Editorial de Stéphane Cordier, directeur de…

Editorial de Stéphane Cordier, directeur de l’Agence pour les mathématiques en interaction avec l’entreprise et la société

15 juillet 2015

En ce lendemain de fête nationale, il est bien agréable de souligner quelques très beaux résultats dans les compétitions internationales pour les jeunes mathématicien-ne-s. La France s’est classée en effet première dans le 7ème tournoi international par équipe, ITYM, qui vient de se terminer à  Sofia en Bulgarie et réalise une super performance aux Olympiades Internationales hier en Thaà¯lande en terminant première dans le classement par équipe des pays d’Europe de l’Ouest avec 6 médaillés, meilleur résultat depuis 1992.
AMIES adresse à  toutes celles et ceux qui ont aussi brillamment réussi toutes ses félicitations et vÅ“ux de réussite pour les projets (de math, bien sà»r mais pas seulement) à  venir. AMIES remercie également chaleureusement tous les collègues qui ont contribué à  ces beaux succès.

Au moment o๠les mathématiques sont reconnues pour leur important rà´le socio-économique comme illustré par la récente étude d’impact réalisée par le cabinet CMI et dont les retombées médiatiques ont été importantes, nous espérons que ces récompenses susciteront des vocations pour les études scientifiques en général et mathématiques en particulier qui donnent accès à  des carrières variées et attractives comme le montre le récent zoom sur les métiers des mathématiques et de l’informatique. Signalons également la création de see-d une start-up créée récemment par E. Frenod et qu’AMIES a accompagné depuis le tout début.

En vous souhaitant un très agréable été, nous vous invitons à  nous suivre sur twitter (@AMIES_Math ), sur linkedin (Club Mathématiques-Entreprises (AMIES)), sur notre site web vos retours sont bienvenus ou en vous abonnant à  cette newsletter si vous avez reçu ce message indirectement.

La France aux Olympiades internationales de mathématiques : une super-performance

La France termine 14ème de l’Olympiade Internationale de Mathématiques et première équipe d’Europe de l’Ouest. Une telle performance n’était plus arrivée depuis 1992, à  une époque o๠le règlement permettait à  la France d’envoyer une équipe composée de 3 élèves de Math’sup et 3 élèves de Terminale, et o๠les blocs soviétique et yougoslave n’avaient pas encore éclaté. C’est la première fois depuis 2002 que la France termine dans les vingt premières équipes.

L’équipe tire également son épingle du jeu à  titre individuel, puisqu’elle réussit à  ramener 3 médailles d’argent et 3 médailles de bronze ; là  encore, jamais dans son histoire la France n’avait réussi à  remporter 6 médailles dont 3 en argent.

Félicitations à  nos champions (dont on trouvera une présentation ici) : leurs résultats détaillés sont les suivants :

Prénom Nom P1 P2 P3 P4 P5 P6 Total Médaille
Vincent Bouis 7 2 7 7 2 0 25 Argent
Florent Noisette 4 6 1 7 4 0 22 Argent
Adrien Lemercier 7 4 0 7 3 0 21 Argent
Félix Breton 7 0 0 7 1 3 18 Bronze
Colin Davalo 7 1 0 7 3 0 18 Bronze
Julien Portier 4 3 0 6 3 0 16 Bronze

et félicitations à  tous ceux qui ont les ont aidés à  se préparer : leurs professeurs, bien sà»r, l’équipe des animateurs de l’Olympiade française de mathématiques, coordonnée par Jean-Louis Tu, le chef de délégation Pierre Bornsztein et à  son adjoint Vincent Jugé, les organisateurs des stages olympiques auxquels ils ont participé, les animateurs du club de mathématiques discrètes de Lyon dont ils font tous partie, ainsi que tous leurs camarades qui ont participé à  l’OFM et aux stages de préparation, ont contribué à  l’émulation et à  l’ambiance de travail, sans être sélectionnés dans l’équipe.

Nous félicitons aussi Pablo Bustillo-Vasquez, de l’équipe de Belgique et Yassine Hamdi, de l’équipe d’Algérie, qui obtiennent tous les deux une médaille d’argent, ainsi qu’Ilyes Hamdi, également de l’équipe d’Algérie et qui ont participé régulièrement aux stages, préparation par correspondance ainsi qu’au club de Lyon.

Un reportage jour par jour de la compétition se trouve ici.

Ce résultat clà´t une période intense pour tous nos jeunes mathématiciens français, qui ont également brillé à  Sofia (premiers et troisièmes au tournoi par équipes International Tournament of Young Mathematicians), Trieste (troisième au Mediterranean Youth Mathematical Championship, et ont été bien présents à  l’école d’été Modern Mathematics qui a rassemblé des jeunes de 33 pays différents.

ITYM 2015 – Le chemin vers la victoire des équipes françaises

Note au lecteur : cet article est écrit conjointement par Matthieu Lequesne, membre du comité d’organisation du tournoi, et Mercedes Haiech, encadrante de l’équipe France 1. Il alterne donc les points de vue, avec d’un cà´té le travail du jury et de l’autre celui des participants.

L’International Tournament of Young Mathematicians (ITYM) est la version internationale du TFJM. Par équipe de 6, les participants doivent résoudre une liste d’une dizaine de problèmes, pendant plusieurs mois. Puis ils rencontrent les autres équipes et s’affrontent sous forme de joutes verbales face à  un jury.

Les problèmes de l’ITYM 2015 sont disponibles ici.

Les équipes françaises de l’ITYM sont les équipes gagnantes du TFJM. Leur composition est la suivante :

FRANCE 1 :

  • Clara DING
  • Alain DELAà‹T
  • Cyril CONCHON-KERJAN
  • Nicolas FABIANO
  • Henry BAMBURY
  • Pierre GODFARD
    encadrés par Pierre-Antoine GUIHENEUF et Mercedes HAIECH.

FRANCE 2 :

  • Clément LEZANE
  • Duong SONG PHUC THIEN
  • Arnaud ROBIN
  • Charles MADELINE DEROU
  • Adrien GLOTIN
  • Victor VERMES
    encadrés par Rémi POUDEVIGNE et Othmane SAFSAFI.

à€ la délégation française se joint également Matthieu LEQUESNE, organisateur du TFJM et membre du comité international d’organisation de l’ITYM.

Cette année, les pays représentés sont :

  • Biélorussie
  • Brésil
  • Bulgarie
  • France (2 équipes)
  • Géorgie
  • Allemagne (2 équipes)
  • Roumanie (2 équipes)
  • Russie

Avant le départ

Avec l’ITYM, la compétition débute bien avant le jour J puisque les problèmes sont en ligne depuis le mois de mars. Depuis plus de 2 mois, les participants travaillent donc pour rédiger (en anglais) des solutions aux problèmes. Ces solutions ont été soumises au jury le mercredi 1er juillet.

Jeudi 02/07 = J-3 : Tirage au sort

A chaque tour, un tirage au sort désigne quelles équipes vont s’affronter et quel problème va être présenté par chaque équipes. Le premier tirage au sort a lieu avant la compétition et se déroule en ligne. Le résultat du tirage du premier tour sont les suivants : les deux équipes françaises vont s’affronter dans la même poule, avec l’équipe Roumanie 2 et la Bulgarie. France 1 présentera le problème 5 (A Recursive Sequence) et France 2 le problème 7 (Chain Store).

Dimanche 05/07 = Jour 0 : Arrivée des équipes

C’est parti ! L’objectif du jour est plutà´t d’ordre pratique : que toute la délégation française arrive à  Sofia avant minuit. Metro, bus, avion, taxi, … on va espérer que tout se passe bien, que personne n’oubliera son passeport, que toutes les valises arriveront à  destination et que tout le monde dorme à  Sofia ce soir. Heureusement les encadrants sont là  pour guider les équipes. Sans eux, certains élèves seraient capables d’oublier d’embarquer dans l’avion lorsqu’ils sont trop absorbés par la lecture des solutions des équipes adverses.

Le voyage s’est passé sans encombres. Tous les billets étaient imprimés, les cartes d’identité et de transport étaient au rendez-vous, et les valises en soute ont même été retrouvée à  la sortie !
Le voyage fut relativement bruyant, et pendant que Nicolas tentait de convertir tout le monde au jeu de hex, que Clément dormait, France 1 terminait de préparer les slides, après approbation de Pierre-Antoine.

Arrivés à  l’aéroport de Sofia, l’attraction était le tapis roulant qui rapportent les valises. Si nos deux équipes sont restées bien sages, ce n’était pas le cas de jeunes enfants qui marchaient dessus … jusqu’à  la chute.

Après avoir changé rapidement un peu d’argent contre des lev bulgares, nous sommes sortis de l’aéroport o๠nous attendaient des membres de l’organisation et un mini-bus pour nous conduire à  notre résidence.

Nous avons eu des sacs de bienvenues, avec T-shirt (bleu pour France 1 et Rouge pour France 2), sac ITYM, bloc-note, stylos, et prospectus touristique… ainsi qu’un jeu de carte et un Yo-Yo. Des sandwichs nous attendait aussi car il était 1h du matin à  Sofia (c’est à  dire minuit en France) et nous n’avions pas encore mangé.

Les encadrants furent d’abord emmené dans leur chambre, et les élèves ensuite. Les encadrants eurent alors quelques difficultés à  retrouver leur élèves, et après des tentatives de communications dans un anglais relativement compréhensible, ils se sont trompés de porte, et ont frappé à  la porte d’inconnus sous le regard effaré des Bulgares. Heureusement nous avons fini par tous nous retrouver et nous avons mangé ensemble avant d’aller dormir vers 1h30. Le petit déjeuner étant prévu entre 8h et 9h et la nuit promettait d’être courte. Quant aux chambres, elles sont plutà´t sympathiques, bien qu’un peu rustiques, avec deux personnes par chambre, sauf pour Clara qui s’est retrouvée seule.

Pendant ce temps, le comité d’organisation international, isolé dans son hà´tel à  un quart d’heure à  pied de l’université, finalisait l’écriture de l’énoncé du Quizz pour le lendemain matin.

Lundi 06/07 = Jour 1 : Début de la compétition

Lundi matin, réveil matinal mais raisonnable. Les deux équipes se sont retrouvée dans la salle du petit déjeuner, o๠un repas classique nous attendait : pain, beurre, confiture, gà¢teaux, charcuterie, etc. Après l’avoir mangé, nous sommes partis vers les salles o๠se déroulait la première épreuve : le Quizz. Le Quizz est une nouveauté de l’édition 2015. Il s’agit d’une épreuve écrite d’une heure et demie, qui a lieu par équipe, comme le reste de la compétition. Chaque équipe, isolée dans une salle, doit répondre à  3 questions sur chacun des problèmes du tournoi : une question simple de définition, une question qui est un cas particulier du problème et une question difficile qui est liée au concepts mathématiques derrière le problème. Evidement, c’est une nouveauté pour tout le monde. Personne ne sait trop à  quoi s’attendre mais cela ne semble pas faire peur aux élèves.

Les encadrants ont du délaisser leurs équipes et les laisser résoudre des exercices (de toute façon ce n’est pas sà»r qu’ils auraient été d’une grande aide). Un moment pour souffler, sauf pour Pierre-Antoine chargé de surveiller l’épreuve d’une autre équipe. à€ 11h, la cérémonie d’ouverture a débuté. Après nous avoir dit à  quel point ils étaient heureux de nous accueillir, les organisateurs ont laissé la parole aux équipes pour qu’elles se présentent. Chaque équipe a présenté son pays et ses spécificités, puis l’ITYM fut déclaré officiellement ouvert.


Cérémonie d’ouverture du 7e ITYM

Après une photo de groupe officielle, puis une photo officieuse des équipes de France avec le sac TFJM² (on rappelle qu’un concours de photos avec le sac TFJM est en cours, d’o๠sa présence sur de nombreuses photos), un repas nous attendait pour reprendre des forces avant de partir vers le premier tour. Les équipes de France 1 et France 2 étaient dans la même poule avec la Bulgarie et Roumanie 2, et présentaient le problème 5 (France 1), et 7 (France 2).
L’équipe de France 2 dà» aller chercher certains de leur membres dans leurs chambres car ils n’arrivaient pas, ainsi que leur encadrant Rémy qui arriva non sans réaliser une superbe glissade qui manqua de le faire tomber dans les bras d’un des membres du jury (probablement pas la meilleure technique pour les soudoyer).

Pendant le tour, le problème 5, fut soutenu par Henry et rapporta beaucoup (beaucoup beaucoup) de points, même si Clément qui dormait pendant la présentation ne sera peut-être pas de cet avis. Du cà´té de France 2, le 7 n’était pas leur meilleur problème, mais Arnaud a réussi à  le vendre avec beaucoup de brio, même si finalement le classement n’était peut-être pas à  la hauteur de leurs espérances… Néanmoins le classement dépend aussi beaucoup des autres équipes dans la poule et le petit retard atteint par France 2 peut facilement se rattraper et permettre d’accéder à  la finale.

Le repas du soir laissa un moment de pause durant lequel l’équipe de France 2 joua à  «Â ninja  » avec une équipe allemande, ce qui donna quelques photos artistiques, avant d’enchaîner avec l’annonce des résultats du premier tour, et le tirage au sort. Pendant que les équipes se détendent un peu, le jury finit de rédiger une correction détaillée du Quizz qui doit être remise aux équipes lors du tirage.

France 1 se retrouva deuxième derrière les Biélorusses et dans la poule A avec Allemagne 2, la Russie et la Géorgie, pendant que France 2 classée 7ème était dans la poule B avec le Brésil et Allemagne 1. France 2 a aussi eu la chance de tirer la carte «Â surprise  » qui leur a fait gagner une boîte de chocolats !

Sans s’accorder le temps de souffler, France 1 partit en trombe dans une salle de travail dans laquelle elle resta jusqu’à  minuit pour préparer le tour du surlendemain.

Mardi  07/07 = Jour 2 : Préparation du second tour

Réveil à  8h30 ce jour là  pour prendre le petit déjeuner et filer dans les salles pour préparer le tour du lendemain. La journée du mardi était effectivement consacrée à  la rédaction des rapports des solutions des autres équipes, et à  la préparation du beamer pour le passage. France 1 resta dans sa salle toute la journée, ne sortant que pour les repas de midi et du soir, bien que Mercedes fut kidnappée un moment par le comité d’organisation car elle était jury de la poule B (o๠se trouvait France 2). De l’autre cà´té Othmane était jury de la poule o๠se trouvait France 1, ce qu’on pouvait presque résumer à  un échange d’encadrant.

Pierre, sous la tutelle de Pierre-Antoine, passa beaucoup de temps à  la relecture du problème 9 allemand, difficile à  comprendre, et contenant un certain nombre d’erreurs. Pendant ce temps Clara s’occupait du rapport du problème 10, Nicolas du 8 et Henry préparait la présentation de son problème aidé par Alain passé maître dans la réalisation des beamers (diapos en LaTeX).

Le soir, les notes du Quizz furent publiées et France 2 se retrouva en seconde position, juste dernière France 1, et avec une certaine avance sur les autres équipes. On peut dire que les équipes françaises ont clairement dominé cette nouvelle épreuve.

à€ 23h45, tous les rapports écrits étaient envoyés, et vers minuit, l’équipe se coucha enfin, prête à  affronter le lendemain.

La journée a été longue pour le jury également. Après la matinée passée à  lire les solutions pour le lendemain, l’après-midi a été consacré à  la correction des épreuves du Quizz. Le soir, les jurys du lendemain se réunissent pour échanger sur les problèmes et préparer leurs questions. Dans chaque poule, le jury est composé de 6 à  10 membres (selon le nombre d’équipes). Pour chaque problème, au moins 2 personnes sont chargées de lire en détail la solution proposée par l’équipe et faire part de leurs remarques aux autres membres. Bien entendu, chaque juré lit également les autres problèmes de sa poule, mais avec moins d’attention. A minuit, le jury reçoit les reviews des équipes, ce qui donne une bonne idée de ce qui va avoir lieu le lendemain. Puis il est grand temps d’aller se coucher afin d’être en forme pour le tour suivant.

Mercredi 08/07 = Jour 3 : Second tour

Petit déjeuner à  8h tapante ce matin, pour permettre à  Henry une dernière répétition avant le second tour. Tout semble très bien, on croise les doigts et go !

Les différentes prestations orales se déroulèrent à  merveille pour France 1 dans la poule A, et l’incroyable Henry fit une présentation presque parfaite et récolta que des notes entre 8 et 10 (sur 10) pour sa présentation ! Les rapports furent aussi très bien notés, et qui permit à  France 1 d’arriver largement en tête de sa poule.

Du cà´té de France 2, c’est de nouveau Arnaud qui se s’occupa de la présentation qui fut aussi très réussie. Il obtint des notes entre 7 et 8 pour l’oral sur le problème 5. Le jury s’en donna ensuite à  cÅ“ur joie sur sa présentation, et posa 25 minutes de questions (sur les 7 normalement prévues!). Les autres rà´les se passent plutà´t bien aussi, malgré quelques soucis pour dériver un logarithme, mais cela n’empêcha pas France 2 de se classer en tête de sa poule, un peu devant l’Allemagne.

Après un repas de midi que France 1 mangea à  14h30 car leur poule avait une heure de retard, il était temps de s’occuper de tirage au sort de la finale. Quelles seraient les notes ? Est-ce que les équipes de France accéderaient en finale ? Beaucoup de doutes et de stress, même si nos équipes étaient assez confiantes suites à  leurs résultats durant le second tour.

Pendant que les équipes se posent ces questions, le jury (qui a également fini à  14h30) enchaîne directement par une session de calcul express des résultats. Il faut entrer les 32 notes de chacun des 24 jurés dans un tableau excel, puis enchaîner avec une réunion du comité international pour décider de la composition de la grande et la petite finale. Tout cela en moins d’une heure car le nouveau tirage au sort doit avoir lieu.

Les équipes françaises peuvent être rassurées : la somme du premier et second tour, ainsi que de Quizz permirent à  France 1 d’arriver momentanément en tête de la compétition et dans la grande finale, juste devant les Biélorusses, tandis que France 2 se classait 4ème et accédait aussi dans la grande finale.

Restait le tirage au sort… France 2 s’en sortit avec le problème 8 (équation diophantienne) et en fut visiblement très contente, tandis que France 1 piocha le problème 10 (groupe polynomial), ce qui lui convenait aussi parfaitement. Cette fois Henry pouvait se reposer, c’est Pierre qui allait se coller à  la présentation.

L’après-midi était libre pour tout le monde donc du sport fut organisé : foot et volley. Un duel sportif commença auquel les organisateurs et encadrants se joignirent en jouant au volley contre des membres des équipes allemandes, russes et françaises. Nul besoin de préciser qu’une année de plus, c’est l’équipe d’organisateurs/encadrants qui s’est imposée. Pendant ce temps, au foot, après un revival de Allemagne-Brésil, les Roumains, Français et Allemands se sont mélangés pour s’affronter dans des équipes mixtes. Enfin le moment de décompression tant attendu.


On fait aussi du sport à  l’ITYM

Après le repas du soir, Othmane décida de réunir tout le monde pour lancer un grand jeu de société, et c’est ainsi que différentes équipes se retrouvèrent ensemble à  jouer à  Mafia (qui ressemble à  peu de choses près à  un loup-garou). Le jeu dura peut-être deux heures, et ce n’est qu’à  23h que les «Â couche-tà´t  » partirent vers leur chambre.
Une excursion dans Sofia était prévue pour le lendemain.

Jeudi 09/07 = Jour 4 : Visite de Sofia

Le départ de l’excursion était prévu à  9h30. Après une dizaine d’allers-retours dans les chambres car les participants (ou team leader) avaient oublié soit leur badge, soit leur ticket repas, soit leur écharpe, toutes les équipes ainsi que certains membres de l’organisation montèrent dans les bus pour partir vers le centre de la ville.
La visite commença avec une découverte de la cathédrale, qui est immense.


L’équipe France 1 (et Matthieu), avec des sacs TFJM, devant la cathédrale de Sofia

Après cela, direction le parlement o๠les équipes ont été reçus par les applaudissements des parlementaires en séance. Puis c’est la présidente du parlement Bulgare, Mme Tsetska Tsacheva, qui nous a félicité les équipes lors d’un discours. Ce tournoi s’est en effet déroulé sous son patronage. Elle a profité de l’occasion pour remettre une médaille au Prof. Veselin Gushev, président du comité d’organisation locale. Le soir, la télévision Bulgare parlait même de nous (http://bnt.bg/news/obshtestvo/mladi-matematitsi-gostuvaha-na-narodnoto-sa-branie) !


Pseudo-conférence de presse au parlement bulgare par l’équipe France 2

Une fois cette cérémonie passée, la visite continua avec deux heures de marche dans Sofia (sous un soleil ardent). Une guide très enthousiaste nous raconta l’histoire de Bulgarie, sa création, la culture des roses, produit national bulgare très utilisé dans la création de parfum. Nous vîmes aussi la statut protectrice de la ville, des militaires dans leur habit d’apparat, et toutes sortes de bà¢timents, ainsi qu’un quartier de la ville o๠se trouvait une église, une synagogue et une mosquée.


Notre guide sous le soleil de Sofia


Cyril s’incruste avec le sac TFJM dans une photo de l’équipe allemande


La relève de la garde devant le palais présidentiel


Clara et Cyril qui sont bien décidés à  gagner le concours photo …


Les équipes françaises qui imitent une statue bulgare

De retour devant la cathédrale, nous retournà¢mes dans le bus afin d’aller visiter l’entreprise SAP, entreprise de développement de logiciel et sponsor de l’ITYM. Après une courte conférence sur les enjeux du BigData, nous avons pu manger les BigPizzas qui nous attendaient.

La dernière visite de la journée fut celle du musée national bulgare, o๠l’on vit des objets de toutes les époques de la Bulgarie, en commençant par la préhistoire. Une guide francophone nous a expliqué la chance que nous avions d’avoir sous nos yeux les premières traces des Thraces, avant de nous révéler que les trésors que nous admirions étaient en fait des copies, les originaux étant actuellement en exposition … au Louvre.


On remarquera que le musée est particulièrement hostile aux français : il est interdit d’entrer en possession de croissants ou de la Joconde

La journée avait été chargée, et le retour en bus fut assez calme. à€ notre retour, les solutions de la finale avaient été envoyées par mail, et immédiatement les équipes se mirent au travail, pour se donner une idée de ce qui les attendait. Ce n’est que vers 23h, voire minuit que la plupart allèrent se coucher.

Vendredi 10/07 = Journée studieuse

La journée est libre puisque les participants doivent préparer leur prestation du lendemain. De même pour le jury qui doit également maîtriser complètement les problèmes qui seront présentés. La réunion du jury, prévue à  15h, a duré jusqu’au dîner. Et quelques questions restent en suspens, il reste la nuit pour y répondre.


Réunion plénière du jury pour préparer les finales


Sofia Kovalevskaya observe attentivement la discussion

Une partie de la soirée est consacrée à  écrire des programmes pour pouvoir tester en direct le lendemain si les affirmations des équipes sont correctes ou non, et pouvoir donner des contres exemples. Vers minuit on a des programmes pour les exercices 1, 5, 8 et 10. Voila qui devrait suffire. Les reviews arrivent et son annonciatrices de discussions fructueuses le lendemain. Il est temps de dormir.

Samedi 11/07 = Finale et résultats

Le matin a lieu l’ultime tour : la finale ! Grà¢ce à  l’équipe France1, le monde entier a pu suivre l’événement en direct, puisque la finale a été livetweetée (voir ici le compte @itymfrance1 ). Les quatre problèmes présentés ont suscité de très nombreuses questions du jury et les débats ont été long, si bien que la finale commencée à  9h a fini … à  15h. Après un court et tardif déjeuner, tout le monde est monté dans les cars qui nous amenaient dans les magnifiques bà¢timents de l’université de Sofia, en centre ville. C’est dans le car également que le jury a procédé au calcul des résultats. Puis, alors que les élèves écoutaient une conférence par un membre de l’Académie des Sciences de Bulgarie, le jury a décidé des prix à  remettre.


Les équipes écoutent l’exposé de clà´ture en attendant les résultats

Finalement, le moment tant attendu est arrivé. Après quelques discours, les résultats ont été annoncés. Et ils sont très bons pour la France : l’équipe France 1 est première du classement et reçoit l’unique premier prix, alors que France 2, classée 3e, reçoit un 2e prix. C’est la présidente du parlement bulgare, déjà  rencontrée quelques jours plus tà´t, qui remet les médailles aux équipes. La classe ! Les résultats détaillés ici.


France 2 finit 3e


France 1 gagne le 1er prix


La médaille d’or du tournoi est revenue à  France 1


Mais France 2 semble également très satisfaite de son classement

Mais ce n’est pas fini, des prix par rà´le sont également attribués et Pierre reçoit le prix du meilleur problème pour son travail sur le problème 9. Henry est également primé pour sa présentation du problème 3 au second tour. Décidément, France 1 aura bluffé le jury !

Après l’annonce officielle de la clà´ture du tournoi, une nouvelle photo de groupe et un cocktail dans l’université, nous avons regagné le campus de l’université des transports o๠nous attendaient des pizzas. Sur place, tout le monde a applaudi Veselin Gushev qui a porté l’organisation de ce tournoi. Puis tout le monde s’est échangé des souvenirs de son pays. Enfin, les équipes, bien que très fatiguées, ont passé la soirée à  jouer dehors. Elles pourront dormir le lendemain car leur avion est en fin d’après midi. On espère que malgré les nombreuses médailles et lots (appareils photo, enceintes portables, encyclopédie multilingue, …) la limite de poids des bagages ne sera pas excédée …

Ce résultat, s’inscrit dans une période intense pour tous nos jeunes mathématiciens français, qui ont brillé à  Chiang Mai, en Thailande aux Olympiades internationales de mathématiques (3 médailles d’argent et 3 médailles de bronze, 14èmes par équipes ), Trieste (troisième au Mediterranean Youth Mathematical Championship, et ont été bien présents à  l’école d’été Modern Mathematics qui a rassemblé des jeunes de 33 pays différents.

Résultats du concours général 2015

Prix

1er prix Colin Davalo, né le 08/09/1997
Lycée général et technologique Blaise-Pascal à  Orsay

2ème prix ex aequo Julien Portier, né le 04/12/1997
Lycée polyvalent François 1er à  Vitry-le-François

2ème prix ex aequo Henri Godefroy, né le 11/11/1997
Lycée général privé Stanislas à  Paris

Accessits

1er accessit Florent Noisette, né le 29/10/1997
Lycée d’enseignement général franco-allemand à  Buc

2ème accessit Hugues Déprés, né le 31/03/1997
Lycée général et technologique Clémenceau à  Nantes

2ème accessit Nicolas Fabiano, né le 22/02/1998
Lycée général Marie-Curie à  Sceaux

2ème accessit Charles Madeline-Derou, né le 23/07/1998
Lycée général privé Sévigné à  Granville

2ème accessit Arthur Nebout, né le 05/02/1998
Lycée général et technologique privé de Beaulieu à  Cognac

Mentions

Vincent Bouis, né le 03/07/1998,
Lycée général et technologique Hugues-Capet à  Senlis

Clara Ding, née le 25/07/1997
Lycée d’enseignement général International à  Saint-Germain-en-Laye

Benjamin Dupuis, né le 07/07/1997
Lycée général privé Stanislas à  Paris

Marc Fersztand, né le 08/07/1997
Lycée général Louis-Le-Grand à  Paris

Yassine Hamdi, né le 16/01/1997
Lycée général du Parc à  Lyon

Léo Heidelberger, ne le 23/03/1997
Lycée général et technologique international à  Ferney-Voltaire

Augustin Laruelle, né le 11/08/1998
Lycée général privé Stanislas à  Paris

Arnaud Robin, né le 20/03/1997
Lycée général Louis-le-Grand à  Paris

Gabriel Stark, né le 27/04/1998
Lycée général Louis-le-Grand à  Paris

Victor Vermès, né le 02/10/1998
Lycée général et technologique Edouard-Herriot à  Lyon

Félicitations à  tous les lauréats !

Qui sont-ils ?

Vincent Bouis, Colin Davalo, Florent Noisette et Julien Portier font partie de l’équipe de France aux Olympiades internationales 2015 ; voir aussi . Colin a déjà  remporté une médaille d’argent aux olympiades internationales l’an dernier, et Julien une médaille de bronze.

Charles Madeline-Derou, Arnaud Robin et Florent ont remporté l’an dernier le Tournoi ITYM ; voir aussi

Nicolas Fabiano, Clara Ding, Victor Vermès, Arnaud et Charles participent au Tournoi ITYM 2015 à  Sofia.

Clara a remporté une médaille d’argent aux olympiades européenne de mathématiques pour filles en 2015.

Yassine Hamdi a participé aux Olympiades internationales en 2013 et remporté une médaille de bronze.

Hugues Déprés, Léo Heidelberger, ainsi que Victor, Colin, Clara, Yassine et Nicolas
se sont distingués aux olympiades du Bénélux en 2015.

Arthur Nebout, Vincent, Julien et Florent ont participé cette année au Romanian Masters de mathématiques .

On retrouve un certain nombre de ces noms, ainsi que celui de Gabriel Stark, au palmarès des olympiades académiques de mathématiques de 2014

Par ailleurs, nous félicitons ces jeunes mathématiciens qui se sont aussi distingués dans d’autres disciplines : Arnaud Robin a obtenu le deuxième prix en sciences de l’ingénieur : et un premier accessit en physique-chimie; Marc Fersztand, troisième accessit en physique-chimie, Nicolas, Henri Godefroy et Augustin Laruelle qui obtiennent des mentions dans cette même discipline.

Stage MathC2+ à Grenoble – juin 2015

Date: 25 et 26 juin 2015

Lieu: INRIA Grenoble (Montbonnot Saint Martin) et université Joseph Fourier (Saint Martin d’Hères)

Académie: Grenoble (Martine Jacquin ).

Porteur de projet: Martine Jacquin .

Autres partenaires scientifiques ou pédagogiques: INRIA, à  Montbonnot-Saint Martin et UJF, université Joseph Fourier à  Saint Martin d’Hères.

Autres partenaires:
• Ecole de Pupilles de l’Air, Montbonnot- Saint Martin (hébergement et mise à  disposition d’autocars)
• Le CANOPE de Grenoble (prêt de tablettes)
• Crédit Mutuel Enseignant

Comme d’habitude, ce stage, proposé à  34 élèves de Seconde (à  parité) des lycées de l’académie de Grenoble, a été une réussite, et les élèves sont repartis enchantés. Les élèves ont tous été satisfaits et, à  88%, recommandent ce stage pour d’autres.

Les travaux proposés aux élèves, très variés, ont permis de mettre en perspective les métiers de la recherche.
Parmi les activités proposées :
• conférence d’introduction « Modélisation de nano-objets » ;
• sciences manuelles du numérique (atelier) ;
• visite augmentée du site INRIA (avec utilisation de tablettes) ;
• cryptologie (atelier) ;
• jeux et raisonnement mathématique (atelier) ;
• les SANGAKU, des maths et des dessins (atelier suivi d’une visite du Fablab) ;
• avalanches (atelier) ;
• robotique (atelier) ;
• conférence finale, géométrie sphérique.

OIM 2015

Jour 0 : mardi 7 juillet 2015

C’est à  l’IHP que commençait aujourd’hui le périple de l’équipe de France pour l’Olympiade Internationale de Mathématiques, qui se déroulera jusqu’au jeudi 16 juillet prochain à  Chiang Mai, en Thaà¯lande.

à€ cette occasion, on aura eu le grand plaisir, entre jus de fruits et viennoiseries, de voir tout le soutien que pouvaient nous apporter d’éminents anciens, l’éducation nationale, Animath, notre mascotte Animours, et bien sà»r les familles ; et la chance de porter pour la toute première fois le magnifique polo qui nous portera chance, à  n’en pas douter. Ce moment convivial a donc été l’occasion de prendre de multiples photographies .

Après une traversée étonnamment rapide de la banlieue nord de Paris en RER B, nous voilà  donc partis pour un voyage en avion de 11 heures jusqu’à  Bangkok, qui sera suivi après 2 heures d’escale par un autre vol d’une heure. Et là , au moment même o๠nous rentrons dans l’avion, nos montres remontent automatiquement à  l’heure thaà¯landaise : alors qu’il était 13 h 40 en France quand l’avion a décollé de Roissy, il est déjà  18 h 40 en référentiel thaà¯landais. C’est donc après une courte journée que nous nous reposons tous du sommeil du juste dans un immense A 380 o๠les repas et collations, fort bienvenus, nous seront servis à  des horaires baroques.

Jour 1 : mercredi 8 juillet

Nous voilà  arrivés à  Chiang Mai, cité dont chacun rêve depuis plusieurs mois. Avant même de sortir de l’aéroport, la France marque son territoire, et remporte haut la main le concours de l’équipe qui a récupéré ses bagages le plus vite possible, au bout d’une durée record de 2 minutes. C’est ensuite, à  la vue de l’imposant dispositif d’accueil mis en place par l’organisation de l’OIM, que nous rencontrons Nawat, étudiant de 21 ans en Français qui sera notre guide durant tout le séjour.

Un rapide séjour en bus plus tard, nous voici au Lotus Hotel . Manifestement, la piscine que l’on peut voir depuis nos chambres aura tapé dans l’Å“il de certains.

L’après-midi se passe de manière tout aussi détendue, entre jeux de cartes, de go, parties de tennis de table et un nouveau passage dans la piscine. Enfin, c’est complètement fourbus que tous les membres de l’équipe filent se coucher dès 19 h, après avoir tant bien que mal dormi dans l’avion et au soir d’une journée qui aura finalement duré une bonne trentaine d’heures.

Jour 2 : jeudi 9 juillet

L’avenir appartient à  ceux qui se lèvent tà´t : un avenir brillant s’offre donc à  l’ensemble des participants, debout depuis 6 h du matin. En effet, dès 7 heures, des minibus emmenaient chacune des équipes vers le centre de conférences de l’université, o๠se tenait la cérémonie d’ouverture. Là , nous avons eu l’honneur de rencontrer la princesse de Thaà¯lande ainsi que notre très élégant chef de délégation.

Après le départ de la princesse, une intense séance de photographies a alors débuté, chaque équipe souhaitant être immortalisée en compagnie de nombreuses autres, par exemple la Belgique.

Jour 3 : vendredi 10 juillet

Aujourd’hui, c’est le grand jour ! La première épreuve nous attend ! La journée a déjà  bien commencé, avec les résultats du concours général : nos élèves y ont brillamment réussi, avec le 1er prix pour Colin, le 2nd prix pour Julien, le 1er accessit pour Florent et une mention pour Vincent. Félix et Adrien ont la pression pour l’an prochain…

Au programme :

 un exercice de combinatoire nécessitant d’avoir plusieurs idées assez simples et utilisables indépendamment pour traiter différents cas (ce qui promet de nombreuses solutions partielles) ;

 un exercice d’arithmétique particulièrement long et nécessitant d’avoir deux idées assez simples et à  utiliser peu ou prou systématiquement pour traiter les différents cas (ce qui promet de nombreuses pages) ;

 un exercice de géométrie faisant intervenir de nombreux cercles et l’orthocentre d’un triangle (ce qui promet de nombreuses inversions).

à€ l’arrivée, les élèves sont globalement contents, même si Julien est déçu de n’avoir fini aucun exercice (mais il a quand même plusieurs bouts du problème 1) alors qu’il pensait pouvoir réussir a combinatoire et adore l’arithmétique. Les autres élèves disent tous avoir réussi le problème 1, Florent se désole de s’être trompé à  la fin de sa solution du problème 2, et Vincent annonce avoir résolu le problème 3 en 20 minutes). Pour se remettre de leurs efforts, les élèves décident donc de se détendre, en jouant au ping-pong ou en batifolant à  la piscine.

Enfin, une rumeur (vraie) se fait entendre : des fuites accidentelles des problèmes du deuxième jour auraient forcé les chefs de délégation à  voter pour un nouvel ensemble de trois problèmes à  proposer demain. Le problème 4, dont tout le monde pensait qu’il serait un G1 (il s’agit du problème de géométrie le moins difficile parmi ceux proposés pour l’olympiade) sera donc un G2 (un problème de géométrie un peu plus dur).

Et oui ! La collusion des géomètres à  l’OIM fait toujours en sorte que le problème de géométrie le plus facile soit donné (les arithméticiens apprécieront au vu des problèmes de l’an dernier et de cette année).

Jour 4 : samedi 11 juillet

Aujourd’hui, c’est le grand jour ! Mais le second ! Les élèves doivent plancher sur :

 un problème de géométrie (le G2, comme prévu) ;

 une équation fonctionnelle (difficile, comme prévu) ;

 un problème de combinatoire (sur lequel s’est jeté Félix, comme prévu).

Cette fois-ci, tout le monde est heureux et dit avoir résolu le problème 4. En revanche, on n’attend pas grand chose des problèmes 5 et 6, même si plusieurs élèves ont traité des cas accessibles dans le problème 5 et que Félix a une solution partielle pour le problème 6.

Après un repas qui nous permet de bien récupérer, les élèves se voient confier une mission importante : écrire sur une feuille un résumé de leurs solutions ou tentatives d’approche pour les différents problèmes, qu’ils me racontent ensuite. En effet, dès 18 heures, je devrai les quitter pour rejoindre Pierre dans un autre hà´tel en vue de la coordination.

Le reste de l’après-midi est passé en jouant au tarot (à  5 puis à  6, en version “perdante”). Et, après un dîner pris très tà´t, c’est le cÅ“ur déchiré que je quitte les élèves et que j’entre dans une phase o๠je vais faire 8 heures de mathématiques par jour. Effectivement, après avoir de nouveau dîné avec Pierre, nous montons dans sa chambre du 19ème étage de l’hà´tel (la mienne n’est qu’au 17ème) pour lire attentivement la prose de nos ouailles. Et, après avoir passé 2 h 30 sur la solution au problème 2 d’un élève dont nous tairons le nom pour garder l’anonymat de Florent, je quitte finalement Pierre sur le coup d’une heure vingt du matin, la tête pleine de polygones réguliers et de factorisations.

Jour 5 : dimanche 12 juillet

Les coordinations commencent cet après-midi. Le programme des réjouissances est le suivant :
Dimanche 12/07 : Problèmes 2 puis 1
Lundi 13/07 : Problèmes 5, puis 4, puis 3
Mardi 14/07 : Problème 6
Pierre et moi nous retrouvons donc tranquillement pour petit-déjeuner avant de découvrir les solutions partielles de nos élèves sur les problèmes 4 et 5.

De manière générale, notre travail est de comprendre les tentatives de solutions des élèves, puis de voir en quoi elles se rapprochent de la solution complète, en particulier au regard des solutions “officielles” et du barème qu’a voté le jury il y a quelques jours. à€ cet égard, le problème 5 est assez facile à  traiter, car on détecte facilement quels points prévus par le barème nos élèves devraient obtenir : la situation est moins évidente sur les problèmes 1 et 2 qu’il nous faudra traiter cet après-midi.
Quant à  lui, le problème 4 se résume assez souvent à  une chasse aux angles, même si on voit parfois apparaître des surprises tel que le célébrissime “lemme magique”, dont l’énoncé n’est tout simplement pas référencé sur internet, mais qui est ici utilisé pour montrer une propriété qui rapporterait deux points.

Puis, à  14 h 30, la coordination pour le problème 2 commence. Une coordination met en scène les chefs de délégation d’un pays (en l’occurrence, Pierre et moi) d’une part, et deux correcteurs indépendants (pour la plupart, des mathématiciens issus du pays qui accueille l’olympiade) de l’autre, qui discutent pendant une demi-heure. Pierre et moi devons alors dire combien de points mérite chaque copie à  nos yeux. Selon les cas (la plupart du temps, s’ils sont en désaccord avec notre estimation) les correcteurs nous demandent d’expliquer pourquoi, en nous appuyant sur le barème et en montrant en quoi la copie de l’élève permet d’obtenir les points considérés.

Si l’on arrive à  un accord, correcteurs et chef de délégation signent un document o๠les notes définitives des 6 élèves ont été inscrites. Si on n’a pas eu le temps de finir la discussion ou si les correcteurs (non francophones pour la plupart : chaque paire de correcteur doit s’occuper de 12 ou 25 pays aux langues parfois assez différentes) souhaitent un peu de temps pour réfléchir à  tête reposée à  la lumière des traductions que l’on vient de leur fournir, on remet la discussion à  plus tard. Enfin, en cas de désaccord, on peut faire appel à  un “responsable de problème”, qui coordonne les corrections sur son problème, voire au “responsable de la coordination”, qui coordonne l’ensemble des corrections, ou carrément plaider sa cause devant le jury, c’est-à -dire l’ensemble des chefs de délégation.

Dans le cas présent, la coordination se passe bien sur le problème 2, et moins bien sur le problème 1, o๠les correcteurs sont très pointilleux : on remet à  demain la discussion à  propos d’une copie pour laquelle nous exigeons 7 points.

La soirée se termine finalement gaiement au milieu de la lecture du problème 3, o๠je saute de joie à  chaque nouvelle avancée vers une solution partielle (et récompensée par des points) ou complète.

Jour 6 : lundi 13 juillet

La coordination avance bien. Notre contentieux à  propos du problème 1 est résolu, et la coordination du problème 5 se déroule sans encombre. Celle du problème 4 également, à  ceci près qu’une solution compliquée était restée peu compréhensible pour les correcteurs qui, après une traduction détaillée, nous ont demandé de revenir demain discuter de la copie concernée. Enfin, sur les problèmes 3 et 6, après des discussions plus ou moins longues sur la notion “d’avancée substantielle en vue d’une solution” et de “preuve suffisamment convaincante”, les notes définitives sont attribuées. Après avoir passé toute la journée dans les salles de travail de l’OIM, il ne nous reste donc plus qu’à  revenir demain sur le cas de la “solution compliquée du problème 4” : nous croisons les doigts !

Pendant ce temps, les élèves ont multiplié les visites touristiques : espérons qu’ils nous ramèneront plein d’images des temples, éléphants et orchidées qu’ils auront eu la joie de découvrir ! Pour ma part, j’ai effectivement apprécié le contact chaleureux des éléphants et des fleurs vendredi matin, à  l’heure o๠nos champions suaient sur leurs problèmes de mathématiques. Il ne serait donc que justice qu’ils aient fait de même hier et aujourd’hui. 🙂

Jour 7 : mardi 14 juillet – le jour de gloire est arrivé !

La France termine 14ème de l’Olympiade Internationale de Mathématiques et première équipe d’Europe de l’Ouest. Une telle performance n’était plus arrivée depuis 1992, à  une époque o๠la France envoyait une équipe composée de 3 élèves de maths sup et 3 élèves de Terminale, et o๠les blocs soviétique et yougoslave n’avaient pas encore éclaté.
L’équipe tire également son épingle du jeu à  titre individuel, puisqu’elle réussit à  ramener 3 médailles d’argent et 3 médailles de bronze ; là  encore, jamais dans son histoire la France n’avait réussi à  remporter 6 médailles dont 3 en argent.

Le succès de nos champions est donc total. Félicitations à  eux, et qu’ils festoient gaiement lors de la cérémonie de clà´ture et de remise des médailles qui aura lieu demain !

Les résultats détaillés sont les suivants :

Prénom Nom P1 P2 P3 P4 P5 P6 Total Médaille
Vincent Bouis 7 2 7 7 2 0 25 Argent
Florent Noisette 4 6 1 7 4 0 22 Argent
Adrien Lemercier 7 4 0 7 3 0 21 Argent
Félix Breton 7 0 0 7 1 3 18 Bronze
Colin Davalo 7 1 0 7 3 0 18 Bronze
Julien Portier 4 3 0 6 3 0 16 Bronze

Jour 8 : mercredi 15 juillet

Aujourd’hui avait donc lieu la cérémonie de clà´ture de la 56ème Olympiade Internationale de Mathématiques, marquée par la remise des médailles. Nous avons donc eu l’occasion de voir nos six héros tout sourire sur la scène du théà¢tre de l’hà´tel o๠ils logeaient.





Profitons-en pour adresser un grand bravo à  trois autres élèves de l’Olympiade Française de Mathématiques, qui ont concouru sous d’autres couleurs que celles de la France :

 Pablo Bustillo (Belgique) remporte une médaille d’argent ;

 Yassine Hamdi (Algérie) remporte également une médaille d’argent ;

 Ilyès Hamdi (Algérie) remporte une mention honorable.

Jour 9 : jeudi 16 juillet

Aujourd’hui se termine notre séjour thaà¯landais ! Chacun est heureux de la performance historique de l’équipe, et se repose donc tranquillement des émotions de la semaine. Pierre et moi sommes encore séparés du reste de l’équipe pour la journée, et notre bus ne nous emmènera à  l’aéroport qu’à  18 h. Alors que les élèves profitent sà»rement d’une dernière partie de cartes, de ping-pong ou batifolent gaiement dans la piscine, nous décidons donc de nous adonner une dernière fois aux spécialités locales : aujourd’hui, un massage à  l’huile des plus apaisants !

Et c’est après une journée passée sous le signe de la farniente que nous retrouvons enfin les élèves pour un voyage en avion qui s’annonce long (15 heures en tout) et froid (grà¢ce à  la climatisation, il faisait plus froid en cabine que l’an dernier dans ma chambre non chauffée au Cap, au cÅ“ur de l’hiver). Enfin, après avoir contourné l’Ukraine pour des raisons mystérieuses , nous voici tous de retour à  Roissy CDG !

Pour ma part, j’ai passé une excellente olympiade internationale de mathématiques ; à  en croire les visages pour la plupart souriants bien que fatigués, je ne suis pas le seul !

Vincent Jugé, chef de délégation adjoint pour l’OIM 2015

Epilogue : le défi du dimanche

Le défi posé ce dimanche concernait un mot mystérieux griffonné au crayon à  papier.
Il comportait plusieurs questions :
1. Quel est ce mot ? Il s’agit du mot pà´le. Si, si, je vous l’assure, comme j’ai même réussi à  en convaincre deux correcteurs non francophones.
2. Combien de points a-t-il rapporté à  son auteur ? Il a valu 3 points à  son auteur.

Quelques éléments de contexte s’imposent. L’exercice 1 requerrait, à  un moment, d’utiliser un argument de double-comptage. Ici, il s’agissait de montrer qu’une certaine quantité devait être à  la fois plus grande que n(n-1)/2 et plus petite que n(n-2)/2, ce qui entraînait une contradiction.
Désireux d’évaluer cette quantité, Adrien (puisque c’est lui l’auteur du fameux mot) avait identifié plusieurs segments dont les médiatrices concourraient en un point, qu’il a appelé pà´le. Cependant, il avait d’abord cru, de manière erronée, que ces médiatrices étaient nécessairement confondues. Ce n’est que 40 secondes avant la fin qu’il a compris sa méprise, et il a alors profité des 35 secondes qu’il lui restait pour écrire quelques mots à  la hà¢te, privilégiant à  raison la quantité (d’information écrite) à  la qualité (calligraphique).
En particulier, le mot pà´le a donc dà» être écrit 5 secondes avant la fin des 4 h 30 d’examen. Avant que l’on n’identifie ce mot, les correcteurs n’étaient pas convaincus qu’Adrien ait bien compris quelle quantité il fallait évaluer deux fois, et souhaitaient lui donner 4/7 à  l’exercice 1. En 5 secondes, la France a donc gagné 2 places, et Adrien 3 points et une médaille d’argent : à  quoi tiennent les choses !

MYMC 2015

Le Mediterranean Youth Mathematical Championship (MYMC) est une compétition internationale de mathématiques par équipes de quatre personnes, dont deux garçons et deux filles. Quatorze pays participent à  l’édition 2015.

La délégation française pour le MYMC 2015 qui s’est déroulée du 7 au 10 juillet 2015 à  Trieste était composée de Baptiste Collet, Arthur Nebout, Myriam Qrichi Aniba et Lucie Wang. Igor Kortchemski était chef de délégation. Myriam, tombée malade à  la dernière minute, n’a finalement pas pu participer.

Classement final des premiers pays :

 Italie (25 points)

 Croatie (24 points)

 France (24 points)

 Espagne (23 points)

 Chypre (22 points)

La France se classe donc 3ème sur 14 pays en ayant résolu correctement tous les 14 problèmes des deux tours, en étant départagée avec la Croatie par une épreuve «Â fil-rouge  » de rapidité.

Le départ

Le début du périple se passe sans soucis : nous nous retrouvons avec Arthur et Lucie à  Denfert-Rochereau, puis affrontons le RER B, véloce et climatisé, qui nous amène au Terminal 1 de Charles de Gaulle, o๠nous retrouvons Baptiste. Myriam est tombée malade à  la dernière minute, et ne pourra malheureusement pas faire le trajet.

Nous arrivons largement en avance devant la porte d’embarquement pour bien commencer notre voyage qui dure plus de 6 heures : comme il n’y avait pas de vol direct pour Trieste, nous avons une correspondance à  Mà¼nich (contrairement à  l’équipe d’Espagne, nous attendons devant la bonne porte ce qui nous permet de ne pas rater l’avion).

Nous en profitons pour réviser le règlement de l’année 2013, en espérant que celui de cette année soit similaire. Les élèves concluent qu’il y a bien trop d’aléatoire dans celui-ci, puis se lancent dans le traditionnel jeu de cartes.

Les deux vols se passent sans encombres, mais le point délicat arrive au moment d’acheter les billets de bus pour rejoindre l’ICTP, centre de physique théorique près de Trieste, o๠le MYMC se déroule : contrairement à  ce qu’on pensait, il n’était pas possible d’acheter les billets dans le bus. Or la borne automatique ne renvoyait rien lorsqu’on indiquait “Grignano” ou “Miramare”… Rejoints par les équipes de Tunisie et d’Albanie, il nous a fallu attendre l’arrivée du chauffeur de bus pour résoudre le paradoxe : l’arrêt recherché s’appelait en fait “Trieste – Grignano Miramare”.

Arrivés à  destination, nous sommes sur le point de partir à  pied pour rejoindre le “Guesthouse Galileo”, mais deux italiens descendus avec nous nous enjoignent de les suivre car apparemment ils savent o๠c’est. Ne flairant pas le traquenard, nous descendons donc une pente qui serpente, et arrivons au “Guesthouse Adriatico”, o๠on nous dit qu’il faut bien entendu qu’on retourne au “Guesthouse Galileo”. Heureusement, grà¢ce à  une navette reliant les deux endroits (l’ICTP est construit sur une pente séparée par une route, les deux parties connexes se relient en environ 20 min à  pied), nous n’avons pas à  eu à  faire le chemin en sens inverse sous un soleil de plomb.

Au Guesthouse Galileo, nous obtenons les clés des chambres, ainsi que les fameux tickets repas “half meal vouchers”:

Après un selfie dans l’ascenseur aux allures soviétiques

nous prenons une douche, et nous nous retrouvons vers 19h pour aller manger. Nos chambres, assez sobres mais spacieuses, sont ornées d’un tableau à  craie pour pouvoir faire des maths en toute circonstance (ceci rappelle les toilettes et ascenseurs du Newton Institute à  Cambridge, également décorés de tableaux), et donnent magnifiquement sur la Méditerranée.

On arrive devant un bà¢timent avoisinant, o๠nous croisons les équipes de Serbie et Palestine, qui errent également pour trouver l’endroit indiqué pour se sustenter. Heureusement, une personne sortant du bà¢timent nous dit que pour avoir de la nourriture fraîche, il faut en fait aller au “Guesthouse Adriatico”. Ironiquement, nous retournons là -bas, et après 10 minutes passés à  comprendre comment fonctionnent les tickets repas (on peut prendre une demi-part du premier plat, une demi-part du second plat, et deux légumes, sauf si on préfère prendre une salade à  la place, et il faut également choisir entre pain, eau et fruit, sachant que la pastèque n’est pas considérée comme un fruit).

Après une petite promenade le long de la mer
nous rentrons pour se reposer pour le jour J le lendemain (avec pour consigne de ne pas se coucher trop tard, au moins ce soir!), en se demandant comment optimiser l’utilisation des 6 tickets repas qui permettent d’avoir deux repas par jour…

La compétition

Rendez-vous à  7h30 pour le petit-déjeuner, o๠nous décidons d’utiliser nos tickets repas pour l’occasion, mis à  part un des élèves (qui restera dans l’anonymat) qui garde son ticket par mégarde. La cérémonie d’ouverture commence à  9h et se finit assez rapidement. Claudio Arezzo, mathématicien très sympathique travaillant à  l’ICTP, explique en particulier les trois principales différences à  ses yeux entre cette compétition et ce qu’il se passe dans la recherche :

 au MYMC, on sait que les problèmes ont des solutions, ce qui n’est bien sà»r pas le cas en recherche.

 il s’agit d’une compétition en temps limité o๠on résout une vingtaine d’exercices dans la journée. Arriver à  résoudre une vingtaine de problèmes dans toute la vie d’un chercheur est déjà  difficile !

 les équipes sont formées par des frontières géographiques au MYMC. En recherche, il n’y a pas de frontières : ce sont les mêmes intérêts de recherche qui forment les différentes équipes de collaborateurs.

Cependant, les organisateurs ne rentrent pas dans les différents détails pratiques car “on verra tout en temps voulu”.

La compétition est lancée à  10h par le premier tour : 10 exercices à  résoudre en 1h30 en équipe. Une réponse correcte rapporte 2 points, une réponse fausse 0 points et 0,5 points pour une réponse non donnée. Le sujet, faisant penser à  des exercices de type “Concours Kangourou”, est disponible ici. En évitant quelques petits pièges malicieux, la France parvient à  un score parfait, tout comme l’Italie et la Croatie. Voici les scores :

Nous fêtons cette réussite en choisissant un des nombreux cafés sur la carte:

Le deuxième tour se déroule sous forme de duels :

 d’abord la première équipe (après le premier tour), contre la deuxième équipe, la troisième contre la quatrième, et ainsi de suite. En cas d’égalité de classement, on fait un tirage aléatoire (en règle générale, un tirage aléatoire a lieu à  chaque fois qu’il faut faire un choix). Dans chaque duel, les équipes ont deux problèmes à  résoudre en 30 minutes. Chaque équipe marque un nombre de points égal au nombre de problèmes résolus, avec un bonus de 1 point si elle résout strictement plus de problèmes que l’équipe adverse. Petit piment : au tout début, chaque équipe choisit un problème parmi les deux et l’envoie à  son équipe adverse. Il semble que la chance nous sourit : la France sera contre Chypre, arrivée 4ème. Finalement, tout le monde réussit les deux problèmes, sauf la Tunisie qui en réussit un seul, et la Palestine qui se trompe sur les deux réponses.

 ensuite, les duels ont lieu de manière aléatoire (avec la seule condition que deux équipes qui viennent de se rencontrer ne peuvent pas se rerecontrer). Ici, l’Italie semble avoir eu de la chance en affrontant la Palestine. Ici aussi quasiment toutes les équipes résolvent les deux problèmes, sauf la Palestine qui n’en résout un seul.

L’Italie se retrouve donc première (grà¢ce à  un point bonus pour un duel gagné), et la Croatie et la France deuxièmes, quand bien même ces trois équipes ont tout résolu. Le leader italien, très sympathique, nous dit que finalement c’est quand même un coup de chance et qu’il est un peu désolé de la situation.

Normalement, d’après le règlement, il doit y avoir une épreuve “fil rouge” pour départager la France et la Croatie : les deux équipes reçoivent un même problème à  résoudre, et le premier à  le résoudre correctement passe devant l’autre équipe. Or, le jury revenant de la délibération, convoque les team-leader et capitaine de la Croatie, France et Italie, et nous annonce que vu les circonstances exceptionnelles (tous les exercices résolus correctement jusqu’à  présent), il souhaite ajouter l’Italie à  l’épreuve “fil rouge” (en lui enlevant son point bonus). Le leader italien, fourbe et malicieux (c’est d’ailleurs à  lui que nous devons le traquenard du premier jour !), refuse, en disant que le règlement est le règlement, mais que, dans sa grande bonté, il veut bien partager la médaille d’or avec une autre équipe. Cette solution ne convient pas aux organisateurs, qui n’ont que 4 médailles d’or. Nous proposons alors de faire un classement officiel en suivant le règlement, et aussi un classement officieux en faisant participer l’Italie au fil rouge. Une dizaine de minutes de discussions entre l’Italie et les organisateurs plus tard, nous proposons finalement une autre solution : l’Italie gagne de toute façon la médaille d’or, mais on fait participer tout le monde au fil rouge, comme ça tout le monde s’amuse, et on utilise ses résultats uniquement pour départager la Croatie et la France. Cette idée plaît à  tout le monde, et est retenue.

C’est parti pour le fil rouge ! Un exercice à  résoudre le plus rapidement possible. Assez rapidement, l’Italie rend en premier une solution, suivie par la Serbie, puis la France. Si l’Italie et la Serbie ont la bonne réponse, nos élèves se sont malheureusement trompés sous la pression. Comme la Croatie a répondu plus tard mais correctement, ce ceux finalement eux qui auront la médaille d’argent, et la médaille d’or revient naturellement à  l’Italie !

La France finit donc 3ème sur 14. Les élèves sont peut-être un peu frustrés qu’il n’y ait pas eu d’exercices plus difficiles pouvant départager les meilleures équipes. La compétition étant encore un peu jeune, peut-être faut-il un peu de temps pour bien calibrer le niveau.

Après ce deuxième tour, nous récupérons les t-shirts tant attendus, prenons quelques photos, et repassons par nos chambres pour poser nos affaires. Les élèves français rencontrent les espagnols, et décident d’aller faire un petit tour à  la plage. Quelques-uns en profitent pour nager dans la très chaude Méditerranée un peu agitée, et les autres français apprennent le Mao aux espagnols. Direction ensuite le traditionnel repas en terrasse. Nous sommes arrivés au bon moment : juste après, un énorme orage éclate, et continue même après le dîner. Ce n’est pas un souci : les français et espagnols retrouvent les italiens, et une longue partie de loup-garou s’engage.

Le lendemain

Après une nuit de sommeil (courte pour certains), nous commençons la journée par une rapide remise des prix, suivies de deux exposés de mathématiques. Le premier, par Emilia Mezzetti, s’intéresse au problème de Waring et à  ses généralisations pour des polynà´mes à  plusieurs variables. Le deuxième, par Maxim Smirnov, porte sur le théorème de Pick, est assez interactif et fait participer les élèves. Une démonstration amusante est donnée, consistant à  faire fondre de la glace .

L’organisateur principale nous ensuite qu’on ne peut pas encore aller manger, car il nous réserve une sympathique surprise. Il se trouve que la télévision italienne souhaite faire un reportage sur la compétition, mais n’avait pas réalisée que l’épreuve était la veille… Nous nous retrouvons donc à  devoir reconstituer le premier tour en essayant de rester le plus sérieux possible pendant… 45 minutes !

L’après-midi, nous visitons le centre de Trieste, mangeons de superbes glaces italiennes et trouvons la tortue du parc de Miramare qui m’avait mordue il y a 20 ans !

Un fastueux buffet a lieu le soir, et les élèves de toutes les équipes en profitent pour se mélanger et se «Â socialiser  » en commençant par un loup-garou géant réunissant 26 personnes, et continuant par divers jeux de cartes jusqu’au bout de la nuit !

Le retour

Après un réveil (voire pas de réveil du tout pour certains) plus tardif aujourd’hui, nous partons tranquillement vers l’aéroport de Trieste en compagnie de l’équipe espagnole qui prend le même vol que nous pour Mà¼nich. L’attente du vol est comblée par un mao, et arrivés à  Mà¼nich nous disons au revoir à  l’équipe espagnole. Arrivés à  Paris, j’emmène rapidement Arthur à  la gare SNCF pour qu’il puisse attraper à  temps le dernier train de la journée pour rentrer chez lui, puis je retrouve le RER B, dont le traffic est perturbé par un colis suspect à  gare du Nord…

Départ de l’équipe de France pour les Olympiades internationales de mathématiques

Ce matin 7 juillet, l‘équipe de France pour les Olympiades internationales de mathématiques, composée de Vincent Bouis, Félix Breton, Colin Davalo, Adrien Lemercier, Florent Noisette et Julien Portier, encadrée par Vincent Jugé s’envole pour Chiang-Mai (Thailande).

Le chef de délégation, Pierre Bornsztein, est déjà  sur place. Les photos ont été prises à  l’occasion d’un pot de départ en l’honneur de l’équipe organisé à  l’institut Henri-Poincaré, en présence d’Anne Burban et Johan Yebbou (représentant l’inspection générale de mathématiques), Philippe Chabault (SFdS), Cyrile Imbert (SMF), et de plusieurs mathématiciens qui ont représenté la France aux OIM dans le passé : Antoine Chambert-Loir, Emmanuel Breuillard, Jean-Louis Tu (qui est le responsable de la préparation olympique française [Olympiade française de mathématiques ], dans le cadre d’Animath).

A suivre : les nouvelles jour par jour de l’aventure thaà¯landaise…

Faire des Mathématiques Autrement – Juin 2015

Date: du 8 au 11 juin 2015.

Lieu: Institut des Sciences et Techniques, université de Valenciennes.

Académie: Lille (Michel Gouy).

Porteur de projet: Michel Gouy.

Autres partenaires scientifiques ou pédagogiques: université de Valenciennes (UVHC).

Pour cette quatrième édition, 39 élèves de Seconde inscrits et présents sur l’ensemble du stage, selon 27 filles et 12 garçons. Ces élèves proviennent de 10 établissements : Lycée du Pays de Condé (3), Lycée Ernest Couteaux à  St Amand (1), Lycée Notre Dame des Anges à  St Amand (1), Lycée Eugène Thomas au Quesnoy (2), Lycée Henri Wallon (2), Lycée de l’Escaut (8), Lycée Watteau (12), Lycée Jessé de Forest à  Avesnes sur Helpe (1), Lycée Pasteur à  Somain (6), Lycée St-Luc à  Cambrai (3).

Quelques-uns des ateliers proposés

 Origamis et mathématiques

 Un problème de fruits

 Le « Lights out »

 La grandeur du maréchal Toto

 Maths et magie

 La suite de Syracuse

 Des mathématiques comme au Moyen-à‚ge

Le bilan détaillé du stage

Des informations sur le contenu et d’ordre pratique, en particulier de nombreuses photos du stage, sont toujours disponibles sur
http://www.univ-valenciennes.fr/stage-math

JBMO 2015

La délégation française pour les JBMO (Junior Balkan Mathematical Olympiad) qui se déroulent du 24 juin au 29 juin 2015 est composée de Pierrre-Alexandre Bazin, Romain Caplier, Thomas Fusellier, Yakob Kahane, Juraj Rosinsky et Jean Zablocki.
Vincent Jugé est chef de délégation, et Margaret Bilu est chef de délégation adjointe.

Pour plus d’informations, voir le site officiel.

Sujets

Mercredi 24 juin

Nous nous retrouvons tous de bonne humeur à  Chà¢telet pour prendre le RER B…ou du moins, essayer. Après une longue attente, un changement de train et de quai mouvementés en Gare du Nord, nous finissons tant bien que mal par nous glisser dans un train qui nous emmène jusqu’à  l’aéroport avec une avance confortable. L’enregistrement et le voyage se passent sans encombre, même si les participants sont assez agacés par la constante nécessité de sortir leurs passeports. A Belgrade, o๠nous arrivons à  23 heures passées, nous sommes accueillis par une guide et un immense car rien que pour nous (voilà  l’avantage d’arriver aussi tard…), dans lequel nous sommes sacrément moins serrés que dans le RER B. Le car passe par le centre-ville de Belgrade, o๠Vincent nous quitte, pour ensuite se diriger vers la banlieue Sud-Est de Belgrade. Nous arrivons à  l’hà´tel autour de minuit et demi, et découvrons que nous avons tous des chambres cà´te à  cà´te, ce qui est bien pratique. L’heure tardive nous pousse à  aller nous coucher tout de suite.

Jeudi 25 juin

Le matin, nous découvrons un peu plus en détail l’endroit o๠nous sommes, en particulier à  travers le petit-déjeuner quelque peu frugal. En fin de matinée nous avons un excursion vers la colline d’Avala qui se situe tout près de notre hà´tel. Nous pouvons y découvrir le monument au Héros Inconnu, ainsi que la tour de télévision, au sommet de laquelle nous montons pour admirer une vue imprenable sur toute la campagne avoisinante.

Après le déjeuner, nous nous retrouvons tous dans l’une des chambres pour chercher quelques exercices. Le soir, tout le monde se couche de bonne heure pour être en forme pour le lendemain!

Vendredi 26 juin

C’est le grand jour ! à€ 9h, nous assistons à  la cérémonie d’ouverture la plus courte dans l’histoire des olympiades : 10 minutes top chrono. Heureusement d’ailleurs, car elle se passait dehors, et seuls quelques tentes un peu trop petites nous protégeaient de la pluie. Ensuite, les candidats sont appelés à  prendre place dans les cinq salles d’examen.
A la sortie de l’épreuve, l’impression générale est que c’était plutà´t difficile. Personne n’a réussi le 2, seul Romain pense avoir le 3. Le 4 en revanche a eu beaucoup de succès, plusieurs personnes de l’équipe l’ont trouvé assez facile.
Vu qu’il n’y a pas d’activités particulières de prévues pour la fin de la journée, les élèves s’occupent en jouant à  divers jeux, tandis que les leaders (car Vincent nous a rejoints le matin) regardent les copies.

Samedi 27 juin

Au petit déjeuner, une nouvelle surprise nous attend: au menu, thon et oignons crus assaisonnés à  l’huile… Pendant que les élèves partent pour une visite de Belgrade, nous (les leaders) entamons les coordinations. Tout se passe extrêmement bien : pour les trois premiers exercices, les coordinateurs nous ont tout de suite proposé les scores dont nous rêvions. En particulier, nous étions un peu inquiets pour l’exercice 3 de Romain, car sa figure n’était pas vraiment celle de l’énoncé, même si la solution était complètement analogue, mais en fait les coordinateurs nous ont accordé tous les points sans discussion. Seulement pour l’exercice 4 nous avons eu besoin d’argumenter, car les coordinateurs n’avaient pas compris les trois solutions complètes (ou presque) que nous avions, en particulier pour des problèmes de langue. Mais finalement, nous avons également obtenu tous les points que nous souhaitions.

L’après-midi a lieu la réunion pour les médailles, qui apporte une nouvelle surprise: nous ne nous attendions pas à  avoir des médailles pour Pierre-Alexandre et Juraj, qui avaient chacun 12 points, car le classement des pays balkaniques montrait que la barre devait être très clairement à  13. Mais il y avait un seul candidat balkanique à  12, et après argumentation de la part du leader chypriote, le jury décide de mettre la barre à  12. La France obtient donc 5 médailles de bronze! De plus, nous pouvons nous réjouir d’avoir battu à  plates coutures presque tous les pays sur l’exercice 4 : la France finit deuxième sur 19 sur cet exercice, qui était le plus difficile de la compétition.

Dimanche 28 juin

Dès 9h, nous sommes partis en car pour une longue excursion, et, après une heure et demi de trajet, sommes arrivés à  la première étape de notre voyage : Topola, petite bourgade serbe abritant plusieurs monuments liés à  la famille royale des KaraÄ‘orÄ‘ević, qui a régné sur la Serbie du milieu du 19e siècle jusqu’à  la Seconde Guerre Mondiale.

Nous avons en particulier visité une belle église toute décorée de mosaà¯ques à  l’intérieur, qui sert de nécropole à  tous les membres de la famille.

Ensuite, nous avons continué le trajet jusqu’à  la grande ville de Kragujevac, ou nous avons visité une ancienne usine d’armes, puis le plus grand (!) aquarium de la Serbie, puis un immense parc contenant un mémorial aux victimes de l’Holocauste. Nous étions déjà  fort affamés quand le car nous a enfin déposés à  un restaurant o๠nous avons eu des boissons et des sandwichs. Après le repas, nous sommes rentrés à  l’hà´tel pour la cérémonie de remise des médailles et le dîner de clà´ture.


Pierre-Alexandre a eu un succès particulier et a été applaudi par tout le monde, en tant que participant le plus jeune de la compétition.

Lundi 29 juin

Vu que notre avion n’était que l’après-midi, nous avons profité de la matinée pour refaire l’ascension du mont Avala, mais cette fois-ci, à  pied. Au terme d’une marche de 45 minutes environ, nous avons courageusement atteint le monument au soldat inconnu, o๠une partie de dame de pique enflammée a été disputée…

Après le déjeuner, nous avons repris le car vers l’aéroport, et avons pris l’avion, retournant à  Paris sans trop de difficultés.