La France participe cette année pour la deuxième fois Olympiades européennes de mathématiques pour filles (EGMO), qui accueillent 29 pays.
La délégation française est composée de :
Edwige Cyffers, en Terminale au lycée Louis-le-Grand (Paris)
Clara Ding, en Première au lycée International (Saint-Germain-en-Laye)
Cécile Gachet, en Terminale au lycée Charles-de-Gaulle (Dijon)
Lucie Wang, en Seconde au lycée Louis-le-Grand (Paris)
Margaret Bilu, élève à l’ENS Paris, est cheffe de délégation, et Diane Gallois-Wang, élève à l’ENS Paris, est cheffe de délégation adjointe.
Journal de voyage de l’équipe:
Jeudi 10/04 : Arrivée à Antalya
Lucie, inaugurant déjà une habitude qu’elle gardera durant le séjour, arrive avec une demi-heure de retard. Nous nous envolons pour Istanbul, et après une correspondance, nous arrivons sans encombre (malgré tout de même une bonne application de la loi de Murphy) à Antalya, dans un petit avion étrangement rempli de filles. En attendant la navette, nous commençons à sympathiser comme nous pouvons avec d’autres équipes. Après un long trajet en car, c’est avec émerveillement que nous découvrons le palace 5 étoiles qui nous logera pendant toute la semaine.
Vendredi 11/04 :
Tandis que Margaret s’attaque aux problèmes du lendemain, nous découvrons le copieux buffet du petit-déjeuner avec notre guide Tidiane. Nous nous promenons ensuite dans l’hà´tel : nous passons à cà´té des piscines avec toboggans, des courts de tennis, des équipements de fitness et des tables de ping-pong, pour arriver sur la plage. Après cette expédition, nous allons à la cérémonie d’ouverture. Celle-ci commence par une présentation de la Turquie, peuplée d’êtres étranges volant dans les airs. Après quelques discours à la gloire des mathématiques et un rapide appel des différentes équipes, nous assistons à un spectacle de danses traditionnelles, pour terminer en beauté. Puis nous tentons à nouveau de faire connaissance, notamment en traduisant « J’aime caresser les hérissons recouverts de marmelade. » à l’équipe irlandaise, et en admirant la mascotte de l’équipe japonaise.
Après un déjeuner pantagruélique, nous sommes freinées dans notre élan vers les autres par l’orage. Nous passons donc l’après-midi dans nos chambres, en compagnie de Diane, des mathématiques, de jeux de cartes et de Nietzsche.
Samedi 12/04 : 1er jour des épreuves
Comme le test commence à 9h00, il nous faut arriver à 8h30 pour respecter tout le protocole pour rentrer dans la salle. Après le cri d’équipe des Japonaises, toutes les équipes finissent par s’installer à leur place respective o๠trà´nent des petits gà¢teaux, une cannette de jus de fruits, une bouteille d’eau, et la pochette contenant les problèmes. Les photographes prennent alors un dernier petit millier de photos puis l’épreuve commence lorsque les six horloges de la salle battent la seconde décisive.
Nous nous attelons alors à la résolution des problèmes donnés, à savoir :
1. un problème d’algèbre sous de légers airs de géométrie
2. un problème de géométrie
3. un problème d’arithmétique
Après 4 heures 30 de travail acharné, nous sortons assez dépitées, même si nous remarquons assez vite que nous ne sommes pas le seul pays à avoir trouvé les exos difficiles (ficile).
Nous décidons donc de nous remonter le moral l’après-midi en profitant des installations de l’hà´tel : un frisbee, un chat dans la piscine avec les Anglaises qui s’étonnent que nous soyons 5 (“Ah bon ? Diane n’est donc pas une participante ?”), des glaces, un beach volley avec les Slovènes et les Italiennes, et enfin un bain turc avec les Italiennes, qui se transforme un peu en bataille d’eau… En revenant, nous en profitons pour espionner discrètement (scrètement), c’est-à -dire avec nos maillots de bain et la serviette rose de l’hà´tel, Diane et Margaret qui semblent passablement désespérées devant nos copies.
Dimanche 13/04 : 2ème jour des épreuves
Nous espérons toutes pouvoir nous “rattraper” par rapport à la première épreuve ; et après le même protocole que la veille, nous nous attaquons aux trois derniers exercices de cette compétition. Au menu de ce deuxième jour :
4. un problème d’arithmétique
5. un problème de combinatoire / théorie des jeux (à notre soulagement général !)
6. une équation fonctionnelle
A la sortie de l’épreuve, nous sommes globalement plus satisfaites que la veille : Cécile, Edwige et Clara pensent avoir réussi le 5 (en fait, nous découvrirons par la suite qu’un passage qui semblait trivial était crucial dans le barème, réduisant à 3/7 le meilleur espoir) tandis que Cécile et Lucie pensent avoir le 4. Diane et Margaret étant parties en excursion, nous profitons de l’après-midi pour faire davantage connaissance avec les autres équipes, maintenant que nous somme libérées des épreuves. Au programme : jeux de cartes avec les Irlandaises et l’équipe indonésienne (i.e. Vanessa) o๠nous sommes rejointes par moments par d’autres pays. Nous en profitons pour bien travailler notre anglais et transmettre le Mao, avant de retrouver Diane et Margaret. Après le diner, tandis qu’elles corrigent nos copies, nous continuons à jouer aux cartes.
Lundi 14/04 : Excursion
Nous allons visiter les ruines de Perge avec un guide quelque peu soporifique, puis nous nous rendons à la cascade de KurÅŸunlu. Clara monte sur un chameau et Lucie et Edwige prennent des photos avec un perroquet, avant d’explorer les lieux. Quelques photos plus tard, et après l’achat de souvenirs dans des pièges à touristes, nous retournons à l’hà´tel o๠nous retrouvons nos leaders qui nous apprennent nos scores respectifs. Nous retournons ensuite au bain turc puis nous faisons une tournante de ping-pong (2 raquettes pour 6 personnes, c’est possible !). Après diner (ner), nous attrapons l’équipe américaine (ou chinoise ?) avec qui nous jouons aux cartes jusqu’à une heure avancée.
Mardi 15/04 et Mercredi 16/04 : Cérémonie de clà´ture, sortie en bateau et retour
Après une introduction sur la musique de Game of Thrones, nous avons à nouveau le droit à des films sympathiques : un premier montage du film des 3ème EGMO qui laisse présager un véritable chef d’Å“uvre du 7ème art et une présentation de la Biélorussie qui organise l’année prochaine. Arrive ensuite la remise des médailles pour Cécile et Lucie, qui obtiennent une médaille de bronze.
Nous entamons ensuite un long marathon de photos avec à peu près toutes les autres équipes, causant quelques douleurs aux joues.
Vient alors le moment du tour en bateau pour aller voir des chutes d’eau d’Antalya.
A bord du bateau, après une tentative vaine de Mafia (l’équivalent de notre Loup-garou) et un repas en présence d’un groupe de musique en pleine forme (pour ne pas dire bruyants au possible), le mouvement de foule nous attire toutes plus ou moins vers la piste de danse. Après cet épisode dansant, nous finissons par remonter sur le pont supérieur du bateau, o๠nous discutons (scutons) avec les Irlandaises et les Américaines sous un ciel bleu de pleine lune.
Nous revenons à l’hà´tel vers une heure du matin, soit avec plus d’une heure de retard. Après avoir préparé nos valises, nous retournons jouer avec d’autres équipes qui partent durant la nuit. Après le départ de l’Indonésienne et des Américaines, Edwige nous laisse à son tour pour aller dormir un peu. Le reste du groupe finit donc la nuit blanche en extérieur : en petit comité, nous sortons d’abord sur la plage, puis nous faisons notre sport quotidien en travaillant nos articulations à notre manière, avant d’aller tester les hamacs à notre disposition.
Après notre ultime petit-déjeuner à l’hà´tel, nous partons à l’aéroport, o๠nous attend une surprise dont on se serait bien passées : nous nous faisons en effet déposer au mauvais terminal, 3 km trop loin. Heureusement, plus de peur que de mal, car nous finissons bien par rentrer à Paris en avion, en compagnie de la leader italienne qui habite elle aussi à Paris.
Quelques remarques pour finir :
- Tout d’abord, nous remercions Diane et Margaret pour l’énorme boulot qu’elles ont fourni en corrigeant nos copies (plus ou moins justes). Vraiment, elles ont toutes deux été des leaders formidables, alors on croise les doigts pour qu’elles puissent l’être à nouveau.
- A notre regret, nous avons constaté que notre pays avait encore du chemin à faire en matière de patriotisme en compétition mathématique internationale. Ainsi, voici quelques idées pour les olympiades à venir : un drapeau (le must !), une mascotte, l’organisation au préalable d’une tenue de groupe comme le font d’autres pays, voire d’autres idées plus extravagantes (on se souvient que les Irlandaises donnaient à tout le monde des stickers de trèfles, ce qui a permis plus d’une fois d’entamer la conversation).
- A celles qui partiront l’année prochaine à Minsk pour les EGMO : il n’est pas impossible que les Biélorusses aient un a priori péjoratif des Françaises ; si c’est le cas, ce n’est rien, n’y faites pas attention.
- Enfin, pour tous les élèves qui nous lisent : honnêtement, une telle olympiade est toujours une expérience inoubliable : à la fois de belles vacances et l’occasion de rencontrer plein de gens sympathiques et bien entendu, de faire des maths.