Histoire de l’association
1998 – 2008 : création, premières actions et premiers résultats
L’association Animath a été créée en 1998, à l’initiative de la Société mathématique de France, qui se préoccupait de l’évolution de l’enseignement des mathématiques au lycée à la suite du remplacement des sections C et D par la section S, et en particulier de l’évolution décevante des lycéen·ne·s français·es aux olympiades internationales de mathématiques. Après une concertation avec l’ensemble des acteurs et actrices de l’animation mathématique, la décision fut prise de créer l’association Animath avec un double rôle :
- impulser des actions nouvelles, tant auprès des plus talentueux·ses qu’en direction de l’ensemble des jeunes ;
- jouer un rôle de “maison commune” pour fédérer les activités mathématiques périscolaires.
Les dix premières années permirent principalement de promouvoir la création de clubs de mathématiques et d’organiser des écoles d’été pour former les animateurs et animatrices de ces clubs, de mettre en place une véritable préparation aux compétitions mathématiques olympiques internationales, et aussi de structurer et promouvoir les actions de popularisation des mathématiques, comme les “promenades mathématiques” et les conférences “Un texte, un mathématicien”, avec la Société mathématique de France. Parallèlement s’effectuait une prise de conscience sur la nécessité de faire des propositions sur le rôle des activités périscolaires dans la réduction des inégalités sociales et de genre.
2008 – 2012 : montée en puissance
En 2008, à la suite d’une réflexion collective, il fut décidé de publier un “manifeste d’Animath” renouvelant et précisant les objectifs de l’association. Le manifeste mettait en avant la dimension “maison commune” de l’association, dont le rôle devait être “autant, voire plus, de coordination et d’incitation que d’intervention directe”. Ceci allait se traduire concrètement par la création du consortium Cap’Maths en 2011. En parallèle, grâce à une subvention du fonds Axa pour la recherche, Animath put embaucher son premier employé en 2009, et obtint un bureau à l’Institut Henri-Poincaré à Paris. Une subvention du conseil régional d’Île-de-France donna des moyens supplémentaires, ce qui permit de renforcer les actions existantes, et lancer un nombre important d’actions nouvelles :
- en 2009, l’International Tournament of Young Mathematicians (ITYM), nouvelle compétition mathématique internationale pour lycéen·ne·s, la première journée “Filles et maths : une équation lumineuse“, coorganisée avec l’association femmes et mathématiques ;
- en 2010, lancement de deux initiatives dont Animath était partenaire, destinées prioritairement à des jeunes de milieu défavorisé : stages de mathématiques pendant les vacances pour élèves en fin de Seconde, Science ouverte en Seine-Saint-Denis et Centre Galois à Orléans ;
- En 2011, lancement du projet “Les maths ça sert”, interventions dans des classes de technicien·ne·s, ingénieur·e·s et autres professionnel·le·s qui utilisent des mathématiques au quotidien, afin de montrer aux élèves et à leurs enseignant·e·s que “les maths, ça sert !” ; lancement des stages “MathC2+”, en partenariat avec la Fondation des sciences mathématiques de Paris et le Ministère de l’Éducation nationale, destinés en priorité aux jeunes de milieu défavorisé ou isolés géographiquement, ainsi qu’aux filles de tous milieux ; création du Tournoi Français des Jeunes Mathématiciennes et Mathématiciens (TFJM²), équivalent national de l’International Tournament of Young Mathematicians.
2012 – 2016 : Cap’Maths, action du programme « Investissements d’avenir », nouvelles actions
Dans le cadre des investissements d’avenir, le Commissariat général à l’investissement lança fin 2010 l’appel à projets Culture scientifique et égalité des chances. Autour d’Animath fut constitué le consortium Cap’Maths, fédérant les principales entités actrices dans l’animation mathématique en France pour y répondre. Ce consortium fut parmi les douze projets lauréats retenus à l’été 2011 par le jury, avec une dotation de 3 millions d’euros, sous condition de cofinancement au moins égal. Entre 2012 et 2016, le projet Cap’Maths, porté et coordonné par Animath, permit de financer plus de 150 actions dans toute la France, menées par des dizaines de structures différentes : associations, établissements scolaires, laboratoires de recherche, … Chaque année, un jury indépendant décidait des projets financés.
Cap’Maths a permis à plusieurs associations, dont Animath, une stabilisation et une montée en puissance des actions initiées durant les années précédentes, une professionnalisation de leur mode de fonctionnement et le lancement d’actions nouvelles, comme, en ce qui concerne Animath, le développement d’un programme pour les collégiens au sein de la préparation olympique, mais aussi la création du programme international.
De 2016 à 2019 : nouveaux financements et diversification des actions
Avec la fin du financement Cap’Maths, Animath a commencé à mettre en place une politique de levée de fonds auprès d’entreprises, de fondations et de personnes privées, ainsi qu’auprès d’autres ministères que ceux de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, afin d’assurer le bon déroulement de l’ensemble des actions menées. Cet effort, qui se poursuit et se poursuivra durablement, a permis de lancer plusieurs actions nouvelles :
- le concours Alkindi, en partenariat avec l’association France-IOI : concours de cryptographie en ligne pour les élèves de 4ème, 3ème 2nde ;
- les Rendez-vous des Jeunes Mathématiciennes, pour encourager des lycéennes à formuler et réussir un projet d’études ambitieux en sciences fondamentales ;
- la plateforme Mathmosphère, offrant, sur le modèle des MOOCs, des stages virtuels de mathématiques ;
- les Correspondances de Jeunes Mathématicien·ne·s, inspirées du TFJM², où des élèves réalisent des vidéos pour échanger sur les résultats de leurs ateliers de recherche.
En 2018, Animath a participé, avec les associations partenaires, à l’élaboration du rapport Villani-Torossian sur l’enseignement des mathématiques, dont les conclusions proposent de tisser plus de liens entre les activités périscolaires et les activités scolaires autour des mathématiques pour renforcer la notion de plaisir liée à l’apprentissage. Animath travaille actuellement avec le Ministère de l’Éducation nationale pour mettre en pratique les mesures préconisées par le rapport.
Depuis 2020 : de nouveaux défis
Fin 2019, l’association rejoint le nouveau comité d’organisation du Salon Culture et Jeux Mathématiques. À l’aide d’un consortium de 13 structures (associations, fondations et sociétés savantes), l’association coordonne, organise et assure la gestion administrative et financière du Salon.
En mars 2020, l’association met en œuvre de nombreuses initiatives « démat(h)érialisées » afin de proposer de nouveaux outils de médiation mathématique. Ainsi, dès le 23 mars 2020, après une semaine de conception première émission quotidienne de maths confinée « Parlons Maths » est diffusée en direct. Cette initiative, créée par nos bénévoles, fait intervenir des professionnels et des professeurs du monde scientifiques et mathématiques. D’autres actions suivent en capitalisant sur ces innovations technologiques : café des sciences, speed-meeting en collaboration avec l’association « Filles et maths ». De nouveaux partenariats avec Scaleway et Inria sur Projet Covid 19 donnant naissance à un système de visioconférence adapté à ces actions.
Fort de ces nombreuses actions réussies, l’association ainsi que le reste du comité d’organisation décide en mai 2020, de réaliser le tout premier Salon entièrement démat(h)érialisé. L’accès au salon s’effectuait via l’adresse salon-math.fr. Le salon de l’année 2021 s’impose à nouveau en distanciel. L’expérience accumulée lors du premier confinement permet de construire un riche programme de conférences et d’animations grâce à l’implication de nombreux exposants, de professeurs et de chercheurs en Mathématiques avec le soutien et la participation de Sir Penrose et Pierre-Louis Lions. En 2022, le Salon lance sa première édition en format hybride, avec le retour en présentiel Place Saint-Sulpice, à Paris combiné aux avantages de la version déma(h)érialisé et le soutien d’une marraine exceptionnelle Nicole El Karoui.