Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Neil Ibata. J’ai actuellement 16 ans et j’entre en Terminale S au Lycée International des Pontonniers à Strasbourg.
Depuis quand t’intéresses-tu aux maths ?
Dès l’à¢ge de 5-6 ans, mon père m’a introduit aux maths et aux sciences en général : je me souviens encore de la difficulté que j’ai eue à comprendre le théorème de Pythagore…
Puis en 2nde, encouragé par mon prof de maths et mon père, j’ai décidé de préparer le concours Kangourou, et quelques bonnes semaines de préparation m’ont obtenu une place aux Trophées. à€ mon avis, c’est vraiment ça qui a été le catalyseur pour la suite. à‡a m’a fait refaire des maths et de la science. Cette année, j’ai intégré le Cercle Mathématique de Strasbourg, j’ai été primé aux Olympiades de première (2e prix national et premier académique) et au rallye d’Alsace (1er prix) et j’ai utilisé des maths (vecteurs, rotations d’Euler, dénombrement) dans une découverte en astrophysique qui a fait la une de Nature.
Pourquoi avoir participé à l’ITYM ?
Début Mars, Tatiana Baliaeva, notre Team Leader pour le TFJM2 du Cercle
Mathématique, a proposé d’étudier les problèmes de ce tournoi. Avec relativement peu d’inventivité, je me suis lancé sur le premier problème – les Pentaminos – puis quand je pensais avoir assez avancé (c’était à mon avis le plus facile et pas le plus intéressant), j’ai regardé le deuxième – les Triangulations Stables, un problème de géométrie – et c’est vraiment celui-là qui m’a le plus intéressé. Mes deux problèmes sont tombés au TFJM2, et ça a vraiment été une bonne expérience de les présenter. L’équipe de Strasbourg est arrivée 5e du tournoi… et on a suggéré à certaines personnes des équipes classées mais non sélectionnées pour l’ITYM de former une troisième équipe pour le tournoi international. J’ai su tout de suite que je voulais y aller, c’était une expérience à ne pas manquer, surtout dans un coin du monde o๠je n’étais jamais allé.
Que t’a apporté ton expérience au TFJM^2/ITYM ?
Sur le plan des maths, je pense que ça m’a apporté des qualités fondamentales : la rigueur mathématique et surtout la persévérance. Passer deux mois sur un problème (j’ai présenté le problème des Triangulations Stables), c’est à la fois frustrant et un très bon apprentissage quand on n’y arrive pas et très satisfaisant quand on arrive à un résultat. Mon seul regret était que j’aurais dà» passer quelques jours de plus à clarifier ma solution. Sur le plan du tourisme, j’ai découvert les deux extrêmes de la gastronomie de cantine – entre les sandwiches parfaits au saumon fumé et muffins immenses et délicieux de l’ENSTA et … et les inoubliables ‘cornicombres’ (demandez à n’importe quel Français qui est allé à l’ITYM à Iasi, il vous expliquera…), les desserts à la tagliatelle et les petits déjeuners à la saucisse, on aura de bons souvenirs de Roumanie (seulement une fois, lorsqu’on est allé à un beau monastère près de la ville, on a eu de la vraie gastronomie, avec gà¢teaux et jus de fruits délicieux et artisanaux). Enfin, j’ai été capitaine d’équipe aux deux tournois, et ça a réellement été une expérience formative de travail en groupe.
Un conseil pour les futurs participants ?
à€ part les conseils ci-dessus (ne vous réveillez pas à la dernière minute et soyez prêt à toute sorte de surprise concernant la restauration), je pense que le plus important c’est d’avoir une équipe bien soudée (et donc forte), et pour cela bien répartir le travail et de faire attention à l’oral, rester fairplay et être prêt d’être en face de quelqu’un qui ne l’est pas (la plupart le sont, mais cette année même, à l’ITYM, une équipe est arrivée en bas de classement alors qu’elle aurait bien pu être en finale pour cause d’agressivité, et on n’est probablement pas allé en finale parce cette même équipe avait été encouragée par le jury au premier tour).
As-tu d’autres passions ?
Oui, et je pense que je suis tout autant passionné par le piano que par les maths et la physique. Je passe beaucoup (trop) de temps à jouer chaque jour, et j’adore les impromptus de Schubert et les nocturnes de Chopin. A part ça, j’aime aussi la rando et le VTT…
Quels sont tes projets pour l’avenir ?
Je pense que je m’oppose ici à la plupart des lauréats des concours de maths. J’ai envie de faire des maths appliqués à d’autres sciences, soit la physique (donc physique théorique), soit à la physique biologique – et je pense que c’est ça qui serait le plus intéressant, puisque c’est vraiment un domaine qui pour l’instant est assez pauvre, et surtout en mathématiciens. Je crois que les maths ne se limitent pas à leur forme abstraite.
Quant à l’université ou l’établissement en particulier, je reste encore indécis. Je vais postuler pour quelques prépas MP Parisiennes, Cambridge et quelques universités américaines. Je verrai ensuite quel choix correspondra le mieux à mon projet de carrière.