La chronique de l’OIM 2012 en Argentine par deux participants français

Par Cyril Letrouit et Séginus Mowlawi

AVANT l’IMO (4 au 8 juillet) (par Cyril Letrouit)

à‡a y est, c’est le grand jour, nous partons ! Le voyage devrait durer plus d’une journée : après une ou deux heures passées dans les transports pour rejoindre l’aéroport de Roissy, depuis Paris (ou sa banlieue), Genève ou Lyon, nous enchaînerons 13 heures 30 d’avion (Paris-Buenos-Aires), avant de prendre un car pendant un peu plus de 6 heures (Buenos-Aires-Mar del Plata) et enfin un taxi pour nous déposer devant l’hà´tel. Toutefois, Claude Deschamps, notre chef de délégation, et Pierre Bornsztein, notre chef de délégation adjoint ont été prévoyants : ils ont avancé notre départ de quelques jours (nous partons le 4 juillet à  23 heures 30 au lieu de partir le 8 juillet) pour que nous soyons en forme au moment des épreuves.
Nous voici donc à  l’aéroport, tous réunis autour d’un jeu de cartes, à  l’exception de Claude qui, quant à  lui, a déjà  rallié Mar del Plata, faisant partie du jury sélectionnant les problèmes. Le système nerveux de Pierre est mis deux fois à  l’épreuve : la première fois, lorsque j’annonce qu’il ne reste qu’un peu moins de trois mois de validité à  mon passeport ; la deuxième lorsque Seginus explique que ses bagages ont été enregistrés dès son départ de Genève, et qu’Air France est donc en charge de les faire transiter entre les avions Genève –Paris et Paris – Buenos-Aires…

Mais bon, oublions tout cela : à  minuit, l’avion décolle. A quelques sièges de nous sont installés les membres de l’équipe russe, que nous avons rencontrée dans l’aéroport. Quelque chose m’étonne : ils ne font pas de maths. Et même, ils semblent tous captivés par leur petit téléviseur individuel. Comme quoi, finalement, l’équipe française et l’équipe russe se ressemblent beaucoup. Je ne saurai dire ce que nous avons fait pendant le voyage : ce fut un mélange de sommeil léger, de bouts de films regardés, de repas avalés sans vraiment s’en apercevoir, tant un mutisme dà» à  la fatigue s’était emparé de nous… Lorsque l’avion se pose, il est 7 heures du matin à  Buenos-Aires. Pendant que Pierre s’occupe de prendre les billets de bus, nous discutons avec l’équipe italienne, que nous avons reconnue dans l’aéroport car nous en connaissons certains membres qui étaient à  Grésillon avec nous.

Bientà´t, rebelote : nous voilà  dans le bus. Là , pas la peine d’essayer de dormir, c’est mission impossible. Alors nous enchaînons parties de cartes sur parties de cartes, puis exos de maths sur exos de maths (là , j’exagère peut-être un peu), avec tout de même un arrêt dans un restaurant, o๠tous nous nous accordons pour ne pas tester de spécialités locales (nous ne tenons pas spécialement à  être malades). Et bientà´t, Mar del Plata surgit devant nous… Le car s’arrête au cÅ“ur de la ville, nous attrapons un taxi (ou plutà´t trois taxis, parce que leurs taxis sont vraiment petits et nos valises sont vraiment grosses)… Il faut savoir que, comme Louise en a fait l’expérience, les chauffeurs de taxis demandent à  leurs passagers de ne pas mettre leur ceinture. De plus, à  titre de comparaison, leur conduite ressemble un peu à  celle que l’on adopte dans les jeux vidéo de course poursuite. Après avoir écrasé trois personnes (non, là , c’est une blague), nous arrivons sains et saufs à  l’hà´tel. C’est un hà´tel provisoire, qui n’est pas celui de l’Olympiade, mais qui nous convient bien : pour le moment, nous ne demandons qu’une chose : dormir !

Pendant trois jours, nous tentons de nous adapter au décalage horaire, et nous dormons beaucoup pour être moins fatigués. Nous travaillons un peu, et Pierre nous donne ses conseils, notamment pour la combinatoire, le domaine qui, semble-t-il, n’est pas le préféré de la plupart des membres de l’équipe.

Un formidable souvenir nous reste à  tous de ces trois jours là Â : un midi, nous décidons d’aller au restaurant. Après quelques minutes, nous entrons dans un petit resto qui propose une «Â parillada  » pour huit. C’est un plat local constitué de toutes les viandes que l’on peut imaginer, servies sur un petit grill. Cela nous semble fort appétissant, et effectivement, nous trouvons les saucisses et le poulet assez bons… Mais les abats et autres morceaux qui ressemblent plus à  des tuyaux qu’à  de la viande (non seulement par leur aspect, mais aussi par leur goà»t) nous font comprendre pourquoi la gastronomie française est plus réputée que la gastronomie argentine. Par chance, personne ne tombe malade.

Le dimanche 8 juillet, accompagnés de notre très sympathique guide Mélanie, avec laquelle nous avons fait connaissance, nous rejoignons le bà¢timent de l’Olympiade : c’est un immense hà´tel cinq étoiles. A l’entrée, un homme avec un grand chapeau nous convie à  pénétrer dans le hall : sur les murs sont accrochés d’immenses peintures, sur les cà´tés partent d’immenses escaliers, et au milieu trà´ne une immense table. Grandiose ! Nous sommes répartis dans quatre chambres : Arthur avec Michel, Louise avec une Finlandaise, Matthieu avec un Ivoirien, et Seginus avec moi.
C’est ce jour-là  que nous avons reçu les cadeaux offerts par l’Olympiade à  chaque participant : un sac, un parapluie et… un bonnet et une polaire. Le comité d’organisation a voulu nous rappeler que c’est seulement la troisième fois de son histoire que l’Olympiade se déroule dans l’hémisphère Sud, et donc en hiver.

C’est également ce jour-là  que nous découvrons la grande, la géante, l’immense salle de jeux de l’hà´tel, o๠sont mis à  disposition tables de ping-pong, des Wii, des jeux vidéo, des ordinateurs, des babyfoots,… Il y a bien de quoi s’occuper une journée !

LUNDI 9 (par Cyril)

Cette matinée du lundi 9 juillet constitue le coup d’envoi officiel de l’Olympiade. Après un solide petit déjeuner, les équipes des cent pays se rejoignent dans l’immense salle de jeux de l’hà´tel, de laquelle se dégage un brouhaha sans pareil. Bientà´t, l’une des portes s’ouvre, et les équipes, une à  une, se retrouvent à  l’air libre. Les six cent corps entremêlés dans la salle de jeux forment bientà´t une longue et large colonne qui s’étire sur plusieurs centaines de mètres. à‡a et là  s’agitent les pancartes de quelques pays, ici quelques personnes arborent fièrement leur drapeau ; sur tout le cortège règne une ambiance festive, entretenue par quelques organisateurs montés sur des échasses assorties de ressorts qui, tout en bondissant, font vaciller dans le ciel bleu les drapeaux de l’Olympiade.

Devant notre cortège, les membres d’un orchestre, tous vêtus en rouge et or, entonnent des marches, accompagnés de danseurs. Nous traversons plusieurs routes, coupant pour un temps la circulation ; les passants regardent, étonnés, notre parade s’enfoncer dans le centre-ville. Parfois, nous entendons un «Â Ah ! Francia !  », auquel nous répondons, non sans fierté, en exhibant notre drapeau.

Au bout d’une petite demi-heure, à  hauteur du théà¢tre de la ville, la procession s’arrête, sans que, pour autant, les musiciens ne cessent de jouer. Pendant cette pause, certains pays se prêtent au jeu d’élever le plus haut possible leur pancarte. Malheureusement pour eux, la France décide bientà´t de montrer ses compétences dans ce genre de défi et, du haut de mes deux mètres, je brandis bientà´t la pancarte plus haut que tous ! Ouf ! Pendant l’IMO, nous aurons au moins gagné cette compétition !

Après ces futilités et quelques photos avec d’autres équipes, comme celle d’Irlande, nous entrons dans le théà¢tre, et nous installons dans le parterre. Les chefs de délégation, et notamment Claude, font bientà´t leur apparition au premier balcon. Mais déjà , Louise, Seginus et Pierre se sont lancés un défi : rencontrer la quasi-totalité des chefs de délégation adjoints de tous les pays pour échanger avec eux les énoncés des problèmes posés dans les compétitions mathématiques de leurs pays respectifs et aussi quelques cadeaux, si cadeaux il y a…

Les lumières s’éteignent bientà´t, et, sur scène, se succèdent quelques éminentes personnalités argentines ou non, ayant participé à  l’organisation de la compétition. Toujours, une traductrice hispano-anglaise les accompagne, donnant un aspect assez cocasse à  ces discours, puisque les hispanophones n’en saisissent pas le sens en même temps que les anglophones… et ceux qui ont appris les deux langues peuvent, quant à  eux, tenter de compléter ce qu’ils n’ont pas compris dans l’une d’elles par l’écoute de la traduction.

Ensuite, nous passons à  l’hymne de l’Olympiade Internationale, et là , les réjouissances commencent : les non-hispanophones, comme Seginus ou moi, ne peuvent s’empêcher devant la facilité à  en comprendre le sens : «Â Sumamos, multiplicamos  » ou encore «Â los problemas  ». à‡a y est, pensons-nous, nous sommes devenus bilingues en un clin d’Å“il !

Puis, le défilé des équipes sur la scène commence. Toutes tentent de se distinguer des autres par leur originalité : l’équipe roumaine s’est fait confectionner de magnifiques maillots jaunes o๠sont inscrits leurs noms, au dos. L’équipe mexicaine arbore, quant à  elle, des sombreros magnifiques ; les Allemands lancent vers le public en liesse des paquets de Haribo ; l’équipe Australienne nous mitraille de mini koalas en peluche ; la Nouvelle-Zélande tente de nous assassiner avec des stylos… Et nous, Français, défilons, derrière notre drapeau, deux personnes en bleu, deux en blanc, deux en rouge…

Lorsque les cent équipes sont passées, la cérémonie reprend son cours avec une magnifique démonstration de danses argentines, notamment de tango, et se termine par l’allumage d’un canon lanceur-de-bouts-de-papier qui donne un aspect féérique à  la salle.

Mais, le retour à  l’hà´tel est beaucoup plus calme, car déjà  plane, dans tous les esprits, le premier test du lendemain…

MARDI 10 (par Seginus Mowlavi)

à‡a y est, le grand jour est arrivé… Heureusement on a à  peu près tous bien dormi (si ce n’est les difficultés habituelles du réveil).

Après le petit déjeuner, on entre dans la salle de l’examen, vers 8 heures et demie ; dans la foule qui s’amasse à  l’entrée, certaines équipes font un haka façon All-Blacks, mais de toute façon l’esprit n’est pas autant à  se laisser intimider par les équipes qu’à  penser à  ce qui va tomber dans une demi-heure… Une fois installés, il reste 20 bonnes minutes sur la chaise pour bien déguster l’angoisse pré-examen.

A l’heure fatidique, une sonnerie suivie du bruit de toutes les enveloppes d’énoncés qui s’ouvrent avertissent que le test vient de commencer. S’en suivent 4 heures et demie de joie, déceptions (tiens, une erreur de signe…), espoir entrecoupés de quelques pauses aux WC pour démêler le brouillis que la combinatoire a créé dans le cerveau ; en tous cas les exercices n’ont pas laissé l’occasion de s’ennuyer.

Débriefing avec Pierre après le test : l’exercice 1 a été fait par tout le monde, sauf Arthur qui a heureusement réussi le 2 : tout va bien, jusque là  le contrat d’un exercice par jour et par élève est rempli. Par contre, la déception s’installe quand les 2 qui ont réussi l’exercice 2 racontent la solution (qui tient en quelques lignes) aux 4 autres ; comme quoi, les olympiades sont là  pour rappeler qu’une solution élémentaire n’est pas pour autant facile à  trouver… Comme ce n’est pas une bonne idée de passer le reste de la journée avec des têtes d’enterrement, la belle percée de Matthieu et Arthur sur l’exercice 3a remet un peu de lumière au tableau.

L’après-midi, on profite de la salle de jeux pour décompresser un peu et penser à  autres choses que des maths. Au programme, ce sont donc le Babylone, Set, Jenga et babyfoot. Evidemment, les 550 participants de l’IMO ont le même programme, ce qui rend les tables de ping-pong (un des coins les plus actifs de l’hà´tel) inaccessible ; ce n’est pas un souci pour nous qui cherchons juste une occasion de bouger, il reste la salle secrète du deuxième étage… On y retrouve les coussins de la veille, ainsi qu’une prise qui permet d’installer l’ordinateur de Louise, indispensable à  la tournée des mails envoyés aux parents et à  Bodo. Malheureusement, alors qu’on est en train de se reposer sur les coussins après une petite bataille (eh oui, en plus d’obus, ils servent aussi accessoirement de fauteuils !), quelques organisateurs viennent nous chasser de la salle qui est en fait interdite. Dommage…

Le soir, on ne traîne pas trop, car il reste la moitié de l’examen à  passer, et certains ont une féroce envie de venger l’exercice 2 raté.

MERCREDI 11 (par Cyril)

Rebelote… 8h30, assis sur ma chaise, j’attends. A ma droite, une sympathique colombienne ; à  ma gauche, un indien, très concentré ; devant et derrière moi, un norvégien et un suédois, je crois… Sur ma table trà´nent quelques paquets de biscuits, une bouteille d’eau, et une pleine bouteille d’un liquide noir : du café ! Rappelons-nous la phrase du mathématicien hongrois Alfred Renyi :  «Â un mathématicien est une machine à  transformer le café en théorème  »â€¦ Trêve de plaisanterie, il est neuf heures, la sonnerie a retenti ! J’ouvre l’enveloppe posée sur ma table. Equation fonctionnelle en 4, géométrie en 5, arithmétique en 6… ça me plaît bien ! Bon, au boulot… Voyons un peu ce que c’est que cette équation fonctionnelle (rappelons-nous que commencer par l’exercice 4 est l’un des conseils que nous recevons avant la compétition). On teste quelques petites valeurs… ça ne donne pas grand-chose… Peut-être que l’on va regarder quelles sont les fonctions faciles à  trouver qui en sont solution… Ce n’est pas si facile… Que faire ? Certainement existe-t-il une astuce que je n’ai pas vue… Il devrait être rapide, c’est un exercice 4… Qu’est-ce que je connais comme astuce en équations fonctionnelles ? Symétriser, mais c’est déjà  symétrique… Regarder si c’est possible qu’il existe plusieurs solutions à  cette équation ? Apparemment, c’est possible…

Pendant longtemps, j’essaie de trouver une astuce, qui viendrait rapidement à  bout du problème. Imaginez-vous à  quel point l’on se sent seul dans ce genre de moments… Même la sympathique colombienne à  ma droite ne me donne pas d’inspiration… Le temps tourne, je suis toujours sur l’exercice 4, ce n’est pas bien… Il ne me reste bientà´t plus qu’une possibilité : trouver une solution pas jolie du tout, en différenciant beaucoup de cas. Et là  (oh miracle !), en à  peine six pages (!), ça marche ! Quelques relectures s’imposent, qui atténuent encore le peu d’espoir qu’il me restait de faire un deuxième exercice… Mais, tout de même, essayons un peu cet exercice 5, voyons s’il n’est pas un peu plus rapide ! Un triangle rectangle, une égalité de longueur à  prouver. Hum ! Je n’ai pas trop le temps de réfléchir, voyons tout de suite ce que donne un calcul analytique. Dans ce calcul, tout commence bien, on peut poser un joli repère orthonormé, mais, à  un moment, on tombe sur une équation du second degré, parce que certains points ne sont pas déterminés uniquement (et c’est là  la clé du problème, comme je l’apprendrai plus tard…). La voie analytique semble donc être une impasse… Comment faire ? Je passe à  l’exercice 6, qui m’a l’air très joli. 5 minutes plus tard, la cloche retentit : c’est terminé !

Je range mes affaires et sors de la salle, désespéré. Peut-être que les autres membres de l’équipe ont fait mieux ? Je les retrouve tous avec Pierre et Claude dans le hall adjacent aux salles d’examen. Nous comparons nos solutions pour l’exercice 4, et là , stupeur ! Nous avons trois versions différentes du résultat qu’il fallait trouver ! Il s’avèrera finalement que trois d’entre nous ont oublié un petit cas, dans cette énervante équation fonctionnelle… Toutefois, quasiment chacun de nous annonce avoir quelques petits résultats partiels dans le 5 ou le 6. Qui sait, cela permettra peut-être de pallier la déconvenue de l’exo 4…

Toutefois, pour l’ensemble de l’Olympiade, il apparaîtra plus tard que le deuxième test était plus dur que le premier, non par la difficulté des exercices, mais par leur aspect chronophage. En effet, le 6 comme le 4 admettent des solutions longues et avec de nombreux cas à  distinguer, auxquels on ne peut pas, semble-t-il, échapper.

Mais oublions tout cela : le plus dur est passé, et désormais, que la fête commence ! Un rodéo est installé dans la salle de jeu, c’est-à -dire une vache en plastique mouvante à  laquelle les courageux candidats tentent de rester accrochés le plus longtemps possible. Un cirque a été invité, pour faire oublier à  tous le test de la matinée, et pour que désormais, nous puissions, à  loisir, nous concentrer sur des exercices de jonglage.

Les fans de jeux vidéos se ruent vers les écrans installés sur un mur de la salle de jeux, certains attendent qu’une place d’ordinateur se libèrent, d’autres encore s’entraînent sur le circuit de voitures électriques, entament des parties de set, de babyfoot, de ping-pong, de billard, de jenga ou d’échecs… Il y en a pour tout le monde, d’autant plus que l’Olympiade a mis à  disposition de tous les amateurs de défis un puzzle de 24.000 pièces (qui, signalons-le, restera inachevé, puisqu’il restait encore bon nombre de pièces à  placer lorsque l’Olympiade se termina). Petit détail qui peut avoir son importance : un taà¯wanais a préféré, quant à  lui, à  tous les autres jeux proposés, relever le défi – non moins spectaculaire – d’apprendre la totalité des chiffres de 2012 factoriel…

Notre équipe se prépare quant à  elle à  un petit poker, qui commence après le dîner. Nous y avons invité l’équipe luxembourgeoise, et avons donc retrouvé Victor. Ce n’est qu’à  quatre heures du matin que cette mémorable partie prendra fin…

JEUDI 12 (par Seginus)

Aujourd’hui, première journée entière de vacances !

Bon, le programme reste connu : quelques jeux de cartes, ping-pong, jeux de société, babyfoot, quelques essais au rodéo, joie et frustration au jonglage… Matthieu s’essaie entre autres au laser : un petit coin de la salle est dissimulé sous des rideaux noirs opaques, et à  l’entrée dans ce coin un des guides répand de la fumée, ce qui révèle une “forêt” de lasers traversant toute la salle. L’objectif est de traverser cette forêt sans se faire toucher pour arriver à  l’autre bout, o๠la récompense (un T-shirt IMO) attend. Avec quelques essais on y arrive, mais il faut avouer que c’est plus facile avec les conseils de Matthieu, qui est le premier à  le remporter.

L’interdiction des coussins est palliée par le tournoi de beach soccer : Victor, Michel, Matthieu, quelques lettons et moi formons une équipe. C’est une expérience plutà´t inhabituelle : les joueurs et le ballon ont un comportement assez différent selon qu’ils sont sur du sable (mi sec mi mouillé, assez ferme mais avec des creux et bosses). Enfin bon, malgré l’élimination directe on a pu bien profiter de l’air frais de l’Argentine en juillet.

En fin d’après-midi, un cours de tango est organisé ; et pour ceux qui n’aiment pas la danse, une sortie à  la patinoire est aussi proposée. C’est ainsi que toute l’équipe française se retrouve dans le groupe patinoire (personnellement le tango n’est pas vraiment ce qui m’intéresse le plus…). Après un petit trajet à  pied dans le centre-ville, j’ai la surprise de voir les guides entrer dans un petit bar caché entre les boutiques (peut-être qu’un Parisien ne serait pas surpris, mais en temps que Genevois j’ai plutà´t l’habitude de voir des patinoires en extérieur ou en gymnase). Bref on découvre une minuscule surface glacée au fond du local. Evidemment comme on ne peut pas patiner tous en même temps (le nombre de personnes autorisées à  la fois est déjà  remarquablement élevé pour la surface disponible), l’attente est plutà´t longue, mais Victor vient à  notre rescousse avec son app Set sur l’iPhone. Une fois les patins chaussés, on se retrouve à  slalomer entre les autres patineurs, mais (en dépit de ce que j’avais pensé en voyant le lieu) on passe du bon temps. Malgré une chenille qui a fini par s’écrouler façon dominos (c’était inévitable…), on ressort sains et saufs, ce qui n’est pas le cas de tout le monde (en particulier d’un guide).

Cette sortie a également été l’occasion de faire un peu plus connaissance avec les Luxembourgeois, qui sont aussi venus.

Le soir, l’humeur n’est évidemment pas à  se coucher tà´t, mais on est quand même légèrement plus raisonnables qu’en temps de poker (ce qui, après tout, ne veut rien dire).

VENDREDI 13 (par Cyril)

Les organisateurs de l’Olympiade ont prévu aujourd’hui, pour tout le monde, une sortie à  l’aquarium de Mar del Plata. Une petite demi-heure de car et nous y sommes. A notre grande surprise, l’aquarium est en réalité un parc aquatique en plein air, à  deux pas de l’Océan. Magnifique ! Nous rencontrons dans la matinée un pingouin tout à  fait extraordinaire, deux fois plus gros que tous les autres, et aux poils marrons… qui est, comme on nous l’explique, un bébé qui n’a pas encore eu le temps de faire ses plumes et est donc recouvert, pour le moment, d’une épaisse touffe de poils.

Puis c’est l’heure du repas : toute l’Olympiade se réunit dans le restaurant, dans lequel, en attendant nos repas, nous jouons à  la coinche, LE jeu des participants français à  l’Olympiade. C’est une variante de la belote, o๠seules la distribution des cartes et la détermination de l’atout changent.

Après le déjeuner, nous sommes conviés à  assister à  un spectacle de dauphins, qui se propulsent en l’air à  une hauteur impressionnante, ou encore permettent aux dresseurs de se mettre debout sur leur dos, puis leur font ainsi parcourir, comme montés sur une planche de surf, avec une étonnante aisance, le bassin de long en large. Nous partons bientà´t pour un autre spectacle, celui des otaries, qui multiplient les tours de passe-passe avec les ballons ou applaudissent le public.

Mais la pluie rompt soudain le cours tranquille de notre journée, tout d’abord sous la forme de fines gouttelettes, qui se transforment peu à  peu en véritables gouttes, avant de devenir, comme Arthur le dit si bien, des hyper-gouttes, ou gouttes 4 dimensionnelles. Nous sommes trempés de la tête au pied, mais, courageux, nous attendons sagement dix-huit heures sous une tonnelle, avant de nous ruer en grand désordre sous le déluge. Vision apocalyptique, horreur cataclysmique, foudre transcendante ! Et là , dans le brouillard épais, par-dessus les verres trempés de nos lunettes, que vîmes-nous ? L’arche de Noé salvateur, l’abri salutaire, le paradis terrestre… Et oui, c’étaient bien eux… Nos cars se dressaient, majestueux, en haut d’une petite butte…

A l’hà´tel, dans la soirée, les quelques notes manquantes de nos tests sont affichées. Seginus obtient 21, Louise égale le score de l’un des chinois avec 18, puis Cyril, Matthieu et Michel obtiennent respectivement 15, 14 et 11. Arthur, quant à  lui, a, pour le moment, un total de 13, mais celui-ci sera augmenté d’un point le lendemain. Une part du suspense est ainsi levée, mais les barres des médailles, encore inconnues, laissent un flou partiel planer dans nos esprits…

SAMEDI 14 : [Par Cyril Letrouit]

Après une matinée passée au calme, dans la chaleur de la salle de jeu, nous décidons, au moment du thé de quatre heures, de faire savoir à  tous qu’aujourd’hui est le jour de la fête nationale française… C’est pourquoi, après nous être installé au beau milieu de la salle de thé – qui, soit dit en passant, est aussi celle o๠nous avons passé les tests -, nous entonnons tous les six, en cÅ“ur, la Marseillaise. Bien que nous ne chantions pas parfaitement juste – c’est une litote -, on peut dire que nous avons été tout de même couverts d’un tonnerre d’applaudissements à  la fin de notre prestation…

La fin de cette après-midi fut consacrée à  une visite de la ville de Mar del Plata, en compagnie de notre guide, Mélanie : nous passons devant l’église, rentrons dans quelques boutiques, et gagnons bientà´t le bord de mer o๠nous jouons au jeu de celui qui s’approche le plus du rivage. Matthieu et Louise l’emportent haut-la-main, puisqu’ils finissent trempés par une vague plus importante que les autres.
De retour à  l’hà´tel, deux journalistes argentins nous interviewent pendant quelques minutes pour savoir nos impressions sur la compétition. Les trois hispanophones de notre équipe se font un plaisir de parler espagnol, pendant que les trois germanophones, paresseux, font appel à  notre guide-traductrice.

Dans la soirée, un grand maître des échecs vient animer la salle de jeux. Entre vingt heures et minuit, disputant treize parties en même temps contre différents concurrents de l’OIM, il parvient à  toutes les gagner, à  l’exception de deux ou trois matchs nuls. Impressionnant !

DIMANCHE 15, LUNDI 16 (sans transition : le départ étant lundi à  6h45, cela ne valait pas la peine de dormir pour se réveiller encore plus fatigué) : (par Seginus)

Ce matin, on nous avertit qu’une photo de groupe aura lieu, et que par conséquent il faudra être sur le lieu de la photo une demi-heure avant. C’est en arrivant là  qu’on découvre tout le sens de “une demi-heure avant” : le temps que tout le monde (c’est-à -dire quasiment un millier de personnes) arrive, sache o๠aller, s’installe, fasse de la places aux équipes qui arrivent de chaque cà´té… trois quarts d’heures sont facilement passés. Bref un petit sourire, la photo est prise en deux minutes (il faut quand même virer le chien qui posait en plein milieu). Petit détail sur le chemin du retour, on aperçoit les tables qui se font enlever de la salle d’examen au premier étage : une personne à  l’intérieur fait sortir la table par la fenêtre et la passe à  une deuxième qui est sur le toit d’une camionnette, qui la passe à  une troisième en bas qui la range dans la camionnette. A répéter 550 fois…

La matinée étant libre, on reste dans une chambre pour jouer aux cartes. Un téléphone vibre, texto de Pierre… qui annonce les barres de médailles : bronze 14, argent 21 et or 28. YEEEEEEEEEEEEES ! Allégresse générale, ce sont les po, polopopopo, pooo qui fusent, on s’embrasse, on se serre la main… (en effet : deux ont eu 14, un 15 et un 21 . en gros les deux tiers de l’équipe n’était pas surs de leur médaille). Une belle information qui arrive au bon moment de la journée, pour nous mettre en forme !

La cérémonie de clà´ture a lieu en début d’après-midi. Contrairement à  la cérémonie d’ouverture, elle se passe dans un théà¢tre juste à  cà´té de l’hà´tel (il n’y a donc pas la parade géante).

Dans la salle, chacun s’asseoit sur son siège (on est répartis en fonction des points, pour une meilleure organisation). On a droit aux discours habituels, en espagnol et en anglais, aussi à  l’hymne national argentin o๠on se tient debout devant l’image vidéo-projetée du drapeau argentin qui vole au vent… On a aussi eu quelques danses, et le fameux hymne “sumamos multiplicamos”.

Finalement les médaillés sont appelés, par ordre croissant de points. Petit détail, on n’a pris qu’un drapeau (erreur logistique d’origine humaine), et c’est ainsi qu’un drapeau français s’est retrouvé à  voler par-dessus trois rangées en plein milieu de la remise. Tout se passe bien, personne ne trébuche dans les fils des micros. A la fin, contrairement à  l’année dernière, ils n’ont pas mentionné le fait que le hall of fame a trouvé un nouveau premier : Theodor Von Burg s’est donc retrouvé au milieu d’autres médaillés d’or. Par contre Jeck Lim (le Singapourien qui a eu 42) a pu monter seul sur scène, o๠il a reçu une standing ovation (il ne l’avait pas volée…).

Finalement, on sort de la salle pour retrouver Pierre et Claude à  l’entrée du théà¢tre ; Claude en profite pour nous “rappeler quelques conseils afin de ne pas reproduire le ratage du 5.

A la sortie, on fait quelques photos avec les équipes anglaise et argentine.

L’après-midi est libre, et on en profite pour aller acheter un cadeau à  Mélanie. Petit problème, on ne peut sortir qu’accompagnés d’elle. On monte donc un plan, qui consiste à  sortir avec les Luxembourgeois et leur guide Caroline, et à  se séparer à  un moment : Français et Caroline d’un cà´té, Luxembourgeois et Mélanie de l’autre. Bon, tout ne se déroule pas exactement comme prévu, mais l’improvisation n’est pas grande et on réussit à  ramener une peluche de coccinelle (adorable !) incognito.

Le soir, le repas est dans la salle de l’examen, réaménagé en salle de gala (les tables rondes avec le pot de fleur et les trois paires de couverts par assiette, façon banquet de mariage). A notre table, o๠les huit français sont réunis, il y a aussi les leaders italien et luxembourgeois qui discutent avec Claude

C’est à  ce moment qu’est remis le “microphone d’or” : c’est un trophée remis au leader qui a pris le plus de fois la parole lors des réunions de jury ; il est décerné au chef israélien (précisons que c’est Claude qui a fait la traduction française).

Un autre événement a lieu, c’est la finale du concours de talents (comme “Britain’s got talent”). On voit donc notamment un garçon jouer du piano avec les pieds derrière la tête et une fille à  la voix magnifique chanter une chanson . Sans surprise (il fallait être là  pour voir…) c’est la fille qui chante qui remporte le prix (précisons que c’est Mélanie qui a fait la porte-parole du jury du concours).

Pendant une pause entre deux plats, on décide de donner la coccinelle à  Mélanie : elle est très émue (et nous aussi), a l’air d’adorer cette peluche “chou comme tout” et vient tous nous embrasser.

Après ceci, un groupe de musique vient jouer du bruit assourdissant (d’autant plus qu’on avait un haut-parleur à  proximité), ce qui nous fait quitter la salle sans rancune dès le repas terminé (même si le tout s’est réaménagé en salle de danse).

Comme il a été précisé, vu l’heure de départ le lendemain, on décide de faire une nuit blanche. A ce qu’on voit, on n’est pas la seule équipe à  avoir fait cette décision : la salle de jeux est bondée. A un moment, moi et quelques anciens “grésillonneurs” décidons de faire une chenille dans la salle. (rappel pour ce qui ne connaissent pas le principe : on se place en ligne, les uns derrière les autres, en se tenant les épaules ; tout le monde a les yeux fermés, sauf le dernier, qui doit faire avancer la chenille et la diriger en transmettant des ordres sous formes de tapes sur l’épaule de celui de devant ; par une récurrence facile, le premier reçoit les ordres et les applique, la chenille entière suivant le premier. comme vous pouvez le deviner, une chenille de plus en plus longue peut aboutir à  des situations cocasses…). Comme c’est une activité plutà´t méconnue du grand public (= ceux qui ne sont pas venus à  Grésillon), les autres participants regardent la chenille avec de drà´le d’yeux, parfois s’interposant en plein chemin… peu à  peu, les plus curieux demandent à  participer, et c’est ainsi que la chenille atteint rapidement une taille monstre (ingérable : pour avoir été le dernier, je peux dire que les ordres, en plus de ne pas toujours passer, se transforment parfois en l’ordre contraire). On se casse alors en plusieurs chenilles, le but étant de “couper” les chenilles adverses ; à  cause des murs, poteaux et du mini escalier, on aboli la règle dite “de la torpille” qui veut qu’un ordre permette au premier de courir tout droit (les yeux toujours fermés) jusqu’à  ce qu’il rencontre un obstacle (si le dernier a bien calculé son coup, l’obstacle devrait être une chenille : sinon, eh bien….). Bref à  un moment on en a marre des chenilles, et on change de jeux : on se met en cercle (en tenant la main des voisins), et on s’emmêle (sans là¢cher les mains : c’est la seule règle) ; une personne extérieur doit démêler le tout.

Finalement cette soirée, grà¢ce à  ces jeux (en plus d’un Mao fait avec les Anglais qui, en passant, on un accent magnifique), permet de terminer l’IMO en beauté.

Car il est bientà´t 6h45, et il faut partir…

On rassemble les affaires, descend les valises, et nous voilà  dans le car avec d’autres participants. On échange quelques derniers coucous par la fenêtre avec Mélanie. Le voyage en bus se passe essentiellement au pays des songes, avec quelques instants de réveil dans une chaleur étouffante.

Une fois à  l’aéroport, on descend au terminal C. Petite check-list devant les comptoirs : valise, oui ; sac à  dos, non. Tiens donc, c’est plutà´t embêtant ça… d’autant plus que le passeport est dedans ! Ni une, ni deux, je cours à  l’extérieur (accompagné par Matthieu) pour voir que le bus est parti ; je garde l’espoir, suis la route, débarque sur un parking, toujours pas de bus ; passe un bà¢timent, toujours pas ; je commence à  perdre l’espoir (je ne retranscrirai pas les jurons) quand je vois une petite voie, que je suspecte vaine ; mais bon, je n’ai rien à  perdre… Miracle ! IL est là , devant le terminal A ! J’entre dans le bus, le chauffeur me tend un sac en me demandant si je venais le chercher : tout va bien !

Le reste du voyage (toujours dans le B777, 13h de vol = 4 films et un peu de sommeil) se déroule sans anicroche jusqu’à  Paris, o๠certains parents attendent.

C’est déjà  fini !

Remerciements

Aux organisateurs de l’IMO pour ces dix jours extraordinaires ;

A Pierre Bornsztein et Claude Deschamps pour nous avoir encadré et défendu avec courage nos copies ;

A Mélanie Sclar, notre guide vraiment très sympathique et serviable ;

A Bodo Lass et Theresia Eisenkà¶lbl, pour les cours qu’ils nous ont dispensé pendant toute l’année au club de mathématiques discrètes à  Lyon, et qui nous ont été d’une très grande utilité pour la sélection puis l’épreuve ;

A l’association Animath et à  son président Martin Andler pour leur soutien dans la préparation de l’équipe française à  l’Olympiade Internationale ;

A tous les volontaires qui ont animé les cours de Grésillon (et rédigé son polycopié), les stages de l’OFM, et ont corrigé nos copies de tests et d’envois ;

Des nouvelles du stage junior de Cachan

Mardi 22 octobre :

Tous les élèves sont bien arrivés dans la matinée, accueillis par François, Margaret et Matthieu. Ils ont découvert leurs chambres (chambres de trois ou quatre) puis des exercices d’échauffement les attendaient. L’après-midi a eu lieu le premier test, qui sert à  évaluer le niveau des élèves et les répartir en deux groupes. L’énoncé est disponible ici .

Le soir, après le dîner, les élèves étaient réunis pour une présentation d’Animath et de ses différentes activités. Ils ont en particulier découvert, pour ceux qui ne le connaissaient pas encore, ce que sont les olympiades (l’OFM, les IMO, les BMO et JMBO, les EGMO , compétitions auxquelles ils pourront participer dans les prochaines années), mais également d’autres types de compétitions, en particulier le TFJM et l’ITYM. Ils ont également été informés de l’existence de différents clubs de maths et cycles de conférences.

Enfin, les élèves sont allés se coucher afin d’être en forme le lendemain pour leur première journée de cours. Quant aux animatheurs, ils travaillent déjà  à  l’édition du poly .


Les élèves commencent à  résoudre des exercices dès leur arrivée

Puis c’est l’heure du test …

Mercredi 23 octobre :

Premier jour de cours. Au programme aujourd’hui : de la combinatoire. Stratégies de base pour les débutants, dénombrement pour les avancés. Les élèves sont très studieux et heureux de découvrir de nouveaux concepts mathématiques. Tout se déroule dans une très bonne ambiance, surtout lors des pauses goà»ter très appréciées.


Le groupe débutant


Le groupe avancé


Le fameux goà»ter

Jeudi 24 octobre

Les cours continuent… le matin, suite de la combinatoire, l’après-midi, début de la géométrie. En outre, les animateurs travaillent intensément au polycopié qui doit être prêt avant le départ des élèves. Et n’oublions pas le trombinoscope ! qu’on a finalement réussi à  faire dans la journée… ainsi que la photo de groupe.

Le soir, Martin Andler, président d’Animath, est venu nous rendre une petite visite, pendant la conférence de David Zmiaikou.

La conférence de David

La traditionnelle photo de groupe

Vendredi 15 octobre

Les élèves ont bien profit de leurs derniers cours de géométrie. Puis la soirée à  été consacrée à  des révisions en vue du test de demain. Le polycopié a déjà  été imprimé, il sera remis aux stagiaires avant leur départ.

Samedi 16 octobre

Le stage olympique junior de toussaint vient de s’achever, les 46 participants sont repartis, chacun (sauf un) avec son polycopié de 89 pages, qui contient presque l’intégralité de ce qui a été fait pendant ces cinq jours de stage. Presque, car le polycopié a été terminé dans la précipitation, l’imprimeur ne travaillant pas ce samedi, et il manque par exemple le test final, qui n’était pas encore définitivement élaboré lors de la remise du polycopié à  l’imprimeur. Mais les énoncés et corrigés de ce test final sont maintenant disponibles ici : test final débutants (énoncés seuls ), et test final avancés : énoncés et solutions . Toutes nos excuses pour ce contretemps : le polycopié sera relu et complété dans les prochaines semaines pour sa version définitive, consultable sur notre site internet.

Des nouvelles du stage de Montpellier 2013

Lundi 19 Aoà»t

Tous les stagiaires sont bien arrivés : 13 en voiture, 46 en train (tous ont été accueillis à  la gare, par 6 animateurs), on en attend encore 3 pour demain et après-demain. Après le déjeuner et une courte présentation du stage par François Lo Jacomo, ainsi que la remise de Tshirts, stylos Animath et DVD Dimensions / Chaos, ils se sont attaqués aux exercices de la muraille (il y en a 127 … mieux vaut commencer tà´t s’ils veulent tout résoudre, d’autant plus qu’il y a une glace à  gagner pour deux exercices résolus). Un par un, ils ont passé un entretien avec un animatheur pour déterminer leur niveau et les répartir en groupes. Après le diner, les élèves se sont regroupés dans la salle de réunion pour participer à  des activités ludiques et apprendre à  se connaître. Ce soir ils vont se coucher tà´t, car dès demain matin les cours commencent.


Les élèves viendront-ils à  bout de la muraille ?

Mardi 20 Aoà»t

Aujourd’hui : début des cours. Au programme, logique et stratégies de base pour les débutants, géométrie pour les intermédiaires, arithmétique pour les plus avancés. Pendant les pauses, certains résolvent des exercices, d’autres préfèrent jouer aux cartes. Le soir, ils ont assisté à  un exposé sur l’application de l’arithmétique à  la cryptographie asymétrique.

Mercredi 21 Aoà»t

Deuxième journée de cours. Ce matin, séances de travaux dirigés, applications du cour de la veille. Certains élèves sont tellement passionnés par la résolution des exercices de la muraille, qu’ils en oublient de venir en cours ou d’aller manger… En classe, on discute théorème de Menelaà¼s et lemme chinois, mais on étudie également la reproduction des caméléons ou les problèmes capillaires des parisiens. Désormais tous les élèves se connaissent (les longues parties de mao, de loup garou ou de balle au prisonnier aidant). Quant aux animatheurs, ils s’organisent des “trombiquizz” pour retenir rapidement tous les prénoms. Cela commence à  payer.

Ce soir, la soirée est consacrée à  la présentation du Tournoi Français des Jeunes Mathématiciennes et Mathématiciens , et son extension internationale, l’International Tournament of Young Mathematiciens. Après une courte présentation des modalités du tournoi, les membres de l’équipe française de l’an dernier (qui ont brillamment remporté la première place du tournoi international, voir ici ) ont présenté aux autres stagiaires le problème de géométrie qu’ils avaient présenté en finale du tournoi.

La salle des profs

Groupe A

Groupe B

Groupe C

Groupe D

Les légendaires parties de cartes

Jeudi 22 aoà»t 2013

Aujourd’hui, les débutants lycéens comme collégiens ont découvert l’algèbre, les intermédiaires ont pu approfondir leur connaissance des polynà´mes et les avancés ont eu droit à  cinq heures de cours de géométrie projective : ce sont les élèves qui ont insisté pour avoir deux heures supplémentaires, et encore, qui sait combien de temps le cours aurait pu durer s’ils n’avaient été contraints d’aller manger ! à€ ce propos, aucun retardataire en cours ou à  la cantine n’a été recensé aujourd’hui : les attaques contre la muraille faiblissent, les élèves devant réviser leurs cours et digérer les nouvelles connaissances (premier test prévu demain !) ainsi que leurs glaces dà»ment méritées.

Le repas des animatheurs

Et celui des élèves

Les parties de loup-garou

Vendredi 23 aoà»t 2013

Test et excursion : la journée a été forte en émotions et en actions !
Les débutants et les intermédiaires ont aujourd’hui planché pendant 3h sur les tests concoctés minutieusement par leurs animatheurs préférés. Les avancés, quant à  eux, ont eu le bonheur de pouvoir suer sang et eau pendant une heure de plus ! Bien que certains aient réussi à  venir à  bout de leurs exercices avant la fin du temps imparti…

L’après-midi a été consacrée à  la visite de l’hà´tel de ville de Montpellier et au quartier Jean Coeur, fleurons d’un urbanisme écoresponsable. La visite guidée a duré 2h heures par groupes de vingt élèves et nous avons pu découvrir les beaux panoramas sur le Lez (une rivière) depuis la terrasse de l’hà´tel de ville, la salle du conseil municipal et son ambiance bleutée, ainsi que les plafonds décorés d’archives municipales, de photos extraites de films muets ou encore de feux d’artifice. Après quoi tout le monde s’est rassemblé à  la terrasse d’un glacier. Grà¢ce à  notre foule de gourmands, nous avons eu chacun droit à  une boule gratuite : ce n’est pas ce soir que la muraille tombera !

La nouvelle mairie de Montpellier, construite par Jean Nouvel

La visite des environs



Rafraichissement dans une fontaine sèche

Fin de la visite : arrêt chez le glacier (qui a fait son chiffre d’affaire du mois)



Samedi 24 aoà»t 2013

Ce matin : photo de groupe ! Voir en haut de cette page ou ici . Tout le monde essaye de faire bonne figure pour la couv’ du poly. Au pire on utilisera Photoshop pour effacer les cernes de certains. Puis comme tous les jours les élèves ont rejoint leurs salles pour leurs séances de cours et TD. Le programme a permuté : en ce moment, géométrie pour les débutants, arithmétique pour les intermédiaires, combinatoire pour les avancés. Les petits effectifs (entre 10 et 20 élèves par groupe) et le nombre important d’encadrants (souvent deux par classe pour les TDs) permettent un enseignement très personnalisé et des progrès rapides. Tous les stagiaires connaissent désormais le principe des tiroirs, le théorème d’Al Kashi, la factorisation de Sophie Germain et les bases de l’arithmétique modulaire.

Le soir les élèves ont assisté à  une présentation des compétitions olympiques, auxquelles certains participeront. La France participe à  quatre compétitions olympiques internationales :

  1. Les Olympiades Internationales de Mathématiques (IMO)
  2. Les Olympiades Balkaniques de Mathématiques (BMO)
  3. Les Olympiades Balkaniques de Mathématiques Junior (JBMO)
  4. Les Olympades Européennes de Mathématiques pour Filles (EGMO)

Certains élèves et encadrants ont donc fait partager leur expérience d’anciens participants ainsi que des chefs de délégations (ou adjoints). Une présentation vidéo des JBMO à  Antalia (Turquie) les a particulièrement enthousiasmé. Les prochains pays organisateurs des IMO étant l’Afrique du Sud, la Thailand, Hong Kong et le Brésil, il y a de beaux voyages en perspective. Les élèves ont également été informés de l’existence de clubs de mathématiques qui se réunissent toutes les semaines pour s’entrainer aux diverses compétitions internationales à  Lyon , Orsay (pour l’ile de France, bientà´t relocalisé à  Paris) et Strasbourg . Pour les premières et terminales, il existe également une école d’été internationale qui a lieu tous les ans en France ou en Allemagne, MOMISSS . Bref, il existe de nombreuses façons de continuer les maths après le stage, sans compter tous les cours et polys disponibles sur notre site.

Dimanche 25 aoà»t 2013

Au stage de Montpellier, on bosse même le dimanche. Aujourd’hui, séances de cours habituelle. Une semaine après le début du stage, les élèves continuent à  ignorer la consigne principale de leurs profs de géométrie, qui stipule que tout problème commence par tracer une GRANDE figure propre à  la règle et au compas. Cette nouvelle génération se sent-elle concernée par les défis environnementaux au point de vouloir économiser le moindre morceau de papier, ou a-t-elle tout simplement la flemme comme les générations précédentes ? Toujours est-il qu’en matière de recyclage, le groupe A est à  la pointe puis qu’ils intègrent leurs bouteilles vides à  une oeuvre d’art éco-responsable.


La contribution du groupe A à  l’art contemporain

Du cà´té des encadrants, la longue et laborieuse épreuve que constitue l’écriture du polycopié (document d’environ 300 pages remis aux élèves à  la fin qui contient tous les cours et exercices) avance assez sereinement.


Ambiance studieuse en salle des profs

Enfin, ce dimanche soir, les élèves ont assisté à  un exposé sur la théorie des jeux combinatoire.


Groupe A


Groupe B


Groupe C


Groupe D

Lundi 26 aoà»t 2013

Aujourd’hui, le rythme mathématique s’accélère. Alors que les
débutants lycéens et collégiens ont eu l’immense joie de parfaire leur
connaissance du doux monde de l’arithmétique entrevu hier (au point
d’y passer 5 heures cet après-midi, pour quelques irréductibles du
groupe B), les intermédiaires se sont lancés à  l’assaut des équations
fonctionnelles, tandis que leurs camarades avancés ont décidé d’Å“uvrer
pour le bien commun en s’attaquant au douloureux sujet des inégalités.

Du reste, la soirée a continué doucement en vue du test de demain :
alors que les élèves révisaient en potassant leurs cours ou en jouant
au loup-garou et à  la game-boy, les animatheurs ont rivalisé
d’imagination pour servir à  leurs jeunes ouailles des problèmes qui
leur plairont, espérons-le. Le tout sans oublier de remplir le
polycopié du stage, avec les résumés de leurs cours aussi bien qu’avec
les multiples solutions que les élèves ont proposées pour résoudre les
problèmes de la muraille (43 sur les 127 exercices).

Mardi 27 aoà»t 2013

L’avenir appartient à  ceux qui se lèvent tà´t ! C’est en tentant de se
convaincre de cet aphorisme que se sont revéillés, en cette belle
matinée de mardi, les élèves du groupe avancé : dès 8 h 30 les
attendaient quatre heures de délices mathématiques ! Inspirés par un
tel exemple, les élèves des autres groupes les ont imités dès 9 h,
mais l’appétit et les suppliques de leurs encadrant les ont poussé à 
cesser d’écrire dès midi, soit 30 minutes avant leurs chanceux
camarades. Et force fut de constater que, si les exercices
d’arithmétique sont toujours parmi les plus beaux, ils peuvent
également être des plus infaisables ; les élèves intermédiaires en
sont dorénavant convaincus !

Dans l’après-midi a eu lieu une visite de la vieille ville, centrée
autour de la faculté de médecine (un immense et magnifique bà¢timent),
d’hà´tels particuliers et des bains juifs. Globalement, on aura pu
retenir de cette visite par petits groupes que certaines bà¢tisses
montpelliéraines sont aussi élégantes que les spécimens difformes
exposés dans la galerie d’anatomie étaient laids. Et, bien sà»r, qu’il
faisait bon décompresser, se balader un peu en ville et discuter après
les moments d’intense concentration de ce matin.


Le groupe, assis sur les marches en face de la faculté de Médecine


à€ l’intérieur de la galerie des horreurs… pardon, d’anatomie


Dans la cour d’un hà´tel particulier

Enfin, ce soir, après avoir dà»ment corrigé les exercices de la
matinée, encadrants et élèves sont partis profiter d’une soirée bien
méritée, la plupart décidant soit de participer à  une LAN-party
improvisée, soit de regarder un film d’anthologie (Les Lascars, du
premier choix !) dans la salle de conférences, et ce malgré la sono
défaillante des lieux. à€ demain ! …

Mercredi 28 aoà»t 2013

Ce matin, un cours a été légèrement perturbé par un coup de téléphone de France 3 qui souhaitait nous rendre visite dans l’après-midi. Ils sont passé vers 14 h 15, pendant une heure et demie, je (François) leur ai présenté le stage et la préparation olympique en général, ils ont visité deux cours, interviewé trois élèves et trois enseignants, et nous ont informé que le reportage passerait ce soir à  19 h, sur le journal régional Languedoc-Roussillon. Il se peut qu’il soit repris par le journal national, mais nous n’en savons encore rien. En tout cas, il sera possible de le voir en podcast sur le site de France 3 pendant une semaine. Nous essaierons de le faire voir aux stagiaires. Signalons à  ce propos qu’un journal local, la Gazette de Montpellier, passera un petit article sur le stage dans son édition de demain jeudi 29 aoà»t. Nos efforts pour communiquer aux médias l’existence du stage ont porté leurs fruits !

interview d’Igor Kortchemski par France 3

Jeudi 29 aoà»t 2013

C’est le départ ! Déjà  six élèves ont été conduits à  la gare, les autres groupes partent du lycée, tous accompagnés d’un animateur, à  11h 00 (8 élèves), 12h 10 (6 élèves), 13h 30 (24 élèves), 14h 00 (7 élèves), 15h 15 (2 élèves) et neuf élèves partent en voiture, entre 11h 00 et 13h 30.

Le reportage sur France 3 pais Catala (Languedoc Roussillon) est bien passé. Il dure 2 minutes, à  partir de 10’30” environ, et n’utilise donc que très peu du matériel qu’ils ont filmé, mais rend bien l’essentiel du stage. Beaucoup d’élèves l’ont vu en salle de projection : vous pouvez encore le visionner pendant une semaine sur le site de France 3, mais il est difficile à  trouver. Il a déjà  été copié sur youtube, ici .

Enfin, l’hebdomadaire “la Gazette de Montpellier” (du 29 aoà»t au 4 septembre) a publié en p. 14, parmi les “Rapidos”, le petit texte que voici :

UN STAGE POUR LES CRACKS DES MATHS

Depuis le 19 aoà»t, l’ambiance est studieuse et le neurones en ébullition à  l’internat d’excellence de Montpellier. Soixante-deux passionnés de mathématiques de 13 à  17 ans, triés sur le volet, sont réunis pour parler algèbre, géométrie et combinatoire pendant dix jours, sous l’Å“il attentif de jeunes chercheurs bénévoles. “Ce stage permet de repérer les bons élèves qui seront sélectionnés pour l’Olympiade internationale de mathématiques, l’année prochaine, en Afrique du Sud”, indique François Lojacomo, de l’association Animaths, qui organise le stage. Six heureux élus auront la lourde tà¢che de redorer le blason de la France qui a péniblement terminé 21e l’année dernière, dans un palmarès dominé par la Chine, la Corée du Sud et les Etats-Unis.

Voici la coupure de presse correspondante.

Ajoutons pour finir que trois élèves ont dà» quitter le stage quelques heures avant la fin pour participer à  la finale internationale du Championnat de la Fédération Française des Jeux Mathématiques : Félix Breton, Lucie Wang et Olivier Garçonnet. A cette finale, ils ont été respectivement premier, seconde et troisième français de leur catégorie C2, et Félix était même premier toutes nations confondues. Seuls sept autres candidats (pour la plupart adultes) d’autres catégories avaient un score meilleur que lui, mais avec plus d’exercices permettant d’obtenir plus de points. Toutes nos félicitations ! Voir ici les résultats complets de cette finale.

Le stage olympique de Montpellier 2014 au jour le jour

Mercredi 27 aoà»t

Et c’est déjà  le dernier jour de cours ! Le temps passe très vite… Aujourd’hui, des cours d’ouverture vers des sujets variés : théorie des graphes et combinatoire bijective pour le groupe A (débutants), convergence de suites réelles et exercices de combinatoire pour le groupe B, dénombrabilité, calculabilité et complexité pour le groupe C, analyse complexe et théorème de Cauchy Lipschitz pour le groupe D (avancés).

L’article du Midi Llibre est paru hier mardi. Ce mercredi après-midi, quelques élèves repartent avant les autres, pour participer à  la finale du championnat de la Fédération Française des Jeux Mathématiques. Et ce soir, soirée libre, après une brève conférence d’un élève sur la Muraille : 30 exercices résolus durant la semaine, les autres seront repris avec une étoile l’an prochain. C’est peu, mais il est vrai que la distribution des glaces promises a été tardive. Quelques stagiaires regardent un film dans la grande salle. Puis commence une longue nuit, blanche pour certains. Demain matin, jeudi, les premiers départs sont à  5 h du matin ! Et le poly sera prêt à  temps même pour ceux qui partent très tà´t…

Mardi 26 aoà»t

C’est aujourd’hui qu’est paru dans le Midi Libre l’article sur le stage, mais nous avons oublié de l’acheter. Le temps passe si vite ! Le matin, test final. L’après-midi, ballades un peu moins improvisées que vendredi dernier, mais encore au lasergame, au bowling, et un footing jusqu’à  la plage (sans se baigner). Le test est corrigé le soir même comme prévu, mais un peu plus tard qu’habituellement car deux groupes sont rentrés à  19 h 50 de ballade, on leur avait gardé leur repas. Et on s’affaire pour terminer le polycopié, qui ne sera pas prêt dans la soirée, mais seulement à  la fin d’une longue nuit de travail… Espérons que l’imprimeur aura le temps de le photocopier : c’est un polycopié encore plus gros que l’an passé !

Le polycopié d’il y a deux ans : celui de cette année sera presque deux fois plus épais !

Lundi 25 aoà»t
Aujourd’hui, dernières séances de cours «Â normaux  »Â : test demain (il y a des jours comme ça…), et cours de découverte après-demain. Le groupe D, sans doute par nostalgie du dernier cours d’inégalité, s’offre généreusement 1h30 de bonus. Les groupes A,B et C quittent avec moins de regrets l’arithmétique et les équations fonctionnelles. En cette journée caniculaire (il y a des jours…), la première distribution de glaces pour les résolveurs de la muraille a eu lieu lors de la fin des cours – avec un retard inférieur à  5 jours, relançant brièvement la flamme pour celle-ci, mais on fait difficilement tomber un mur en allumant un feu de paille.

La soirée était dédiée à  une pseudo-conférence très attendue sur les espaces pseudo-eulériens antidifférentiables au sens des cohomologies matricielles de Burnside-Smirnov-Fontanelli. Un exposé fantoche pour fêter en réalité l’anniversaire de Pierre-Alexandre et s’offrir un bon goà»ter entre matheux : exposé-bidon dont personne n’a cure suivi d’une petite goinfrerie, la base de la formation de tout(e) bon(ne) mathématicien(ne) !! L’heureux élu a reçu un fantastique DVD Dimensions. Le stage risque de ne plus connaître d’élève de 10 ans avant de longues années…
Pour éliminer les calories des glaces et des gà¢teaux, une petite balle au prisonnier était la bienvenue. Quelques autres ont tenté de vagues révisions – à  quoi bon ? Avant d’aller se coucher tandis que les vaillants animatheurs (animatheux… animateurs… au choix) se préparent à  une super soirée : la nuit du polycopié ! Tout doit partir demain matin chez l’imprimeur. La nuit va être longue …

Dimanche 24 aoà»t
La journée a commencé tà´t ce matin pour certains qui sont partis faire un footing avec Jean-François avant le petit déjeuner. Rien de tel pour se préparer mentalement à  trois heures sur la géométrie, l’arithmétique, ou la combinatoire (groupes A&B, C et D respectivement). L’après-midi a été tout aussi studieux, et le soir une conférence présentait le TFJM et l’ITYM lors de laquelle certains anciens participants ont présenté un problème. La vidéo du TFJM . La muraille résiste toujours et les glaces se font attendre …

Samedi 23 aoà»t

Reprise des cours aujourd’hui. Les débutants ont fait de la géométrie à  cÅ“ur-joie, l’arithmétique a égayé le groupe intermédiaire, tandis que le groupe D s’est allègrement consacré à  la géométrie combinatoire et à  la théorie des graphes.
En soirée s’est déroulée la présentation des différentes compétitions olympiques, à  savoir IMO, EGMO, JBMO, BlablaMO, etc. (Olympiades Internationales, Olympiades Européennes Féminines et Olympiades Balkaniques Junior respectivement), avec une petite vidéo sympa des EGMO. L’auditoire s’est singulièrement dépeuplé lorsque les élèves ayant déjà  participé sont venus témoigner. Ils n’étaient heureusement pas trop bavards, et ont ainsi sagement évité que la conférence ne se prolonge bien tard dans la nuit, puisqu’on se lève tà´t demain ! Eh oui, le dimanche est consacré à  une activité ludique qui plaît à  tout le monde : faire des maths !

tard dans la nuit, les animateurs travaillent encore…

Vendredi 22 aoà»t

L’heure fatidique approche. Les gestes se crispent, les regards se tendent. A trois minutes du premier test, les élèves font tout leur possible pour échapper à  la panique, au contraire des animatheurs, dont le calme est impérial (surtout concernant ceux qui profitent d’une grasse matinée que suivront quelques heures oisives, allez donc savoir pourquoi on organise une telle épreuve).
Finalement, tout le monde a survécu aux trois heures d’épreuves (le groupe D en a eu quatre, traitement de faveur ?). Eh oui, on peut trouver du plaisir mathématique à  plancher des heures… Il y avait à  chaque fois quatre exercices sur sept points, permettant de se tester sur les connaissances de début de stage, ainsi que sur le débusquage d’erreurs d’énoncé glissées par de vicieux animatheurs.
Tradition oblige, l’après-midi fut consacré à  une sortie culturelle bien méritée, même si aucune excursion ou visite guidée n’avait été organisée (pourquoi refuser un service bon marché qui avait fait l’unanimité l’an passé ?). Certains ont pu visiter un chef-d’Å“uvre de l’architecture locale, à  savoir la piscine Antigone, tandis que le réputé Odysseum remporta un vif succès, particulièrement pour son Lasergame. D’autres encore ont opté plus pragmatiquement pour un bowling, suivi d’une bonne glace. Pour couronner cette magnifique journée, la correction du test souleva l’enthousiasme de toutes et tous (le rendu des copies, moins ?…)

Jeudi 21 aoà»t

Troisième journée de cours aujourd’hui ! Les groupes A et B se plongent dans l’algèbre, tandis que le groupe C mange des polynà´mes (les gloutons en ont eu d’ailleurs plus d’une heure de rab grà¢ce à  leurs chers professeurs), et le groupe D quant à  lui fait une promenade géométrique.
Les sirènes de cet alléchant programme charment une journaliste du Midi Libre, qui vient interviewer cinq élèves choisis au hasard (les quatre médaillés olympiques et l’élève de sixième) ainsi que François, Margaret, et d’autres… sur les Olympiades, Animath, le stage, etc. Nous serons informés ultérieurement de la parution du reportage. En attendant (impatiemment) cette échéance, nous remercions chaleureusement l’élève belge qui a déclaré vouloir «Â faire [ses] études en France parce qu’elles sont meilleures qu’en Belgique  ».
Ce soir, il n’y a malheureusement aucune conférence passionnante et emballante, mais une longue et stressante veillée de révisions pour le Premier Test. La peur s’abat sur l’internat, les mines rebel… insouciantes disparaissent avec les jeux de cartes, les regards inquiets et cahiers de cours bardés d’équations se propagent…Ou pas. Une soirée libre fait du bien à  tout le monde.
La muraille en a quand même (égoà¯stement) bien profité pour farouchement résister, ne perdant que trois exercices aujourd’hui. L’enthousiasme des premiers jours semble s’être dispersé (ou plutà´t reporté sur les cart… les cours).
Les élèves se connaissent déjà  bien : beaucoup d’élèves ne portent déjà  plus leurs badges. Pire : certains portent le badge d’un autre !

Le petit déjeuner,

La bibliothèque. Mieux placée que d’habitude, dans la salle de la muraille, elle est davantage consultée.

Mercredi 20 aoà»t

Second jour de cours, et, l’après-midi, début de la seconde période pour les groupes A et D, qui abordent respectivement l’algèbre et la géométrie. De nouveaux animateurs arrivent. Les bouteilles d’eau se font attendre mais la chaleur est supportable. Mardi soir, la conférence d’algèbre linéaire de Nicolas était suivie d’une réunion de tous les animateurs avec le président d’Animath, Martin Andler. Ce soir, après la photo de groupe, la conférence de Thomas sur la probabilité qu’un nom de famille disparaisse a eu lieu avant le dîner.

Mardi 19 aoà»t

La muraille d’exercices commence à  tomber, les élèves ont dix jours pour résoudre le maximum de quelque cent trente exercices affichés. Et les cours commencent : répartis en quatre groupes assez équilibrés, A (15 élèves), B (25), C (21) et D (19), les stagiaires travaillent les stratégies de base, la logique, la géométrie et l’arithmétique. De nouveaux animateurs sont arrivés : préparation des cours, rédaction du polycopié, ravitaillement (boissons, fournitures…) laissent juste le temps de rédiger quelques lignes de rapport et prendre quelques photos…

la fameuse muraille d’exercices

le groupe A étudie la récurrence

et le groupe D, les équations diophantiennes

Lundi 18 aoà»t

Aujourd’hui, premier jour du stage olympique de Montpellier. Tous les élèves sont bien arrivés, quelques uns plus tard que prévu. Presque tous ont été accueillis à  la gare, et bon nombre ont été contactés déjà  dans le train, par un animateur qui prenait le même train qu’eux et avait la liste de leurs numéros de téléphone.

Après déjeuner, une brève introduction au stage, puis un questionnaire à  remplir : on demande aux élèves ce qu’ils savent afin de les répartir en quatre groupes de niveaux, A, B, C, D. Après le dîner, avec une rapidité et une efficacité remarquables, on photographie tous les élèves et animateurs présents pour le fameux trombinoscope qui sera inclus dans le polycopié. Puis le président d’Animath, Martin Andler, remet la coupe Animath aux 9 élèves ayant obtenu le meilleur score dans leur catégorie. Il poursuit la soirée par une conférence sur les médailles Fields.

C’est demain mardi que les cours commencent.

Le stage de Cachan 2014 au jour le jour

Jeudi 23 Octobre

Tout se passe bien malgré de petits contretemps (la porte du réfectoire fermée à  clef à  l’heure du petit déjeuner, le retard d’un enseignant). Pour ce dernier jour de combinatoire, les débutants ont étudié la récurrence, avec Félix Lequen et Thomas Budzinski, pendant que les avancés voyaient le principe des tiroirs et les jeux et stratégies, avec Margaret Bilu et Pierre Bornsztein. Le soir, soirée libre : ce n’est qu’à  minuit que j’ai dit aux élèves encore debout de se coucher. Car demain, ils auront trois heures de test le matin, de 9 h à  12 h, corrigé en début d’après-midi. Puis, ils partiront vers 16 h, avec le polycopié du stage. Six d’entre eux seront raccompagnés jusqu’à  la gare de Lyon.

La bibliothèque Animath a été davantage consultée que d’habitude.

Le dîner au réfectoire.

Mercredi 22 Octobre

Trois intervenants pour ce second jour de cours : Jean-Louis Tu, Vincent Jugé et François Lo Jacomo. Le matin, géométrie, théorème de l’angle inscrit et, pour les avancés, exercices tirés de l’Olympiade Balkanique Junior, la compétition à  laquelle certains d’entre eux seront candidats. L’après-midi, combinatoire : principe des tiroirs et problèmes de pavage pour les débutants, dénombrement (double comptage) pour les avancés.

Un groupe d’élèves tente de paver un triangle avec des sphinx.

Le soir, une petite conférence de François Lo Jacomo sur les nombres irrationnels, en particulier racine carrée de 2. Quelques avions en papier pendant la conférence, un peu de bruit dans les chambres, à  23 h 42 notamment, mais pas de vrai problème.

Mardi 21 Octobre

Premier jour de cours : les élèves prennent connaissance du groupe dans lequel ils sont, puis géométrie pour tout le monde. Chasse aux angles, rotations… Le matin avec François Lo Jacomo et Jean-François Martin, l’après-midi avec Guillaume Conchon-Kerjan et Thomas Budzinski. La bibliothèque est placée dans la salle du goà»ter, et bon nombre d’élèves la remarquent et la consultent. Le soir, une rapide présentation d’Animath et des Olympiades Internationales. Et à  l’heure de se mettre au lit, la tournée des chambres, qui a duré un peu plus longtemps que la veille.

Le groupe des avancés, avec Thomas Budzinski

Le groupe des débutants, avec Guillaume Conchon-Kerjan

L’heure du goà»ter…

Lundi 20 Octobre

Quelques soucis de connexion internet ce lundi, mais finalement tout est rentré dans l’ordre.

Tous les stagiaires sont bien arrivés. En métro ou en voiture, entre 9 h et 12 h, accueillis par François Lo Jacomo. Certains sont partis de chez eux en voiture à  4 h ou 5 h du matin, de Grenoble ou Valence. D’autres sont venus par le train, six d’entre eux ont été accueillis Gare de Lyon par Félix Lequen. Dès leur arrivée, quelques exercices d’échauffement les attendaient. Puis, à  midi, inauguration du stage, et tout de suite après le repas, le test initial qui aide à  les répartir en deux groupes (débutants et avancés). Finalement 13 élèves sont dans le groupe avancé et 18 dans le groupe débutant. Après le dîner, correction du test.

Dès l’arrivée, quelques exercices d’échauffement…

Comme l’an dernier, les horaires sont : 8 h, petit déjeuner, 9 h à  12 h 30 cours avec une pause au milieu, 12 h 30 déjeuner, 14 h à  17 h 30 cours avec une pause goà»ter au milieu (le goà»ter était plus copieux que l’an passé, néanmoins ce lundi presque tout a été consommé), 19 h dîner. Coucher au plus tard à  23 h : de 23 h à  23 h 15, François Lo Jacomo a fait le tour des chambres pour faire accélérer les retardataires, mais globalement les horaires étaient respectés. Mardi matin, à  8 h, nouvelle inspection des chambres, deux élèves ne s’étaient pas réveillés.

Voici la liste des stagiaires :

Prénom NOM classe département
Vincent BAIZEAU 4 25
Xavier BANOS 3 71
Pierre-Alexandre BAZIN 3 75
Maxime BENRUBI 3 78
Kenzo BOUDIER 5 06
Vincent BRAUN 3 78
Justin CAHUZAC 5 78
Alexe௠CARMOY 2 76
Adrien CHAMUSSY 4 38
Tristan DESPLANCHES 3 78
Georges DUTHIL 3 60
Pierre-Marie ESMENJAUD 3 26
Thomas FUSELLIER 3 71
Linda GUTSCHE 2 38
Yakob KAHANE 2 75
Tom KALIS 3 38
Rémi LESBATS 2 75
Joséphine MATTATIA 4 75
Timoté MOREAUX 4 25
Hugo OLIVIER 3 50
Imène OUZINEB 2 78
Hugo PANCHAUD 2 75
Alexandre POLO 3 75
Romain POYET 4 69
Pierre PUZO 4 01
Juraj ROSINSKY 3 01
Long Van TRAN HA 2 75
Julien VERON 2 31
Léo WANG 3 38
Emilie YING 3 78
à¯lan ZYSMAN 4 38

Suivez les Olympiades Balkaniques 2012 au jour le jour!

Vous trouverez les photos illustratrices à  ce lien et une vidéo officielle ici.

BMO – Jour 0 (Jeudi 26 avril)

La première journée devait nous amener à  Antalya en Turquie, o๠se déroule la 29ème Olympiade Balkanique de Mathématiques. C’est souvent cette journée de départ qui est souvent parsemée d’embà»ches inattendues… Arthur, Louise, Matthieu, Sébastien, Victor et moi-même avions rendez-vous à  Paris afin de rejoindre l’aéroport d’Orly, o๠nous devions retrouver Séginus, venu depuis une contrée lontaine en avion la veille. Claude, grand leader de notre équipe, prenait un autre vol plus matinal (les différents leaders sont complètement séparés des autres participants jusqu’au jour de l’épreuve, car ils participent à  l’élaboration des sujets). Les différents réveils avaient visiblement bien fonctionné, et tout le monde s’est retrouvé au point de rendez-vous, en avance (le RER B nous a épargné pour cette fois-ci, gloire à  lui). Arrivés à  Orly sans soucis et quelques coinches plus tard, nous avons retrouvé Séginus, puis avons déposé avec succès les bagages. Nous avions un vol de Paris pour Istanbul, puis un vol d’Istanbul pour Anatalya, avec un temps de correspondance d’une heure trente. à€ l’enregistrement, nous avons reçus les cartes d’embarquement pour le premier vol, mais pas pour le deuxième: on nous a informé que ceux-là  devaient être imprimés à  Instanbul (louche, n’est-ce pas?).

Le premier vol est arrivé avec trente minutes de retard à  Istanbul (vive les embarquements par bus), ce qui ne nous laissait encore une heure pour attraper notre second vol. Nous avons d’abord dà» faire la queue pour imprimer les cartes d’embarquement du second vol. Après quelques minutes dans la queue intitulée “passagers en transit”, un agent de sécurité, après s’être informé de notre destination finale, nous a révelé qu’il ne fallait surtout pas rester dans cette queue car les passages des vols intérieurs devaient aller directement au contrà´le des passeports. Après une plutà´t longue file, nous voilà  sur la terre turque… sauf Séginus! En effet, de nationalité belge, les agents ont exigé qu’il présente un visa (ils n’ont rien voulu savoir des investigations poussées de Séginus sur la toile, montrant que les citoyens belges n’ont pas besoin de visa). Séginus a dà» rembrousser chemin et se rendre au stand “visa”. Quelques minutes d’incertitude plus tard, Séginus réapparaît triomphant, brandissant son visa, et on lui octrà´it le droit de fouler le sol turque. Il nous reste alors une demi-heure avant le décolage (l’embarquement venait juste de commencer). Nous suivons les flèches indiquant “vols intérieurs”, et débouchons sur une trèèès longue file d’attente pour passer les portiques de sécurité… En implorant pitié et pardon auprès d’un agent, nous réussissons à  nous insérer tant bien que mal au milieu de la marée humaine, qui avance heureusement plutà´t rapidement. à€ l’issue du passage des portiques, il nous reste vingt minutes avant le décolage, et les panneaux indiquent “last call”. Prenant nos sacs à  deux mains, nous engageons un sprint effrené à  travers l’aéroport (courir, tourner à  gauche, courir, descendre, courir, tourner à  gauche, courir au fond…), qui nous permet d’arriver à  temps! Ouf! Nous avons finalement attendu au sol quarante-cinq minutes dans l’avion pour qu’il puisse avoir l’autorisation de décoler (pour un vol d’une heure)…

L’étape générale cruciale de la première journée consiste à  récupérer tous les bagages. Tout le monde a parié que ce serait le bagage de Matthieu, qui était le bagage le plus petit, qui serait perdu (finalement c’est celui qui est arrivé en premier). à€ Antalya, nous trouvons deux différents tapis: un pour les bagages des passagers dont le vol était direct, et l’autre pour les passagers qui étaient en transit. Il va sans dire que ces derniers étaient quatre fois plus nombreux, mais que la longueur de leur tapis étaiet quatre fois plus petite… Tant bien que mal, nous extirpons nos bagages de la foule. Cependant, Louise remarque que la serrure de sa valise a été cassée, et ne s’ouvre plus! Nous nosu dirigeons donc au bureau des réclamations. Après déposition du dossier, on nous dit qu’on s’est trompé de porte (on s’était adressé à  la mauvaise compagnie aérienne…). Nous toquons donc à  cà´té, et répétons les opérations. Entre temps, en forçant un chouilli, nous réussissons à  ouvrir la serrure, ce qui rassure Louise. Nous sommes alors rejoints par Victor ainsi que notre guide Banu (étudiante en politique internationale), qui ne retrouve plus sa trousse (probablement oubliée dans un avion). Victor dépose à  son tour un dossier, et quand Banu explique les raisons de notre voyage, la personne (un peu blasée) prenant la déposition change d’un coup de physionomie et nous dit que c’est un honneur de nous rencontrer et qu’elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour retrouver la trousse de Victor!

Ayant tous nos bagages (une trousse exceptée), nous nous dirigeons vers les bus, sous les regards des équipes que nous avons fait attendre une demi-heure (au moins). L’endroit o๠nous allions était un mystère entier: même sur le groupe Facebook des BMO à  Antalya, les organisateurs gardaient le lieu secret! Nous arrivons finalement à  l’hà´tel (ou tout autre mot pouvant désigner un splendide complexe sur 300 000 m^2) vers 23h (sans avoir dîné):

S’ensuit une assez longue étape d’accueil avec des formulaires à  remplir, des passeports à  donner, des formulaires à  re-remplir, des passeports à  re-donner. Une fois que toutes les équipes venues par le même bus avaient leurs clés, nous nous dirigeons vers nos chambres. Auparavant, chaque personne a reçu un sac à  dos contenant une myriade de petits trésors (badge, brosse à  dent, dentifrice, clé USB, huile d’olive, stylos, blocs notes, t-shirts,…). Finalement, à  minuit et demie, nous dînons :)! Nous finissons pile au moment de la fermeture du restaurant, et partons vite nous coucher!

BMO – Jour 1 (Vendredi 27 avril)

La journée commence un petit-déjeuner fastueux (en goà»tant chaque met, on pourrait tenir une semaine), et la matinée est occupée par la cérémonie d’ouverture, qui se déroule dans une salle de bal d’un autre complexe. Les élèves, guides et deputy leaders s’installent en premier, puis arrivent les team leaders, qui s’assoient bien à  part: ils connaissent déjà  l’énoncé des épreuves (nous n’avons malheureusement pas réussi à  décripter les différents angles d’inclinaison de la main de Claude qui nous saluait). La cérémonie d’ouverture, assez courte et sans défilé des équipes, comportait quelques discours et plusieurs danses traditionnelles turques.

Nous rentrons vers midi à  notre hà´tel, et avec Banu (notre guide, je rappelle), nous donnons aux élèves quelques précisions techniques sur le déroulement de l’épreuve du lendemain. L’après-midi était laissée libre, et les élèves en ont profité pour d’abord faire des maths pour ensuite migrer vers la plage (batailles de coussins puis maths en hamacs en perspective), le tout sous surveillance de Banu: les guides ont reçu des instruction très strictes: avant l’épreuve, tous les élèves d’une équipe doivent rester groupés et accompagnés de leur guide.

Entre temps, nous avions appris que quelqu’un s’était cassé la jambe sur la plage, mais après enquête minitieuse, il ne s’agissait pas d’un participant à  l’olympiade. Le dîner ayant été assez long, les élèves sont rentrés tout de suite après dans leurs chambres afin de se reposer pour l’épreuve du lendemain.

BMO – Jour 2 (Samedi 28 avril)

La matinée de cette journée d’épreuve était minutieusement programmée: les élèves devaient être présents devant la salle d’examen (située juste à  cà´té de nos chambres !) à  8h15 précises. à€ 8h30 précises, les équipes commençaient à  entrer une par une; à  9h précises l’épreuve commençait, et à  13h30 précises elle se terminait. L’équipe française avait rendez-vous à  7h42 précises pour aller prendre un petit déjeuner bien copieux pour pouvoir surmontrer 4h30 d’effort cérébral intense. à€ 8h07 précises, le petit déjeuner était terminé, et avec Banu nous avons accompagné les élèves devant la salle d’examen. L’heure était à  la vérification de ce que les élèves allaient apporter dans l’enceinte sacrée de l’épreuve. D’abord les sacs ont été interdits, puis les effaceurs, puis les tippex et enfin les équerres. Après d’à¢pres négociations et des travaux pratiques démontrant que les effaceurs et tippex pouvaient être considérés comme du matériel d’écriture, ceux-ci ont été autorisés. En revanche, les équerres sont restées formellement interdites (bien qu’elles soient autorisées aux olympiades internationales). Au cas oà¹, je montre aux élèves comment construire une équerre artisanale (ce qui leur a peut-être servi, car l’exercice 1 nécessitait la construction de plusieurs droites perpendiculaires…). Manque de chance, à  8h30, c’est l’équipe française, occupée à  trier leurs affaires, qui a été appelée en premier et n’a pas pu se présenter à  temps. Finalement, nos élèves ont été autorisés à  entrer en dernier, vers 8h50.

De mon cà´té, je devais retrouver Claude à  9h pour la réunion du jury. Ce n’était en fait pas vraiment une réunion: pendant la première demi-heure, les élèves sont autorisés à  poser des questions par écrit au jury, qui leur répond le plus succintement possible après avoir convenu ensemble d’une réponse. Je file donc poser les sacs des élèves (qui n’ont pas eu le droit de les prendre avec eux, sà»rement à  juste titre car ils contenaient les cours de Bodo) dans ma chambre, et rejoins Claude dans la salle de réunion. Plusieurs élèves français, membres de l’équipe remplaçante, devaient plancher sur les mêmes sujets en France en étant surveillés. Claude me transmet donc le précieux fichier pdf contenant les énoncés, et je tente d’envoyer les sujets en France grà¢ce à  une piètre connexion internet, sans succès… Je sors donc de la salle et me dirige au nez vers l’émetteur wifi le plus proche. Dix minutes plus tard, je réussissais enfin à  envoyer le sujet en France, et rejoignais la salle du jury o๠arrivaient les questions des candidats (rien de particulièrement croustillant, si ce n’est plein de questions de type “Is 0 positive ?”, ou un candidat malicieux demandant “Faut-il démontrer l’inégalité de Schur ou de Muirhead?”), espérant tirer une indication sur l’inégalité à  utiliser en fonction de la réponse.

La session des questions étant terminée à  9h30, Claude part à  la conquête de sa chambre (sans succès, elle n’était pas prête), et de mon cà´té je cherche les solutions des exercices 1 et 4 (nous avions convenu avec Claude que je m’occupais de ces deux exercices-là , et que les exercices 2 et 3 lui étaient destinés). L’exercice 1 est un exercice assez facile de géométrie, o๠l’introduction (très naturelle) d’un point diamètralement opposé à  un autre suffit essentiellement pour résoudre l’exercice. L’exercice 2 est une inégalité qui n’a pas l’air trop méchante, l’exercice 3 le seul exercice de la liste courte en combinatoire, et l’exercice 4 un exercice très sympathique d’arithmétique/équation fonctionnelle. Environ trois quarts d’heure avant la fin de l’épreuve, les sujets apparaissent sur Mathlinks, et avec stupeur les gens se rendent comptent que l’exercice 4 des BMO avait été posé … le 25 avril aux olympiades américaines de mathématiques! Stupeur et étonnement, le mystère n’est pas encore résolu à  cette heure tardive (la seule certitude est que l’exo 4 a été posé par l’Arabie Saoudite)!

à€ 13h30 précises, Claude et moi acceuillons les bras ouverts nos élèves sortant de l’épreuve, qui ont l’air assez contents. Nous nous rendons dans ma chambre o๠étaient entreposés leurs sacs interdits d’épreuve et en profitons pour faire un debriefing.Arthur, Séginus et Victor disent avoir faits les exercices 1,2,3; Matthieu et Louise les exercices 1 et 3, et Sébastien les exercices 2 et 3 (il n’avait pas pensé à  introduire le fameux point diamétralement opposé). Les élèves sont finalement soulagés d’être en vacances 🙂 et nous partons déjeuner tous ensemble.

Les élèves, excepté Sébastien, ont décidé de profiter des nombreuses piscines et toboggans du complexe après un repos consacré à  la digestion, pendant que Claude, Sébastien et moi, ferus de planche à  voile, partons vers le petit centre de voile du complexe. Après avoir marchandé en russe avec le grand chef véliplanchiste (étonnamment, presque tout le personnel parle mieux russe qu’anglais), j’apprends que les grandes voiles sont en réparation: il en reste une moyenne et des plus petites. Claude décide alors de faire du cataraman avec le grand chef véliplanchiste (qui visiblement était un grand chef du catamaran également), tandis que Sébastien et moi sont tentés par la planche à  voile.

Une ellipse temporelle plus tard, il est 18h30 lorsque nous revenons avec l’hà´tel, et nous apprenons (avec un petit soulagement) que les photocopies des solutions des élèves ne sont pas encore prêtes. Après avoir essayé de glaner des informations sur le fameux exercice 4 sans succès, nous retrouvons les élèves pour le dîner (fastueux, comme d’habitude).

Après le dîner, Claude et moi récupérons enfin les copies des élèves (et le très important “marking scheme”, le sacro-saint barême scrupuleusement respecté par les coordinateurs avec qui nous allons négocier – marchander – les points pour chaque exercice). Je commence de mon cà´té par regarder ce qu’à  donné l’exercice 4, pensant que cela irait vite. Grave erreur stratégique! Bien que personne n’ait trouvé de solution complète, plusieurs pistes intéressantes sont explorées, certaines hors-barême. Cela demande donc pas mal de travail pour voir ce qui peut-être modifié pour rentrer dans une solution officielle ou bien donner une nouvelle solution hors-barême. Il sera peut-être possible de grapiller quelques points sur cet exercice, ce qui sera sà»rement utile dans la course aux médailles. Je décide de laisser l’exercice 1 de géométrie pour demain (en appréhendant un peu en apprenant que le deputy leader anglais a passé 4 heures sur les copies de ses élèves pour l’exo de géométrie), et je pars goà»ter entre autres l’incontournable café turc et discuter avec les différents guides.

BMO – Jour 3 (Dimanche 29 avril)

Conseil du jour: éviter le café turc à  23h le soir… Ma journée, ou plutà´t nuit, commence ainsi par une légère insomnie. J’en profite pour jeter un oeil sur les exercices de géométrie, pensant qu’un peu de lecture favoriserait le sommeil. Grave erreur stratégique! Je constate que deux élèves ont tracé des figures à  la main et ont essayé de les exploiter en travaillant dessus. L’un d’eux a fait une figure propre au moment de rédiger (ainsi qu’une solution juste), mais le deuxième n’a fait que des figures à  la main! La première de ses figures ne fait même pas apparaître le point D défini par l’énoncé, si ce n’est par une flèche pointant vers le point d’intersection hypothétique:

L’élève en question réussit alors l’exploit ineffable de tracer une droite passant par D sans connaître la position exacte de D. Et c’est là  que le drame arrive: l’élève fait passer cette droite par le centre O du cercle, alors qu’en vérité cette droite n’a aucune envie ni raison de passer par O. Cette hypothèse additionnelle rajoute une symétrie au problème qui permet à  l’élève de conclure plus ou moins trivialement… En revanche, la copie de Sébastien (qui nous avait dit ne pas avoir résolu l’exercice) est intéressante: Sébastien calcule tous les angles de la figure, et il apparaît clairement que deux angles cruciaux sont égaux (ce qui permetait de conclure l’exercice en une ligne); on verra ce que cela donne à  la coordination.

Le lendemain matin (le matin du dimanche 29 avril si vous suivez bien) avant le petit-déjeuner, je retrouve les élèves et leur fait plusieurs remarques:

 on ne fait pas des figures de géométrie à  la main !!!!!!!!!!!!!!! J’ai été vraiment surpris par leur réaction assez partagée: ”même au brouillon ????” (ben oui, surtout au brouillon, sinon on ne voit rien …).

 c’est bien d’avoir clairement séparé la rédaction définitive des brouillons et d’avoir clairement expliqué (pour la plupart) les pistes explorées lors d’une solution inaboutie.

En allant vers le petit-déjeuner, je croise Claude, qui est est beaucoup moins satisfait (c’est un euphémisme) par la rédaction de l’exercice de combinatoire. Nous retrouvons alors les élèves, à  qui Claude dit tout le bien qu’il pense de leur rédaction (“Vous allez vous faire massacrer en maths-sup!”, le reste est censuré).

Le corps de la journée a été dédié à  différentes visites en groupe: d’abord la cité antique de Pergé, puis la cascade de Kursunlu (ce qui a fait beaucoup de bien après la première sous un soleil de plomb):

et enfin la vieille ville d’Antalya (les élèves ont préféré rester tranquillement jouer à  l’ombre, alors que Claude, Banu et moi avons fait le tour des magasins pour touristes). Pendant le voyage du retour, j’apprends que les élèves turcs participant aux Olympiades Internationale “gagnent” 10.000 euros par médaille d’or, 8.000 euros par médaille d’argent et 6.000 euros par médaille de bronze (on m’a expliqué que cela s’inscrivait dans une politique plus globale de développement à  haut niveau des sciences lancée par la Turquie depuis une dizaine d’années).

Après le dîner, les élèves vaquent à  leurs occupations (loup-garou/mafia avec l’équipe italienne, etc.), tandis que Claude et moi retournons plancher sur les copies en vue de la coordination du lendemain qui promet d’être riche en émotions.

BMO – Jour 4 (Lundi 30 avril)

Cette journée est décisive: le matin et l’après-midi sont consacrés à  la coordination, qui se passe de la manière suivante. Chaque pays a des heures de passage pour chaque exercice (par exemple, pour la France: exercice 3 à  10h45, exercice 4 à  14h15, etc.) et dispose pour chaque exercice d’un créneau de 30 minutes:

Ainsi, pour l’exercice 3, nous arrivons en face de deux coordinateurs sympathiques, qui nous demandent d’abord à  combien de points nous estimons chaque copie. S’il y a un accord mutuel, la note est gravée à  jamais et on ne regarde même pas la copie. En cas de désaccord, il y a discussion. Quatre copies ont ainsi été expédiées en une minute. Celle de Victor comportait un petit oubli concernant la nécessité d’utiliser une inégalité, ce qui était pénalisé par 1 point dans le barême; nous acceptons. Arrive ensuite la copie de Sébastien. Les coordinateurs (turcs et ne parlant pas français) n’ont rien compris à  sa solution (écrite biensà»r en français, avec aucune mention du fait qu’une récurrence est effectuée, des conflits de notation, l’initialisation écrite dans un petit bout en bas à  gauche de la feuille, etc.). Nous expliquons pendant 30 minutes la solution aux coordinateurs, qui la comprennent et décident de lui accorder 7 points car ils estiment qu’une petite justification est omise et qu’une omission dans une récurrence similaire dans une solution officielle est pénalisée par 3 points dans le barême. Nous exprimons alors notre profond et aimable désaccord, arguant que toutes les récurrences ne se ressemblent pas et que ce qu’il a fait n’est en rien comparable. Comme 45 minutes s’étaient écoulés, on décide de se quitter et de se revoir plus tard dans la journée pour arriver à  un compromis.

Avec Claude, nous restons non loin de la salle de coordination pour faire le bilan, et sommes tout de suite appelés pour coordiner le problème 4, bien que nous étions programmés l’après-midi: en fait, une équipe avait coordiné leur problème rapidement, ce qui a libéré un peu de temps. 4 copies ne posent pas de problème. Arrive le tour de la copie d’Arthur (qui n’a pas rédigé au propre ce qu’il a fait et a donc 5 pages de brouillon). Dans la première page, Arthur écrit “f(2)=1 ou 2”, puis deux pages plus loin “f est l’identité ou bien constante”, ce qui n’avait pas été remarqué par les coordinateurs. Cela nous assure 1 point. Ensuite, Arthur démontre en itérant des factorielles que pour m supérieur ou égal à  3, f(m)= f(2), f(m)=f(1) ou bien f(m) est supérieur ou égal à  m. Cette propriété n’était utile dans aucune des solutions officielles. Or, en cherchant la veille sur Mathlinks, nous avions trouvé une solution qui démontrait que si f(m) est supérieur ou égal à  m, alors forcément f(m)=m. Le résultat d’Arthur pouvait donc servir pour produire une solution hors barème, ce qui lui a finalement apporté 3 points. Vient finalement la copie de Matthieu, qui remarque que f(1) et f(2) ne peuvent valoir que 1 ou 2 et distingue alors 4 cas. Matthieu résume ses résultats concernant tous les cas sauf “f(1)=1 et f(2)=2″ dans une page écrite au propre (le cas f(1)=1 et f(2)=2 a été étudié dans ses brouillons mais n’a pas abouti) et montre que dans ces cas f est constante. Tout à  la fin de son brouillon, dans le cas f(1)=1 et f(2)=2, Matthieu montre que f(3)=3. Or le barème officiel accorde 3 points pour démontrer que si f(3) est différent de 3 alors f est constante. Nous repartons donc également avec 3 points pour Matthieu.

Aussità´t sortis de la coordination de l’exercice 4, nous sommes rappelés pour coordiner l’inégalité (exercice 2). Cinq copies ne posent pas de problème, mais nous discutons de la copie de Matthieu. Celui-ci a ramené l’inégalité proposée à  une autre inégalité qu’il n’a pas su prouver. Il se trouve que cette dernière inégalité est une conséquence immédiate de l’inégalité de Schur (pour k=2), mais Matthieu ne l’avait pas vu. Cette approche figurait dans le barême officiel et nous devions récolter 4 points. Nous tentons de receuillir des points additionels en expliquant que Matthieu a essayé de démontrer sa dernière inégalité en distinguant plusieurs cas, et qu’il résolvait deux d’entre eux en utilisant l’inégalité de Schur (mais pour k=1), et qu’il ne restait qu’un malheureux petit cas à  traiter (le plus difficile). Nous repartons avec un 7/10.

Nous faison le bilan, donnons les notes intermédiaires aux élèves, Claude redit tout le bien qu’il pense de la rédaction de la combinatoire, et partons déjeuner afin de receuillir des forces pour l’ultime coordination de l’exercice 1 de géométrie.

Cinq copies de l’exercice 1 ne posent aucun soouci. Nous discutons alors de la copie de Sébastien, qui ne contient qu’une page avec une figure o๠tous les angles de la figure sont calculés, ainsi que quelques lignes d’explications. Les coordinateurs proposent 4 points pour avoir montré qu’un certain angle était droit. Mais Sébastien introduit (astucieusement) un certain point O” et l’utilise pour calculer tous les angles de la figure. En particulier, on lit immédiatement l’égalité des angles FBE et FCD, ce qui était absolument crucial pour conclure. L’étape consistant à  conclure à  partir de l’égalité des angles FBE et FCD rapportant 4 points, nous expliquons que nous estimons la copie à  6 points, ce qui finalement convient aux coordinateurs.

Nous changeons tout de suite de table et retrouvons nos amis coordinateurs de l’exercice de combinatoire. Entre temps, nous avions repris la solution de Sébastien phrase et phrase, et nous l’expliquons aux coordinateurs par un petit dessin. La solution de Sébastien est particulièrement élégante (l’idée étant de faire une récurrence sur k et non sur n), mais est particulièrement mal rédigée (c’est un euphémisme). Les coordinateurs insistent encore une fois sur le fait qu’une petite justification est omise et qu’une omission dans une récurrence similaire dans une solution officielle est pénalisée par 3 points dans le barême, et nous donnent ainsi 7 points. Nous demandons plutà´t 9 points et nous ré-expliquons que la récurrence est pas du tout similaire. Les coordinateurs proposent 8 points en compromis, que nous empressons d’accepter, ce qui clot la coordination.

Ainsi, la coordination s’est déroulée assez paisiblement. Les coordinateurs étaient particulièrement sympathiques et les débats se sont déroulés dans une ambiance très amicale :). Voici les résultats définitifs de l’équipe de France:

Nom Exercice 1 Exercice 2 Exercice 3 Exercice 4 TOTAL Médaille
Arthur BLANC-RENAUDIE 10 10 10 3 33 Argent
Sébastien CHEVALEYRE 6 10 8 0 24 Bronze
Louise GASSOT 10 0 10 1 21 Bronze
Seginus MOWLAVI 10 10 10 0 30 Argent
Matthieu PIQUEREZ 10 7 10 3 30 Argent
Victor QUACH 4 10 9 0 23 Bronze

Grà¢ce aux coordinations express, nous avions tout fini à  15h (au lieu de 17h45 comme le précisait le programme). On en profite pour décompresser et se baigner. Ensuite, ayant le barême en tête, je corrige les exercices 1 et 4 des élèves qui composaient en France (nous avions demandé à  ce que les copies soient immédiatement scannées et nous soient envoyées). Voici les résultats de l’équipe remplaçante (Claude corrigera un peu plus tard les exercices 2 et 3):

Nom Exercice 1 Exercice 2 Exercice 3 Exercice 4 TOTAL
Michel BEAUGHON 10 10 10 1 31
Félix BRETON 2 0 1 1 4
Nathanaà«l COURANT 10 0 10 5 25
Antoine DUPUIS 1 2 1 0 4
Cyril LETROUIT 10 10 10 9 39

Après le dîner a lieu la réunion finale du jury, o๠les barres fatidiques des médailles sont fixées. Avant cela, le leader de l’Arabie Saoudite s’explique (dans une ambiance un peu tendue) sur ce qui a pu se passer pour que le problème 4 tombe à  deux olympiades différentes. Il se trouve qu’un entraîneur de l’équipe d’Arabie Saoudite les avait quittés en octobre, et avait proposé ce problème aux olympiades américaines, sans concertation avec les entraineurs restants d’Arabie Saoudite qui l’avaient également envoyé aux olympiades balkaniques… Après cette explication, le jury choisit les barres des médailles. Officiellement, pour fixes les barres, on ne regarde que les participants des 11 pays balkaniques. Parmi eux, environ la moitié doit avoir une médaille, et parmi ceux-là  la moitié la médaille de bronze, le tiers la médaille d’argent et le sixième la médaille d’or. Théoriquement, cela donnait le bronze à  20, l’argent à  31 et l’or à  40. Si on prenait en compte les participants des 22 pays, les organisateurs nous informent à  titre indicatif que le bronze resterait à  20, l’argent passerait à  30 et l’or à  39. Les barres sont alors décidées par un vote (à  la majorité) des 11 pays balkaniques seulement. Tout le monde est d’accord pour fixer le bronze à  20. Pour l’argent, c’est plus délicat: aucun candidat des pays balkaniques n’a obtenu 30 ou 29. Choisir l’argent à  31, 30 ou 29 ne changeait donc rien pour ces pays-là . Une large majorité vote pour la barre à  30 (ouf, nous avons deux candidats à  30!). Finalement, une très courte majorité vote l’or à  39 points. L’équipe de France repart ainsi avec 3 médailles d’argent et 3 médailles de bronze.

BMO – Jour 5 (Mardi 1er mai)

La journée commence par une excursion de cinq heures en “disco-boat” (un bateau réservé aux participants des BMO, équipé d’un DJ):

Au programme: jeux de cartes, chaises musicales, barbecue, photos de groupe à  cà´té d’une cascade qui nous arrose:

Nous profitons d’une petite pause après le repas pour nous baigner, et Matthieu se fait attaquer par un requin qu’il a combattu à  mains nues (c’est la version officielle):

Une fois arrivés sur la terre ferme, nous repartons en bus pour rejoindre notre hà´tel pour la cérémonie de clà´ture. à€ l’hà´tel, nous apprenons que la cérémonie est avancée; chacun se douche et revêt ses plus beaux atours en moins d’une demie heure. La cérémonie commence par quelques discours, se poursuit par des dances folkoriques turques et se finit par le moment tant attendu: la distribution des médailles. Les élèves primés sont appelés par six ou sept sur scène, et diverses personnalités leurs remettent individuellement les médailles, le tout sous les hourras et la hola de la salle en délire.

La soirée se poursuit par le dîner de clà´ture, qui n’a pas lieu dans le restaurant o๠nous prenions usuellement notre repas du soir, mais dans une salle spécialement réservée pour nous. Les mets sont nombreux et plus délicieux les uns que les autres, et une chanteuse accompagnée d’un orchestre interprètent des chansons de styles différents (rumba, cha-cha, slow, chansons populaires turques).

Au fur et à  mesure que le repas avance, de plus en plus de personnes se lèvent pour dancer, le point culminant arrivant lorsqu’une danse extrêmement populaire est jouée: on forme une très longue chaine qui court à  travers toute la salle en se tenant par les petits doigts et en enchaînement cycliquement une chorégraphie qui ressemblait à  “trois pas à  droit, jeté de pied, trois petits pas à  gauche, jeté de pied” (sorte de madison turc, si j’ose la comparaison).

BMO – Jour 6 (Mercredi 2 mai)

C’est malheureusement déjà  le jour du départ… Tous les réveils fonctionnent correctement (à  moins qu’il n’y ait pas eu besoin de réveil), et nous partons vers l’aéroport après avoir dit au revoir à  notre guide Banu.

L’enregistrement et le passage de la sécurité se passe sans souci (les personnes de la sécurité se sont demandé plusieurs fois ce qui était le gros disque métal qu’ils voyaient dans les sacs des élèves…). Nous avions un vol direct depuis Antalya pour Paris, ce qui nous a permis de voyager sereinement. Aucun baggage n’a été perdu, et les élèves ont été remis sains et saufs à  leurs parents!

Merci à  toute l’équipe d’organisation des BMO 2012 et à  notre guide Banu pour une semaine inoubliable, ainsi qu’à  toutes les personnes qui ont donné beaucoup d’énergie pour entraîner les élèves et qui leurs transmettent la passion des mathématiques!

— Igor Kortchemski, Deputy Leader

Olympiade balkanique de mathématiques 2010 – Les résultats

En 2010, la France a envoyé une équipe de 5 jeunes à  l’olympiade balkanique qui se déroulait du 2 au 8 mai 2010 à  Chisinau en Moldavie .

Diane Gallois-Wong (30 points) et Jean-Francois Martin (29 points) ont gagné une médaille d’argent. Sergio Vega (21 points), Thomas Budzinski (20 points)
et Matthew Fitch (12 points) ont gagné une médaille de bronze.

[Tous les résultats ->
http://www.math.md/bmo2010/Files/Official_Results_BMO_2010_By_Countries.pdf]

Belle performance, et excellente préparation en vue de l’OIM en juillet 2010 !

Olympiade balkanique de mathématiques 2011 – Les résultats

Olympiades Balkaniques 2011 – Iasi, Roumanie

Résultats des membres de l’équipe de France (avec les résultats détaillés) :

FRA1 Jonathan Dong 2+2+4+0 = 8

FRA2 Diane Gallois-Wong 10+2+4+0 = 16 BRONZE

FRA3 Baptiste Louf 10+0+4+2 = 16 BRONZE

FRA4 Vincent Mouly 0+3+10+0 = 13 BRONZE

FRA5 Matthieu Piquerez 1+0+10+2 = 13 BRONZE

Les barres de médailles :
Or : 30
Argent : 17
Bronze : 10

L’quipe était encadrée par :
Claude Deschamps (Leader) et Xavier Caruso (Deputy Leader)

Le témoignage d’un des membres de l’équipe

Tout d’abord une petite présentation : je m’appelle Baptiste, je vis dans une petite ville des Vosges (Epinal) et je suis en Terminale S. J’ai participé aux Olympiades Académiques l’an dernier, puis au stage d’été de Grésillon 2010, et cette année, je me suis qualifié pour les Olympiades balkaniques de mathématiques (BMO). Je suis donc parti avec 4 autres lycéens à  Iasi, en Roumanie, du 4 au 9 Mai pour participer à  cette compétition.

Nous avons donc pris l’avion mercredi 4 au matin, à  7, dont un leader, un adjoint et 5 élèves, au lieu de 6 comme c’était initialement prévu, l’un de nous ne pouvant pas venir pour raisons personnelles. Après un long voyage incluant les vols Paris-Bucarest et Bucarest-Iasi, plus le temps d’attente entre les deux, nous sommes finalement arrivés à  destination en fin de journée; nous étions vers 18 heures dans notre hà´tel. Nous y avons rencontré nos guides : Claude, un élève de 15 ans scolarisé dans un établissement de la ville, qui a vécu en France jusqu’à  ses 6 ans et Ioana Tomei, une professeure qui parle également le français couramment. Nous nous sommes installés, puis nous sommes allés manger, au restaurant Bolta Rece ; c’est là  que nous avons pris tous nos repas dans la semaine. Pour la petite histoire, si jamais vous allez en Roumanie, ne goà»tez pas leur fromage typique, ils nous en servaient à  tous les repas et personne (ou presque) ne le mangeait. Là -bas, on a pu voir quelques autres équipes, j’ai en particulier retrouvé Federico, un italien rencontré à  Grésillon avec qui je m’entends très bien.

Le lendemain, ainsi que les autres jours nous avons visité Iasi avec nos guides. Iasi est la deuxième ville de Roumanie, et nous y avons vu beaucoup de très belles choses : le palais de la Culture, un musée dédié à  Mihai Eminescu, le plus grand poète roumain, les universités, le planétarium, les parcs, le Jardin botanique, … Cependant, malgré cela, la Roumanie reste un pays très pauvre : beaucoup des bà¢timents sont en reconstruction, voire pas alors que ça serait nécessaire, les rues ne sont pas en bon état, et les lycéens, comme nous avons pu le constater, pensent tous à  aller faire leurs études à  l’étranger. Cependant, cela est dur pour eux car leurs revenus sont beaucoup plus faibles, 60% de la population gagne le revenu minimum pour les travailleurs qui est de 150 €, et pas adaptés à  la vie dans des pays riches comme l’Angleterre o๠tout est plus cher.

Jeudi 6, nous avons également eu la cérémonie d’ouverture, qui s’est faite sans l’Albanie, qui n’était pas arrivée. Au programme, un mot rapide de chaque leader, une distribution de chocolat (la présidente du comité voulait faire quelque chose d’original), et un long discours de la part de chacun des membres du comité, comme ils étaient environ 8, c’était un peu lassant.

Vendredi, nous avons passé l’épreuve, de 9h30 à  14h. Cette année nous étions répartis à  10 par salle, selon les numéros que nous avions (par exemple, j’étais FRA3, je me suis retrouvé avec ROM3, etc.). On nous a expliqué la marche à  suivre (rédiger sur une seule face des feuilles, remettre le tout dans l’enveloppe à  la fin, etc.), puis on nous a laissé nous débrouiller sur les exercices. Pour ceux qui ne connaissent pas le concept, il s’agit de 4 exercices chacun noté sur 10 points. Normalement, ils sont classés par difficulté croissante, mais cette année le 2 était le plus dur, il avait été choisi en 2 parce qu’il admettait une solution en 5 lignes, mais elle n’était pas du tout naturelle. Après l’épreuve, nous nous sommes retrouvé pour un débriefing rapide avec Xavier, notre adjoint, et puis nous sommes retournés à  nos activités, tandis que notre leader et notre deputy leader commençaient les coordinations. Il s’agit de corrections faites entre le Jury dédié à  chaque exercice et les leaders de chaque équipe. Chaque partie corrige séparément, et s’il y a litige sur la note à  donner, ou bien tout simplement que le Jury n’a pas compris une part de la preuve, il s’ensuit une discussion pour tomber d’accord sur la note à  donner à  la copie.

La cérémonie de clà´ture a été avancée au samedi soir. Nous n’avions pas eu les résultats avant, nous avons donc appris que nous avions gagné 4 médailles de bronze, et j’ai été surpris d’apprendre que j’avais eu le meilleur résultat de l’équipe ex-aequo, et un peu frustré de savoir que j’avais loupé l’argent d’un point ! Les médailles sont quelque chose de particulier aux compétitions d’étudiants comme les BMO. Il ne s’agit pas des 3 premiers, mais de place dans le classement. Aux BMO, le Jury regarde les résultats des élèves les pays membres (c’est à  dire les pays de la zone des Balkans), et attribue une médaille de bronze à  un tout petit peu moins que les deux premiers tiers, une médaille d’argent au premier tiers et une médaille d’or au premier neuvième, puis applique les barres (en fonction des notes) à  l’ensemble des participants. Cette année, il y a eu moins de 10 médailles d’or.

à€ part les mathématiques, les Olympiades Balkaniques ont été pour moi une formidable expérience grà¢ce aux rencontres que j’ai faites là -bas. Les élèves étrangers étaient très sympathiques et intéressants, et beaucoup des guides avaient entre 15 et 19 ans, ce qui facilite le dialogue et nous a rendu plus proches d’eux. Le soir de l’épreuve, un disco a été organisé à  l’hà´tel, il n’y avait pas beaucoup de monde, entre 20 et 30 personnes, mais c’était très sympa. Après, je suis resté dans le hall de l’hà´tel, et nous avons continué à  discuter avec deux guides roumaines et un Chypriote jusqu’à  6 heures du matin. De même, le lendemain soir nous nous sommes retrouvés avec d’autres équipes et nous avons commandé des pizzas. Bref, il y avait une très bonne ambiance là -bas, j’ai rencontré des gens formidables.

En résumé, j’ai vraiment aimé mon séjour à  Iasi, j’ai été ravi sur tous les plans, et les BMO me manquent. Maintenant, j’espère être qualifié pour les Olympiades Internationales à  Amsterdam en juillet !

Coupe Animath 2014 : liste des collégiens admis

Les collégiens admis au stage olympique de Montpellier, du 18 au 28 aoà»t 2014, sont par ordre alphabétique :

NOM Prénom classe Ville Département
AYANIDES Pierre 5 Buc 78
BAZIN Pierre-Alexandre 4 Paris 75
BENRUBI Maxime 4 Buc 78
BORAUD Gaspard 4 Caen 14
CAYATTE Marjorie 3 Neuilly 92
ESCRIG Michel 3 Dijon 21
GARà‡ONNET Olivier 3 St Philbert de Gd Lieu 44
HAMDI Ilyes 3 Doha QA
KAHANE Yakob 3 Paris 75
LAMBERET Marc 3 Blagnac 31
LESBATS Rémi 3 Paris 75
LOPEZ Adrien 3 St Germain en Laye 78
MAURY Tanguy 4 Brindas 69
NIESEN Merlin 3 Amiens 80
OLIVIER Hugo 4 Agneaux 50
OLLIVIER Pierre 3 Paris 75
PANCHAUD Hugo 3 Paris 75
POLO Alexandre 4 Paris 75
ROQUETA Sophie 3 Paris 75
ROSINSKY Juraj 4 Peron 01

Chacun d’eux a reçu un courriel l’en informant. En outre, une liste d’attente a été constituée pour faire face aux éventuels désistements. Les élèves de la liste d’attente ont eux aussi été avertis.

La liste des lycéens admis au stage olympique de Montpellier est elle aussi publiée.

coupe Animath 2014 : liste des lycéens admis

Voici la liste des lycéens admis au stage olympique de Montpellier (18 – 28 aoà»t 2014), suite à  la coupe Animath :

NOM Prénom cals ville dépt
APERS Etienne 1 Douai 59
BAMBURY Henry 2 Paris 75
BOUIS Vincent 1 Senlis 60
BOURGUIGNON Slavik 1 Nîmes 30
BRETON Félix 2 Paris 75
BUSTILLO Pablo 1 Bruxelles BE
CABRITA Joseph 1 Dijon 21
CHAOUAT Marius 2 Toulouse 31
CHARNAVEL Louis 1 Villemomble 93
CLAROU Pierre 2 Lyon 69
COLLET Baptiste 2 Buc 78
COUDREAU Alexandre 2 Paris 75
DAVALO Colin 1 Orsay 91
DEFOURNE Timothée 2 Bruay Labuissiere 62
DELHELLE Morine 2 Huy BE
DEPRES Hugues 1 Nantes 44
DEVILLERS Albertine 1 Besançon 25
DEZERCES Enguerrand 1 Chartres 28
DING Clara 1 Saint-Germain-en-Laye 78
DUPONT DE DINECHIN Maximilien 1 Versailles 78
FABIANO Nicolas 1 Sceaux 92
FENEUIL Thibauld 1 Albi 81
FIEVET Baptiste 1 Douai 59
GALANT Damien 2 La Louvière BE
GERAUD Louis 1 Nantes 44
GIRAULT Damien 1 Chinon 37
GODFARD Pierre 2 Paris 75
GOLFOUSE Arnaud 1 Lyon 69
GOMEZ Solène 1 Meylan 38
GRINDEL Clément 1 Versailles 78
HAZARD Octave 1 Montreuil 93
HEIDELBERGER Leo 1 Ferney-Voltaire 01
HUYNH Nicolas 2 Rueil-Malmaison 92
KUGELMANN Axel 1 Strasbourg 67
LAGARDE Maxence 2 Versailles 78
LAINEE Martin 1 Montpellier 34
LEMERCIER Adrien 2 Paris 75
LENGELE Jérémy 1 Bruxelles BE
LENOIR Théo 1 Agneaux 50
LEZANE Clément 1 Paris 75
MADELINE-DEROU Charles 1 Granville 50
MEMMI Emmanuel 1 Castelnau le lez 34
NEBOUT Arthur 1 Cognac 16
NOISETTE Florent 1 Buc 78
PERRIN Lilian 2 Chambéry 73
PORTIER Julien 1 Vitry le françois 51
POUX César 1 Paris 75
QUAREZ Etienne 2 Maurepas 78
ROZENBERG Raphaà«l 2 Paris 75
SANCHO Hugo 1 Paris 75
SCHELSTRAETE Léo 1 Ramegnies-Chin BE
SEPULCHRE Thomas 2 Brunoy 91
SHEN Rubing 1 Dijon 21
SIMON Corentin 2 Bruxelles BE
STARK Gabriel 1 Paris 75
THIAULT Alexandre 2 Lyon 69
TRABELSI Wassim 1 Verneuil Sur Seine 78
VERMàˆS Victor 1 Lyon 69
WANG Lucie 2 Paris 75
ZHANG Raymond 1 Bordeaux 33

Chacun d’eux a été prévenu par un courriel. En outre, une liste d’attente a été constituée pour faire face aux éventuels désistements. Les lycéens de la liste d’attente ont eux aussi été prévenus par courriel.

Les collégiens admis au stage sont eux aussi connus.