Communiqué de presse (15 avril 2013)

Agir maintenant pour la parité dans les filières scientifiques et techniques: c’est ce que les associations femmes & mathématiques et Animath proposent. Elles organisent jeudi 25 avril une journée “Filles et mathématiques, une équation lumineuse” à  l’université Paris-Nord, campus de Villetaneuse.

Nous attendons entre 80 et 100 jeunes filles scolarisées en Troisième et Seconde de Seine Saint Denis. Elles découvriront d’abord des mathématiques contemporaines à  travers une conférence donnée par une mathématicienne.

Des étudiantes de grandes écoles des doctorantes, des mathématiciennes jeunes et moins jeunes, des femmes ingénieures etc., leur parleront des débouchés très divers après des études de mathématiques et les métiers scientifiques à  l’occasion d’un speed meeting.

Elles participeront à  une pièce de théà¢tre interactive pour leur faire prendre conscience du rà´le des stéréotypes dans les choix d’orientation.

Cette journée s’inscrit dans le cadre de la refondation de l’école dans lequel la lutte contre les stéréotypes est présentée comme une priorité du gouvernement.

mail fillesetmath@animath.fr

Contacts téléphoniques :

Alba Cappa, secrétaire générale d’Animath (heures de bureau) 01 44 27 66 70

Véronique Chauveau, vice-présidente de femmes & mathématiques, 06 86 80 01 50

Martin Andler, président d’Animath, 06 62 35 31 48

Etat des lieux

Statistiques sur les résultats scolaires des filles et conséquences sur la place des femmes dans le monde du travail

L’égalité des filles et des garçons constitue une obligation légale et une mission fondamentale pour l’éducation nationale. Les écoles et les établissements scolaires sont devenus mixtes et on s’attendait à  ce que l’égalité en découle automatiquement. Or trop de disparités subsistent dans les parcours scolaires des filles et des garçons.

Les filles réussissent mieux que les garçons
Dès l’école primaire, les filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les garçons. Elles redoublent moins, leur taux de réussite au diplà´me national du brevet et au baccalauréat est plus élevé.

…mais n’ont pas les mêmes parcours scolaires
à€ la fin du collège, quels que soient leur milieu social d’origine ou leur réussite scolaire, les filles s’orientent plus vers l’enseignement général et technologique que vers l’enseignement professionnel (et très rarement dans les sections industrielles).
Dans l’enseignement général et technologique, elles délaissent plus facilement les filières scientifiques et techniques. Elles choisissent aussi des options différentes des garçons.

Orientations prises en 2011 à  l’issue de la seconde générale et technologique : les filles sont 28% à  choisir d’aller en S, 3% en STI2D, STAV, STL. Pour les garçons, ces pourcentages deviennent respectivement 38% et 12%.

Pour la Terminale, le pourcentage de filles varie beaucoup en fonction de la série : 45% en S, 56% en SRL, 61% en ES, ….

Après le baccalauréat :
La part d’étudiantes varie considérablement selon le type d’études : les scolarités du supérieur sont, comme celles du secondaire, très clivées selon le sexe.
Quels que soient leur origine sociale et leur parcours scolaire, les filles se dirigent moins que les garçons vers les filières sélectives comme les CPGE, les STS et les IUT.

Après un bac S, les garçons sont plus nombreux que les filles à  choisir :

  • une CPGE : 18% contre 9%
  • un IUT ou un BTS : 16 % contre 7%

Dans les CPGE toutes confondues, il y a 42 % de filles mais

  • 74 % des élèves des filières littéraires sont des filles
  • 55% dans les CPGE économiques
  • 30 % dans les CPGE scientifiques.

Seulement 27 % des diplà´mes d’ingénieurs sont délivrés à  des femmes.

Le pourcentage des filles dans les IUT dépend du secteur :

  • information-communication 80 %
  • carrières sociales 79 %
  • juridiques 78 %
  • en production 7%

Les filles sont en revanche largement majoritaires dans les formations paramédicales ou sociales (80 %) et majoritaires dans les formations universitaires de santé (médecine, odontologie et pharmacie, 62 %)

A l’université o๠les jeunes femmes représentent globalement 57 % de la population étudiante.

  • 28% en sciences fondamentales et applications
  • 62% en santé (médecine, odontologie et pharmacie)
  • 74% en langues

Les différences d’orientation entre filles et garçons ont des conséquences sur leur insertion dans l’emploi.
Filles et garçons intériorisent les stéréotypes sociaux de sexe de notre société et largement véhiculées de manière insidieuse et à  doses homéopathiques par les médias, les parents, l’école …

Filles et garçons continuent à  se conformer à  ce qui est reconnu comme leur domaine respectif de compétence dans les schémas socioprofessionnels. La persistance des choix sexués est autant le fait des garçons que des filles : ils anticipent des rà´les adultes en fonction de représentations stéréotypées.

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Un long chemin vers l’égalité

Le 8 mars, la Journée internationale des femmes fêtera ses 100 ans. Si la condition féminine a évolué depuis un siècle, force est de constater que la route qui mène à  l’égalité avec les hommes est encore longue. En cause, selon les spécialistes du « genre », la société, qui attribue des rà´les à  chacun des sexes et tend à  les présenter comme innés. Si ces rà´les ne sont pas déterminés à  la naissance, pourquoi est-il si difficile d’y échapper et de les faire évoluer? Comment le genre façonne-t-il l’ensemble de notre société? Et au final, pourquoi les femmes n’y trouvent-elles pas la place qu’elles devraient avoir? Le journal du CNRS s’est, pour la première fois, penché sur le « genre », tant du point de vue des recherches que de l’engagement du CNRS en matière d’égalité professionnelle.

Compte-rendu journée à Polytechnique

L’école Polytechnique est devenue mixte en 1972, cela fait donc plus de quarante ans, et le pourcentage d’étudiantes est d’environ de 17 %
Nous avons voulu y accueillir une journée réservée aux étudiantes en CPGE.

Stéréotypes dans les livres de maths

La réforme du lycée est entrée en application en Terminale à  la rentrée 2012-2013. Du coup, en mai-juin 2012, dans chaque lycée, les professeurs de mathématiques devaient choisir le livre de mathématiques pour ce niveau. Un collègue a proposé le livre de Mathématiques TS spécifique et spécialité collection Repères chez Hachette. Nous n’avions aucune crainte de trouver du sexisme dans un livre de ce niveau là  et en maths mais nous devions nous assurer que le programme était bien respecté et que la présentation était claire et les exercices variés.
Nous l’avons ouvert au hasard et sommes tombées sur une page d’introduction du chapitre sur les nombres complexes et sur deux illustrations aux commentaires insidieux.