée sur le coup de 21 heures pour toute l’équipe, afin d’être frais et dispos pour la journée décisive qui s’annonce demain. Géométrie ? Arithmétique ? Combinatoire ? Inégalités ? L’avenir nous le dira…

Interlude: du cà´té des chef des délégations (par Igor Kortchemski)

Sità´t arrivés à  Antalya, je suis séparé du reste de l’équipe et je transféré en mini-bus dans un hà´tel différent des participants et chef de délégation adjoints. Les coordinateurs (les personnes du pays organisateur qui sont chargées de noter les copies, la plupart du temps des jeunes anciens participants aux olympiades) restent avec les chefs de délégation (et écoutent les discussions du jury, sans y participer). Nous arrivons vers 20h à  l’hà´tel: j’ai tout juste le temps de poser mes affaires après avoir récupéré la clé de ma chambre, mon badge, le sac à  dos contenant différents trésors (dont les fameux loukoums) et je me dirige vers le dîner d’ouverture auquel participent les chefs de délégation, les coordinateurs et les organisateurs. Le repas, composé de délicieuses spécialités culinaires turques, était délicieux, et accompagné d’une ambiance musicale de trois musiciens.

Le dîner se termine vers 22h30, et je réussis à  récupérer la fameuse shortlist de 18 problèmes. D’après le règlement des JBMO, la shortlist est établie par un comité formé par le pays organisateurs (4 ou 5 personnes) à  partir des propositions de problèmes d’autres pays, et doit contenir au moins 16 problèmes. La shortlist contient les énoncés et solutions, mais je décide de chercher les exercices pour essayer de me rendre compte de leur difficulté (une solution “facile” n’est pas forcément facile à  trouver!). Cette année, celle-ci contient 3 exercices d’algèbre (intitulés A1,A2,A3), 3 de combinatoire (C1,C2,C3), 6 de géométrie (de G1 à  G6) et 6 de théorie des nombres (de N1 à  N6). Je me couche vers 2h du matin, impatient de voir comment se ferra la sélection des problèmes.

Le lendemain matin est consacré à  la cérémonie d’ouverture, qui se déroule à  l’hà´tel des participants. Le trajet dure 1h30 (aller-retour), la cérémonie 30 minutes. Cependant, nous profitons du trajet en bus pour commencer à  discuter des exercices.

La première session du jury commence tout de suite à  notre retour; voici son compte rendu:

Début: 12h11
Le comité de sélection du problème commence par faire quelques remarques sur la shortlist. Les exercices A2, C1, C2 sont standard, mais ont été gardés pour avoir quand même un peu le choix. Cependant, le comité déconseille de les choisir. Par ailleurs, un exercice similaire à  A2 à  été posé aux olympiades turques récemment. A2 est ainsi éliminé immédiatement. Finalement, C1 et C2 sont standard (pas de référence précise).

Question d’un membre du jury: quels ont été les critères pour faire la shortlist?
Réponse: en combinatoire, on a tout mis. En algèbre, 5 exercices proposés en tout, et les 2 qui n’ont pas été choisis sont encore plus standard. En géométrie et théorie des nombres, on avait plus de problèmes. G5 et G6 sont bien. Les autres problèmes laissés de cà´té étaient encore plus faciles.

Azer Kerimov (organisateur en chef et chairman de la discussion) demande si d’autres exercices sont connus.
Je soulève le fait qu’un énoncé très similaire à  l’exercice C3 (don’t l’énoncé initial était: “All possible pairs of n apples are weighed and the results are given to us in an arbitrary order. Can we determine the weights of the apples if a. n=4, b. n=5, c. n=6 ? If yes, how?”) est sur Mathlinks (site très populaire parmi le monde olympique). Cependant, celui-ci est quand même un peu différent: il demande de montrer que si n n’est pas une puissance de 2, alors étant donné tous les résultats des pesées des pommes, il existe une unique configuration des poids qui donne ces résultats. Le jury discute un peu et on arrive au dilemme dilemmique suivant: choisit-on C1 ou C2, ultra standards? Ou bien on ne choisit aucun problème de combinatoire (ce qui serait une première)? Ou bien son garde C3?

Juste avant le vote, le leader bulgare intervient sur le fait que les énoncés des JBMO seront bien entendu diffusés dans le monde entier, et laisse entendre que le prestige des JBMO serait entaché si on choisissait C1 ou C2, très classiques.

Il s’ensuit un vote:

Motion: on continue la discussion concernant C3 après le repas: 6 pour, 5 contre.

Petite précision: n’importe qui peut soumettre une motion au vote, mais seuls les 11 pays membres balkaniques ont le droit de vote.

On passe ensuite aux problèmes de géométrie.
Un leader donne son avis:
G1 facile
G2: trop dur (pour une raison que nous tairons sous le sceau de la confidentialité)
G3: OK
G4: OK
G5: ne dit rien (inégalité trop grossière)
G6: deux parties: la deuxième est connue. Les coordinateurs demandent une référence, ce qu’on observateur serbe fournit.

G3: apparemment certains éléments sont bien connus (pas la solution en entier).

Vote: enlever G6, adopté quasi à  l’unanimité.
Ceci conclut la première session du jury à  13h

Reprise à  14h25
Vote: enlever G2. 9 pour.

Entre temps, pendant la pause déjeuner, les coordinateurs ont travaillé pour proposer une reformulation du problème C3 (sous forme de jeu entre Alice et Bob). Le coordinateur en chef nous dit qu’il faut attendre encore quelques minutes pour avoir la version alternative. Un des leader s’impatiente et veut proposer une motion pour éliminer tout de suite C3. Le coordinateur en chef insiste en disant que ça ne ferait pas de mal de voir cette version alternative, et la motion n’est heureusement finalement pas soumise au vote.

La version alternative, nommée C3*, posée sous forme de jeu, insiste davantage sur le fait que les poids initiaux des pommes doive entre donnée de manière explicite. Après discussions:

Vote: garder C3*. 9 pour.

On passe ensuite à  la discussion sur les problèmes de théorie des nombres.

Vote: enlever N2 (argument: il n’y a pas de solution, et pour les jeunes c’est mieux d’avoir un exercice “positif” qui ait des solutions). Adopté à  la quasi unanimité.

Vote: garder N3. 7 pour, adopté.

Il reste à  choisir les exercices d’algèbre et de géométrie. Le jury décide de choisir des couplages et de voter: à  chaque tour, les pays membres peuvent voter pour n’importe quel nombre de couplages, et le couplage qui a le moins de votes est éliminé. Les couplages suivants sont proposés:

A1 G3
A3 G1
A3 G4
A1 G3
A3 G3

Premier tour:
A1 G3 : 4 votes
A3 G1 : 5 votes
A3 G4 : 3 votes
A1 G4 : 2 votes
A3 G3 : 8 votes

Conclusion : A1 G4 enlevé

Deuxième tour:

A1 G3 : 5
A3 G1 : 4
A3 G4 : 3
A3 G3 : 7

Conclusion : A3 G4 enlevé

Troisième tour:

A1 G3 : 6
A3 G1 : 5
A3 G3 : 7

Conclusion : A3 G1 enlevé

Quatrième tour:

A1 G3 : 4
A3 G3 : 7

Conclusion: A3 G3 choisis

Ainsi, les problèmes choisis sont : A3, C3*, G3, N3.

L’ordre des problèmes ne suscite pas beaucoup de débats:

Pb 1: N3
Pb 2: G3
Pb 3: A3
Pb 4: C3*

Il faut ensuite reformuler les problèmes en anglais en vue de l’épreuve. Un sous-comité, constitué des chefs de délégation de la Grèce, des Etats-Unis, d’un coordinateur et moi-même est créé. Nous passons au moins une heure pour essayer de formuler l’exercice 4 (C3*) de la manière la plus claire possible.

La session du jury reprend à  17h40 pour voter la version angaise.

Pour le pb 2, un pays suggère qu’il faudrait dire tout de suite que D est le pied de la hauteur, et ajoute que le résultat est aussi vrai pour n’importe quel triangle. Un autre pays propose d’ajouter la condition AB inférieur à  AC pour ne pas que les étudiants perdent du temps à  vérifier d’autres configurations.

Vote: ajouter AB inférieur à  AC. Accepté à  la majorité.

Vote concernant la version anglaise du problème 4: remplacer le coefficient binomial dans l’énoncé 2 parmi n par n(n-1)/2, enlever arbitrary order. Accepté à  l’unanimité.

Fin de la session du jury à  18h15. Il faut maintenant traduire le sujet dans les différentes langues. Il est prévu de se réunir à  21h pour voter l’acceptation des traductions, puis le vote des barèmes (sur lesquels les coordinateurs travaillent dès que les problèmes choisis sont connus)

à€ 21h, certains pays ne viennent que de commencer leur traduction… et finissent vers 23h. On reprend donc à  23h. Les traductions sont acceptées à  l’unanimité.

Vient ensuite sur la discussion des barèmes proposés par les coordinateurs. Les discussions portent sur deux exercices: pour une solution de l’exercice 4, j’interviens sur le fait que d’après le barème, traiter uniquement le cas ab=1 rapporte 7 points, ce qu’on modifie. On passe ensuite pas mal de temps pour se mettre d’accord sur le nombre de points à  accorder à  quelqu’un qui prouve l’unicité dans le problème 4, sans dire comment trouver la solution de manière explicite. Cette longue journée de discussions se finit un peu avant minuit.

Globalement, les discussions étaient constructives dans une ambiance amicale, même s’il y a eu quelques moments un peu tendus (en particulier lorsqu’un chef de délégation m’a interpellé en disant qu’il fallait que je me taise parce que je ne représentais pas un pays balkanique).

Le lendemain matin, journée d’épreuve, le jury se réunit une heure, pendant laquelle les élèves peuvent leur poser des questions sur le sujet. La question la plus intéressante était “Dois-je écrire avec un crayon à  papier ou un stylo?” (ce à  quoi nous voulions répondre “Oui”). Nous avons ensuite deux heures de temps libre, o๠je sors pour la première de l’hà´tel pour partir en exploration à  la piscine et à  la plage. Après le repas, nous rejoignons l’hà´tel des participants et chefs de délégation adjoints.

JBMO : Jour 2 (Dimanche 23 juin)

La journée et la relecture des copies a été longue. Pour nos chers élèves tout d’abord. Un réveil aux aurores ou presque (RDV à  7 h 30 pour le petit-déjeuner), un appel à  8 h 20 dans le hall de l’hà´tel o๠l’on apprend que trousses et sacs sont interdits dans la salle (y compris dans un coin de la salle o๠on les aurait laissés). Chacun s’empresse donc de prendre toutes ses affaires entre ses mains, avant de se diriger vers la la salle d’examen ! Heureusement, Laurent Thiault est là  pour récupérer les sacs et les emmener dans sa chambre, pendant que je discute avec les candidats pour diminuer le stress et que Tansu est aux aguets pour ne pas nous faire manquer l’entrée dans la salle d’examen.

Une longue attente plus tard — heureusement occupée par la découverte du sauna et du hammam — Igor me transmet une copie des énoncés. Résultat des courses :
1. un exercice d’arithmétique à  l’allure gentillette ;
2. un exercice de géométrie o๠l’on a tenté de cacher une hauteur ;
3. une inégalité que l’on pouvait résoudre à  l’aide d’un Cauchy-Schwarz astucieux ou de l’inégalité arithmético-géométrique ;
4. un problème de théorie des jeux scindé en trois sous-questions, de difficultés variables.
Je regarde donc les problèmes pendant l’heure qu’il me reste avant de retrouver mes ouailles, et tente d’identifier des idées naturelles que chacun aura pu avoir — ou pas — ainsi que les pièges et difficultés que recelait chaque problème.

à€ 13 h 30, enfin, la compétition est terminée. Les élèves sortent de la salle colonne par colonne, et je leur demande leurs premières impressions à  chaud. Chacun dit avoir fait des exercices différents : 1 pour Lucie, 2 et 3 pour Vincent, 1 et 3 pour Félix, 1 et 2 pour Adrien, 1 et 4 pour Arthur, et 2, 3, 4 pour Alexandre. La pression retombe, et les élèves, Lucie en tête, sont manifestement moins stressés que la veille. Après le déjeuner, nous sommes rapidement rejoints par Igor, qui est arrivé à  l’hà´tel avec tous les membres du jury, et nous partons pour l’aquapark, la piscine de l’hà´tel qui compte quatre toboggans à  eau (à  ne pas confondre avec la piscine interne, la piscine de 50 mètres ni la piscine à  vagues). Chacun affiche un large sourire, et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Cette période de joie et d’allégresse ne pouvait cependant pas durer et, en sortant de la piscine, Arthur glisse et se fait mal au pied. Les maîtres-nageurs accourent, puis un employé l’emmène voir le médecin de l’hà´tel. Arthur se retrouve finalement à  l’hà´pital, aux cà´tés d’Igor et de Tansu, pour y effectuer une radio du pied. Le verdict est sans appel : il n’a aucun dommage osseux ! C’est donc un Arthur tout aussi souriant qu’à  son habitude qui est rentré à  l’hà´tel sur le coup de 19 h 30, alors que ses camarades lui adressaient leurs pensées depuis la plage et le jacuzzi o๠ils se prélassaient.

Enfin, juste après le dîner, Igor et moi-même recevons les copies de nos élèves, et entamons une longue nuit de plaisirs mathématiques, à  cà´té de nos élèves qui ont décidé d’améliorer leur maîtrise de la théorie des jeux en s’entraînant au loup-garou et au Mao. Profitant de la naà¯veté et de la générosité d’Igor, je propose de lire les copies des exercices 1 et 4 alors que lui regardera les exercices 2 et 3.

Comme prévu, les solutions proposées aux exercices d’arithmétique et de combinatoire collent beaucoup mieux au barème officiel que les solutions au problème de géométrie. Les solutions, mêmes partielles, sont claires, et mes problèmes sont donc très faciles à  relire et à  corriger. Au contraire, Igor doit se creuser la cervelle pour voir comment compléter les solutions partielles et voir en quoi elles sont similaires aux solutions “officielles”, afin de voir combien de points elles méritent. J’entame donc l’exercice 3 avant même qu’Igor n’en ait terminé avec l’exercice 2, et bénis Mathematica de m’aider à  vérifier les calculs parfois horribles mais toujours justes que je rencontre : l’utilisation des ordinateurs est un des avantages fort appréciables de la situation de chef de délégation, en regard de celle des élèves, qui ont de toute évidence beaucoup plus de courage et d’opinià¢treté que moi ! Aux alentours de trois heures du matin, nous avons des arguments solidement étayés et une idée précise des points litigieux que nous comptons défendre, et partons donc nous coucher : il faut être d’attaque le lendemain pour que le travail de l’équipe soit évalué à  sa juste valeur !

JBMO : Jour 3 (Lundi 24 juin)

La nuit fut courte et difficile : quelle lourde charge que de devoir défendre les résultats que nos étudiants ont obtenus avec tant d’efforts ! C’est donc particulièrement stressé que je rejoins Igor pour un petit-déjeuner d’échauffement. La coordination — c’est le nom que l’on donne à  ce processus o๠l’on fixe les notes des élèves — doit se dérouler comme suit :
– Problème 3 à  9 h ;
– Problème 2 à  10 h ;
– Problème 1 à  11 h ;
– Problème 4 à  14 h.
à€ chaque fois, 30 minutes nous sont allouées. Nous commençons par donner les notes que nous estimons devoir donner à  l’élève ; les coordinateurs valident les notes sur lesquelles ils sont d’accord et nous demandent, dans les autres cas, de justifier la note que nous entendons obtenir. S’ensuit une discussion, qui aboutit à  l’attribution d’une note finale, que l’on écrit sur deux feuilles signées à  la fois par le chef de délégation et par l’un des deux coordinateurs.

Nous répétons une dernière fois les arguments que nous comptons invoquer pour le problème 3 : ils sont solides. C’est donc relativement confiants que nous allons vers la salle o๠se tiendra la coordination, et o๠les élèves ont composé hier. Là , Azer, l’organisateur en chef de la JBMO, nous apprend que plusieurs de nos élèves ont laissé sur leur table (sans les insérer dans une des pochettes dévolues à  cet effet) des documents avec des inscriptions mathématiques dessus, et nous confie ceux-ci après les avoir photocopiés. Résultat des courses : 3 points ont bien failli partir à  la poubelle !

La coordination se passe globalement très bien. Sur les quelques copies o๠nous sommes en désaccord avec les coordinateurs, nous expliquons en détail les raisons pour lesquelles nous pensons que notre élève mérite tant ou tant de points. On arrive systématiquement à  un accord rapide sur le contenu mathématique des copies, et dans deux ou trois cas il nous a encore fallu parlementer cinq ou dix minutes pour décider de la note dont ce contenu était digne. Il nous était alloué une demi-heure de discussion pour chaque problème, mais l’esprit conciliant et la bonne volonté qui règnent de part et d’autre favorisent des discussions fructueuses et efficaces, et nous avons même l’opportunité de passer à  10 h 30 sur le problème 1, au lieu de devoir attendre jusqu’à  11 h.

Lors de la coordination du problème 3, nous avons repéré, souvent dans les brouillons, des débuts de solutions qui nous permettaient d’obtenir 1 ou 2 points. Le 10/10 de Félix est clair. La seule copie susceptible de poser un problème est celle de Vincent, dont le raisonnement est excellent mais qui, à  cause d’une petite erreur à  la fin, n’aboutit en fait pas. Reste alors à  évaluer la valeur du dernier résultat correct qu’il a obtenu, et qui ne figure en fait dans aucune solution officielle, donc dans aucun barème. Nous avons repéré une solution qui ressemble à  celle de Vincent, et o๠l’inégalité à  la fin est aussi difficile à  prouver que celle à  laquelle il se ramène. Cependant, les coordinateurs soulignent que les techniques qu’il a utilisées sont également à  même de prouver l’inégalité en question, et qu’il est donc impossible de se rattacher à  un barème existant. Alors que nous pensions initialement obtenir 4 points de cette solution, nous repartons finalement avec 6 points et le sourire aux lèvres.

Puis vient le problème 2. De même, les points à  obtenir sont assez clairs pour Lucie, Adrien et Alexandre. Félix et Arthur ont formulé des résultats vrais mais qu’ils ne prouvent pas, et nous demandons donc la moitié des points qu’auraient pu apportés ces résultats une fois prouvés ; le jury considère que l’assertion d’Arthur est clairement vraie, et puisque Arthur a indiqué comment il avait voulu procéder — mais, écrit-il, sans avoir le temps de le rédiger sur la copie — il repart avec 2 points sur 2 pour avoir trouvé l’angle droit camouflé dans le problème et esquissé une chasse aux angles.
Enfin, la copie de Vincent est une solution partiellement analytique, mais o๠il a fait une erreur, puis qu’il n’a pas terminée, faute de temps. On demande 8 points, car il avait parfaitement compris la démarche à  suivre, et s’était effectivement placé dans un repère qui simplifiait énormément les calculs, tout en sachant que c’est a priori trop. Cependant, comme souvent dans les diverses Olympiades, les coordinateurs notent les solutions analytiques de manière extrêmement sévère, et lui accordent 4 points. Après une à¢pre discussion de plus de dix minutes, et en soulignant que Vincent a effectivement calculé l’équation de la médiatrice de [BC], nous nous mettons d’accord sur la note de 5/10.

Alors que nous nous apprêtons à  quitter la salle, l’un de coordinateurs du problème 1 nous hèle : la coordination sur ce problème va très vite, il est largement en avance sur les horaires prévus, et vu comme c’est parti il pourrait en avoir terminé vers 11 h. Après que nous avons annoncé les notes que nous désirions, seules les copies de Vincent et d’Adrien nécessitent discussion. Tout d’abord, la copie de Vincent ne rentre pas dans le barème officiel. Il a tenté de simplifier l’expression a^3 b+1 avec une division par a+1 mais son calcul n’a pas abouti, et effectue une telle division par a-1 — qui n’a cependant aucune raison de diviser a^3 b+1, comme il le note explicitement. Nous souhaitons donc 1 point : il a eu la bonne idée mais elle n’a pas abouti, ce qui aurait valu 3 points. Cependant, les coordinateurs refusent de donner de points intermédiaires, et ont déjà  donné plusieurs zéros à  des copies similaires. Respectant l’équité et acceptant ce zéro, nous expliquons en quoi la copie d’Adrien colle exactement au barème, et les coordinateurs tombent tout de suite d’accord avec nous, ce qui clà´t la coordination du problème 1.

Après un passage par la piscine et le restaurant pour profiter de ces moments privilégiés avec notre équipe, nous réattaquons le problème 4 sur le coup de 14 h, comme prévu. Le problème 4 avait en fait un piège caché : on demandait si Béatrice disposait d’une procédure explicite de calcul des nombres choisis par Alexandra, et pas seulement l’unicité des nombres d’Alexandra en fonction de leurs sommes prises 2 à  2. Du coup, beaucoup de solutions paraissent fausses ou douteuses, et nous avons dà» discuter les notes de toutes les copies à  part celle d’Adrien. Cependant, pour notre chance, nous avions exactement prévu l’interprétation que les coordinateurs avaient faites des copies de nos élèves, et nous avons donc systématiquement pu leur montrer en quoi nous avions en fait raison.
Pour commencer, Lucie avait explicitement choisi de prouver, justement, l’unicité des nombres d’Alexandra. Cependant, elle y parvient en calculant ces nombres, de sorte que les coordinateurs comprennent rapidement qu’elle mérite 3 et non pas 1.
Puis vient la copie de Vincent : il récupère 1 point grà¢ce à  une égalité marqué sur une copie qu’il n’avait pas rendue. De même, Félix passe de 5 à  7 grà¢ce à  2 points que j’ai trouvés sur une copie qu’il n’avait pas rendue. Suit la copie d’Arthur, qui mérite 6 points pour n’avoir montré que l’unicité des nombres d’Alexandra. Cependant, comme prévu, les examinateurs ne sont pas convaincus par un passage o๠il dit qu’il est “assez facile” d’identifier certaines sommes partielles, sans détailler ce passage plus que cela. Charge à  nous de montrer les indices qui, sur son brouillon, laissent penser qu’il a considéré ce passage comme si facile qu’il n’a pas développé plus que cela. Convaincre les coordinateurs nous a pris cinq bonnes minutes, soit deux ou trois fois moins que le temps qu’il m’a fallu pour trouver moi-même comment effectuer ladite identification — qui, cependant, et quand on s’y prend bien, tombe en effet tout naturellement.
Enfin, suite à  une modification du barème, la note d’Alexandre passe de 6 à  7/10.
Au total, la France a donc largement réussi ce exercice 4 (mieux que l’exercice 3) au point d’avoir obtenu le deuxième meilleur score cumulé sur cet exercice, avec 24 points ! Seuls les Etats-Unis ont eu mieux, avec 25 points. C’est donc fort heureux du succès de nos élèves qu’Igor et moi les rejoignons dans le hall de l’hà´tel.

Là , nous leurs donnons leurs notes, puis prenons le temps d’expliquer à  chacun le pourquoi de ses notes, les quelques maladresses qu’il a parfois commises, les qualités que nous avons été heureux de trouver dans ses copies — et elles étaient nombreuses ! — et lui prodiguons quelques conseils pour la suite de son apprentissage de mathématiques. Le conseil récurrent étant de s’entraîner et de se faire plaisir en faisant des mathématiques : plus on s’entraîne, plus on acquiert de réflexes, et plus on prend de plaisir, ce qui nous pousse à  plus nous entraîner… Puis le groupe s’est séparé pour vaquer à  ses activités : écriture du journal de bord pour les uns, farniente et piscine ou plage pour les autres, malgré le temps un temps exécrable par rapport au reste du séjour puisque légèrement nuageux — comme en atteste la photographie ci-dessous :

Enfin, durant la soirée, a lieu la réunion du jury, o๠ont été décidées les barres. Aux JBMO, seuls les pays Balkaniques ont un droit de vote, même si tous les chefs de délégation et leurs adjoints ont le droit d’émettre des commentaires. Après quelques discussions, les barres sont votées :
Or à  33 points
Argent à  26 points
Bronze à  14 points

Les résultats définitifs de l’équipe de France sont donc les suivants :

Candidat Exo 1 Exo 2 Exo 3 Exo 4 Total
Lucie Wang 10 2 1 3 16
Vincent Bouis 0 5 6 1 12
Félix Breton 10 3 10 7 30
Adrien Lemercier 7 10 1 0 18
Arthur Nebout 10 2 2 6 20
Alexandre Thiault 0 10 1 7 18
Total 37 32 21 24 114

JBMO : Jour 4 (Mardi 25 juin)

Ce matin, les chefs de délégation étaient conviés à  une visite du musée archéologique d’Antalya ainsi qu’à  un moment de flà¢nerie dans le centre-ville. Il nous a ainsi été donné l’occasion de découvrir de fort belles statues antiques et tenues utilisées jadis, puis d’acheter après force négociations des soieries et autres vêtements à  fière allure. Je comprends maintenant que le talent apparemment naturel d’Igor pendant la phase de coordination est en fait dà» à  des heures d’entraînement dans les souks et bazars qu’il a visités lors de ses multiples séjours touristiques. En outre, j’apprécie d’autant plus l’intégrité intellectuelle — certes attendue — des coordinateurs, après avoir assisté à  des dialogues surréalistes du type :

” – 40 lires turques, c’est le minimum auquel je peux vendre cette étoffe ! En-dessous, je le vendrais à  perte.
– J’ai un budget de 30 lires, désolé, je m’en vais.
– Attendez, parce que vous êtes sympathiques, je vous le fais à  30 lires… ”

Puis nous rentrons à  l’hà´tel, o๠nous rencontrons nos élèves, qui semblent satisfaits de leur matinée passée entre les toboggans et la piscine. Un jacuzzi plus tard, nous voilà  à  la cérémonie de clà´ture, o๠l’on remercie les organisateurs puis o๠les élèves reçoivent leur médaille sur l’estrade. S’ensuit la traditionnelle séance de photographie d’équipes.

On patiente encore un peu en sirotant des cocktails — sans alcool, qui est de toute façon interdit aux moins de 18 ans en Turquie — puis on monte dans les bus qui nous accompagneront à  une des marinas d’Antalya. Là , nous distinguons un bateau à  voiles à  l’apparence inspirée de Pirates des Caraà¯bes, et espérons très fort que nous y passerons la soirée. Que nenni ! Nous embarquons sur le bateau voisin, un yacht tout de même assez grand pour abriter les 200 personnes que nous sommes.

Igor nous apprend un jeu russe o๠le but est simplement “de ne pas perdre”. Nous sommes sur le pont supérieur du bateau, la vue est très sympathique, et on dîne tranquillement. Puis la soirée musicale commence. Cependant, elle devient rapidement trop bruyante au goà»t de beaucoup — tout le monde sauf Igor et Tansu, en fait. Heureusement, la qualité musicale des interprètes est largement supérieure à  celle des chanteurs lors du karaoké de lundi soir !

Je trouve finalement une salle fraîche et à  l’excellente isolation phonique sur le pont inférieur. Certes, la vue n’est pas excellente, mais nous avons de toute façon prévu d’entamer une partie de Dame de Pique que nous n’aurons pas le temps de terminer — c’est trop bête, moi et Adrien étions en train de gagner…

Et c’est une fois de plus assez fatigués — sauf Lucie qui a fait la grasse matinée ce matin — que nous rentrons à  l’hà´tel. Après quelques minutes passées à  bavarder mathématiques dans un bar de l’hà´tel, je file me coucher : c’est que demain après-midi, je retourne au travail !

JBMO : Jour 5 (Mercredi 26 juin)

Aujourd’hui, tout le monde est tristounet, car il faut déjà  partir et retrouver la grisaille qui nous attend à  Orly. Les bus pour l’aéroport quittent l’hà´tel à  9 h 30 : il ne faut donc pas traîner. Dès 8 h, toute l’équipe se retrouve au petit-déjeuner. Toute ? Non. Seule une irréductible gauloise résiste encore et toujours à  l’envahisseur. C’est ainsi que je prends mon petit-déjeuner aussi vite que possible, puis que je file tambouriner à  cÅ“ur joie sur la porte de Lucie. Elle ne se réveillera cependant que peu avant 9 h, après que j’aurai fini de faire mes valises et que je serai revenu frapper une deuxième fois à  sa porte.

Nous sommes finalement tous prêts à  partir. Nous avons un peu peur car le minibus 14 places qui nous accueille est censé abriter les délégations Française et Roumaine. Heureusement, on a de la chance, nous rentrons tous dans le véhicule et nos bagages aussi — et rassurez-vous, les Roumains sont également rentrés à  bon aéroport. Quelques contrà´les de sécurité plus tard, nous voilà  dans l’avion. Contre toute attente, le vol low-cost Transavia nous propose gratuitement un déjeuner, que nous avalons tous avec joie.

Et c’est finalement à  peu près à  l’heure — pour une fois — que l’avion arrive à  Orly. La suite, vous la connaissez… En tout cas, deux choses sont sures :

1. J’ai passé un excellent séjour à  Antalya, et je vous remercie tous pour cette semaine fantastique que vous m’avez donné de vivre.

2. Les EGMO (European Girls’ Mathematical Olympiad) ont lieu l’an prochain à  Antalya : à  votre place, mesdemoiselles, je commencerais d’ores et déjà  à  travailler mes mathématiques, le jeu en vaut clairement la chandelle !

Quelques citations mémorables… Aidez-moi à  en retrouver d’autres !

Vincent J. : Vous verrez, pour faire des maths dans un endroit aussi paradisiaque, il faut vraiment une sacrée force de caractère !

Félix (à  propos de son troisième prénom) : Qu’est-ce-qu’il y a de plus stupide, comme nom, que Camille ?
Vincent J. : Félix !

Arthur : J’ai fait les problèmes 1 et 4.
Vincent J. : Au problème 4, tu as trouvé quoi ?
Arthur : Alors, dans les deux premiers cas…
Vincent J. : OK, c’est bon !

Arthur (après s’être fait mal au pied en tombant) : Faut voir le cà´té positif, j’aurais pu me casser le dos…

Quelqu’un : C’est quoi, ce cocktail ?
Vincent J. : C’est un virgin mary : un bloody mary sans vodka.
Quelqu’un : Et c’est quoi, un bloody mary ?
Laurent : C’est un virgin mary avec de la vodka.

Vincent J. : Si ça peut te rassurer, Arthur, j’étais aussi tête-en-l’air que toi quand j’avais ton à¢ge…
Laurent : Je trouve que ça fait plutà´t peur…

— Vincent Jugé, Chef de délégation adjoint

OIM 2014 : En route pour Le Cap (jour 1)

Aprés avoir bénéficié du soutien d’illustres collègues , l’équipe de France s’est embarquée pour Le Cap, via Johannesburg, en Afrique du Sud.

Si le périple en RER fut rapide et sans anecdote notable, nous eà»mes heureusement la joie d’apprendre dés l’enregistrement des bagages que notre escale à  Johannesburg ne serait pas de tout repos : elle ne l’a pas été. En effet, les règles en usage en Afrique du Sud étant trés astucieuses, nous avons eu 1 h 30 (en fait un peu plus, car le vol pour Le Cap est parti en retard) pour :

  1. passer le contrà´le d’identité à  la frontière sud-africaine (n’oubliez pas d’enlever vos lunettes lors du contrà´le !) ;
  2. récupérer nos bagages ;
  3. passer à  la douane (en zone “Rien à  déclarer”, bien sà»r) ;
  4. réenregistrer nos bagages ;
  5. suivre l’employé de South African Airlines qui nous avait été envoyé pour trouver au plus vite le terminal d’embarquement, et ce avant même d’avoir terminé l’étape 4 ;
  6. subir un nouveau contrà´le des bagages à  main ;
  7. embarquer effectivement.

Si les étapes 6 et 7 n’avaient rien de surprenant pour une escale, le fait de devoir récupérer nos bagages pour les réenregistrer aussità´t (enfin… 10 minutes plus tard) sans rien en faire entre deux en a surpris plus d’un.

Et c’est justement dans la précipitation de l’étape 4 que la compagnie South African Airlines a acheminé la valise d’Adrien vers le mauvais vol Johannesburg – Le Cap. à€ l’arrivée, il a donc eu la chance de voyager léger ; heureusement, les systèmes d’information de la compagnie aérienne sont trés bien faits, et nous avons donc appris trés vite que la valise avait mal acheminée mais non pas perdue ! D’ailleurs, Adrien s’est montré trés heureux quand on la lui a rapportée ce soir, au moment o๠il montait vers sa chambre avec son oreiller pour objectif n°1.

Nous avons finalement dit au revoir à  Pierre, qui, avec un peu de chance, éprouve déjà  l’exaltation immense de lire en avant-première une multitude d’exercices de la “short list”. L’hà´tel Once in Cape Town , o๠nous résidons désormais pour trois jours, nous avait dépéché un minibus, et nous sommes donc arrivés tranquillement au Cap.

La ville est tout en collines verdoyantes au bord de la mer, la vue depuis la route que l’on suivait depuis l’aéroport nous offrant un panorama magnifique. Je n’ai pas eu le réflexe de sortir mon appareil photographique à  ce moment-là , et vous devrez donc vous contenter de cette colline dont le sommet est perdu dans les nuages…


Quelques récréations mathématiques et pizzas plus tard, nous voilà  tous sur le point de nous coucher : si, à  l’instar de nos camarades footballeurs, l’équateur a été pour nous un obstacle vite oublié, la nuit en avion n’a pas été des plus réparatrices…

à€ demain , dés 8 h 30, pour un petit-déjeuner qui nous aura redonné la force de poursuivre nos aventures !

OIM 2014 : Les maths, c’est l’éclate (jour 2)

Aprés un voyage riche en émotions , l’équipe de France s’est donc attelée sérieusement à  l’ouvrage : 7 h de maths (au moins) dans la journée, rien de tel pour être en forme !

La journée a donc débuté dés 8 h 30 (voire 8 h 35 pour certaines) avec un petit-déjeuner des plus sympathiques, en terrasse : et oui, on n’a pas peur de la fraîcheur matinale, surtout quand il n’y a pas de table assez grande à  l’intérieur et qu’on a des habits chauds !

La matinée s’est poursuivie de manière festive, chacun travaillant sur un exercice de son choix (essentiellement de l’arithmétique et de la géométrie ). Puis, sur le coup de 11 heures, un petit cours, fait de rappels et de nouveautés, sur les liens qui lient polynà´mes, algèbre linéaire et arithmétique.

Aprés le réconfort physique d’un doux repas o๠certains ont innové (et surtout eu peur de devoir faire la vaisselle, puisque des verres étaient à  notre disposition), on est passé aux choses sérieuses : un entraînement de 4 h 30 avec 4 exercices de difficultés inconnues, tous issus de “short lists” (listes parmi lesquelles on choisit les problèmes effectivement donnés lors de l’OIM).
Chacun des quatre grands domaines de l’olympiade était représenté : algèbre , arithmétique , combinatoire et géométrie .

Force est de constater que, aprés 4 h de travail, la fatigue accumulée depuis le matin se faisait nettement sentir : on ne ressort pas de 7 heures de réflexion intensive sans avoir besoin de repos ! La séance s’est donc terminée par une explication des méthodes utilisées pour résoudre chacun des problèmes, en mettant l’accent sur les raisons naturelles qui peuvent pousser un éléve à  s’orienter vers telle ou telle solution.

Il était alors temps de mettre toutes ces méninges au repos, et une bonne séance devant la TV, o๠était retransmis le match entre la France et l’Allemagne, était donc particulièrement indiquée. Conclusion : heureusement qu’il nous reste des matheux pour ramener des médailles en France ! Et pour cela, rien de tel que de continuer l’entraînement

PS : félicitations à  Elie et à  Moà¯se pour leur brillant succés au baccalauréat ! 18 de moyenne, c’était manifestement trop peu pour eux…

PS n°2 (rajouté quelques jours plus tard) : félicitations à  Antoine Dupuis, membre de l’OFM depuis trois ans et membre de l’équipe de Belgique, qui a réussi le tour de force de dépasser les 20 de moyenne !